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Élevage de chiens de race: on a flairé un os
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Élevage de chiens de race: on a flairé un os
À peine une affaire d’attaque de chien réglée qu’une autre fait surface. Cette semaine, un garçonnet de 8 ans a été agressé par deux molosses dans la région d’Albion. Cette nouvelle attaque – quelques jours après que les parents de jumeaux mordus en 2010 par des chiens ont accepté une indemnisation de la part du propriétaire des bêtes – a fait resurgir toute la polémique sur l’élevage de chiens de race. Les défenseurs de nos amis les bêtes ayant sauté sur l’occasion pour dénoncer les pratiques illégales de certains éleveurs, nous avons souhaité en savoir plus.
Si certains affirment que ce sont deux chiens de race pure qui ont attaqué l’enfant, d’autres arguent qu’il s’agit de bâtards de Rotweiller et de Mastino Napoletano, deux autres races considérées comme dangereuses. Cela fait-il une différence ? Le croisement de deux chiens dangereux donne-t-il une race encore plus agressive ? Quelles sont les règles à respecter pour un élevage ?
Direction Rose-Hill, au Domaine Corps de Garde. Rouben Armugan, le directeur a choisi de n’élever «que des chiens de salon pour éviter les problèmes». Selon lui, ceux qui veulent des «chiens méchants» n’ont pas la structure appropriée pour les accueillir. Soit suffisamment d’espace et surtout un jardin clôturé. «Après, tout retombe sur les éleveurs le jour où il y a un problème», lâche-t-il sur un ton enragé.
Les propriétaires ne sont pas en les seuls responsables. Après quinze ans dans le métier, il a aussi une dent contre certains éleveurs peu scrupuleux qui, opérant sans permis, font fi de toute réglementation et font des croisements «au hasard». «Lorsque les deux parents sont agressifs, on se retrouve avec une race avec ces gènes, explique-t-il. Ajoutons à cela le fait qu’ils croisent des chiens de la même famille et on se retrouve avec un cocktail explosif de chien mentalement instable et féroce.» Pour lui, ce problème perdurera tant qu’il n’y aura pas de formation destinée aux éleveurs.
Allergique à l'humidité
Au fil des générations et des croisements entre chiens d’une même famille, les bêtes deviennent également fragiles. Kunal, un habitant du centre de l’île, en sait quelque chose. Il a fait l’acquisition d’un berger allemand à Rs 18 000 sans savoir que ce dernier était allergique à… l’humidité. Un comble pour un chien dans un pays tropical. «J’aurais dû me douter de quelque chose lorsque la vente du chiot s’est faite comme une transaction de drogue !» Au coin d’une rue, sans paperasse. Pendant plus d’un an, Kunal a dépensé quelque Rs 4 000 par semaine en médicaments pour soigner le chiot dont le pelage réagissait à l’humidité. Pour mettre fin à ses souffrances, Kuna a dû se résigner à l’euthanasier.
Meera Appado, responsable de l’organisation non gouvernementale Sitwayen Animal, met en cause l’appât du gain. «Certains éleveurs donnent des chiots en cadeau, mais en réalité», souligne-t- elle, il s’agit d’un programme d’adoption de chiens de race où les frais sont encourus par les nouveaux «propriéraires».
Daniella est de ceux qui se sont intéressés à ce type de programme d’adoption. «Ils font signer un contrat stipulant qu’il faut nourrir l’animal uniquement avec des aliments d’une certaine marque et qu’ils le reprendront pour le croisement si c’est une femelle. Les chiots leur appartiennent par la suite».
Elle n’a pas suivi les consignes de ce contrat car, selon elle, il est inhumain de forcer une chienne à s’accoupler lorsqu’elle n’est pas en chaleur. Daniella refusait aussi de s’approvisionner chez le fournisseur désigné. «Le chien était vacciné et j’en étais la propriétaire officiel, ce qui rendait le contrat caduc. L’éleveur a essayé de m’intimider mais j’ai tenu bon», soutient-elle. D’autres, qui ont suivi le même programme, ont été traînés en justice pour non-respect des conditions.
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