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Santé: des enfants pas si raplapla que ça

30 octobre 2016, 21:04

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Santé: des enfants pas si raplapla que ça

Si un million de jeunes venant de 50 pays étaient alignés sur la même ligne de départ, qui remporterait la course? C’est la question que s’est posée une équipe internationale de chercheurs. Le British Journal of Sports Medicine publie leurs conclusions. Et Maurice est plutôt bien placée. En piste.

On les dit sédentaires, cernés par les écrans, gavés de fast-food. Or, voici que la recherche scientifique vient apporter un démenti formel: vos bambins vont bien ! On vous résume la chose. Une équipe de chercheurs canadiens, américains et australiens a voulu savoir ce qui arriverait si l’on faisait courir des jeunes du monde entier jusqu’au bout de leurs forces. Certainement quelques bobos mais ce n’est pas ce point que les scientifiques ont tenté d’éclaircir. Ils se sont plutôt demandé: «Who are the fittest from a 50-country comparison ?»

Résultat des courses: la Tanzanie carbure, Maurice prend une très honorable 15e place et les Américains font ce qu’ils peuvent. Tel est le palmarès de ces travaux publiés dans l’édition de septembre du British Journal of Sports Medicine. Les auteurs y décortiquent 177 études présentant les résultats de plus d’un million d’enfants et d’ados (âgés de 9 à 17 ans) à un exercice de course à pied nommé «beepertest» (voir infographie ci-dessus).

Le principe: courir jusqu’à épuisement en accélérant tous les 20 mètres. On mesure ensuite la distance parcourue, sachant que l’épreuve s’arrête quand le coureur n’est plus capable de suivre le rythme imposé. Simple à réaliser, school-friendly, ce test permet de mesurer la consommation maximum d’oxygène (VO- 2max) et, de fait, les capacités cardiovasculaires des élèves.

Canaliser l’énergie

Bonne nouvelle, donc, les petits Mauriciens tiennent la distance. Campés dans le premier tiers du classement, nos galopins savent galoper. Or, «les enfants endurants ont tendance à être en bonne santé, et les enfants en bonne santé ont tendance à devenir des adultes en bonne santé», pose Grant Tomkinson, qui a dirigé l’étude.

Les auteurs suggèrent d’ailleurs d’utiliser ce test pour mesurer l’efficacité des politiques de santé publique ciblant les jeunes. Plus rapide et moins cher que les indicateurs d’ordinaire utilisés (quantité d’activité physique, prévalence de l’obésité…), le «beeper» a tout pour plaire.

Fait intéressant, l’étude révèle l’écart de performance entre les filles et des garçons. Certes, on sait que les capacités physiques des filles, à partir de la puberté, sont un peu moindres que celles des garçons. Mais cette différence physiologique est valable partout. Or, le «gap» est plus marqué à Maurice qu’ailleurs. Quand les garçons accrochent le top 10, les filles doivent se contenter du milieu du peloton. Pourquoi? Les auteurs ne s’y aventurent pas, estimant que cela nécessiterait une analyse approfondie, pays par pays.

Une spécialiste de l’enfance tente un début d’explication: «Certainement, les filles abandonnent davantage le sport à l’adolescence. Mais ce n’est pas parce qu’elles ne veulent plus en faire ! Dans l’imaginaire des parents, le sport est bon pour canaliser l’énergie des garçons. Alors que les filles sont invitées à rester chez elles, où on les juge plus en sécurité.»

Vous saurez maintenant comment occuper vos adolescentes pendant les grandes vacances.

L’Afrique plus «fit» que l’Amérique

Les auteurs de l’étude ont exploré les facteurs pouvant influencer les performances des plus jeunes. Sans surprise, la prévalence de l’obésité est déterminante. Le niveau de développement a une influence plus complexe. Dans les pays riches, l’activité physique est un fort enjeu de loisir. Dans les pays pauvres, c’est une question de survie. Ces deux extrêmes affichent de bonnes performances. Au final, l’Afrique coiffe l’Europe sur le poteau, tandis que l’Amérique du Sud ferme le peloton. Attention toutefois, la forme des enfants ne préjuge pas de l’espérance de vie des populations. Ni des prouesses sportives. Le Mexique, dernier du classement, collectionne 62 médailles olympiques, contre une seule pour Maurice…