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Dadi raconte le Divali d’antan

30 octobre 2016, 08:00

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Dadi raconte le Divali d’antan

Les guirlandes électriques font de l’ombre aux diyas. Les gâteaux sont désormais distribués dans des boîtes design. Les fours ne tournent plus à plein régime. Les ladoos, barfi et autres gulab jamun ont été commandés à l’avance. Ça, c’est Divali tel qu’il est célébré ce dimanche 30 octobre. Mais avant, c’était comment ?

Attention les yeux. «L’actrice» fait une entrée remarquée. Sa présence illumine le salon de la maison, située à Vacoas. Drapée dans son sari sans pli et impeccablement mis, elle a de la prestance. Son visage ? Presque aussi lisse qu’un rasgulla. Pourtant, Ramawtee Tanakoor a 82 ans. «Lontan, pa ti koumma aster la…» Le ton est donné. Lumière sur les célébrations de Divali, «lépok lontan».

Les souvenirs arrivent en rafale. Elle bombarde. Une fois qu’elle est lancée, on ne l’arrête plus. «Nous étions très pauvres. Nous vivions dans une maison en tôle, le sol était jonché de paille.» À cette époque, il n’était même pas question d’acheter des lampes en terre cuite. «Ti tro ser.» Combien ? «Dadi» ne sait plus trop. Alors, c’est la fleur de bananier qui faisait office de diya. «Ti apel sa ponga. Ti pé met delwil ek lamess ladan, alimé.»

Les gâteaux, eux, étaient fabriqués à partir des patates douces que la famille cultivait elle-même. «Pa ti pé partaz boukou gato ek vwazin, ti pé partaz ant fami plis.» Interruption du flashback. Cette mère de neuf enfants tient à pousser un coup de gueule. «Ou pou krwar zordi patate inn vinn Rs 20 la liv ?Terib sa.» On reprend.

Ramawtee Tanakoor.

On fait un bond dans le temps. Peu à peu, les habitudes ont évolué, la situation financière aussi. Alors les diyas ont gagné en popularité, raconte Dadi, qui a 25 petits-enfants et deux arrière-petitsenfants. Ces derniers n’ont pas connu la joie de fabriquer, par exemple, des «paravents» en papier mousseline. Histoire de protéger les lampes des courants d’air. Ils ne sauront pas non plus ce que sont les rangolis (NdlR, fresques tracées sur le sol à l’aide de grains de riz colorés).

Dehors, un jeune homme installe des guirlandes électriques qui feront briller la maison de mille feux. Dadi jette un coup d’oeil nostalgique par la fenêtre. «Létan inn sanzé. Zordi met ti glob tou kalité, tou kouler.» Le temps passe. Les traditions évoluent. Mais la joie qui accompagne les célébrations de Divali reste la même.

Ainsi, Dadi se réjouit à l’idée de pouvoir passer du temps avec tous les siens. En cuisine, c’est elle qui supervisera les opérations pour la préparation des gâteaux. Enfin, si sa santé un peu fragile le lui permet.

Ce qui est sûr, c’est que, diabète ou pas, elle goûtera à sa douceur préférée : le «gato batate».