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Balaclava : un développement à deux vitesses
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Balaclava : un développement à deux vitesses
Village côtier du nord-ouest de l’île, Balaclava a vu la réalisation de nombreux projets hôteliers et résidentiels ces dernières années. Des failles subsistent toutefois au niveau des infrastructures publiques.
Situé à mi-chemin entre la capitale, Port-Louis, et Grand-Baie, le village de Balaclava a perdu aujourd’hui sa tranquillité d’antan. Et pour cause : très prisée par les promoteurs immobiliers et groupes hôteliers, la localité a été littéralement prise d’assaut par ceux-ci. Parmi les derniers développements, l’on note celui de Royal Park, projet résidentiel pour Mauriciens et étrangers.
Témoins de cette transformation, les habitants des villages avoisinants s’y sont peu à peu accoutumés, changeant, pour certains d’entre eux, leurs habitudes. À Arsenal, par exemple, Raj Laloo, travailleur social qui a siégé au conseil de village dans le passé, raconte qu’il y avait un temps où la plupart des familles de la localité cultivaient des légumes ou de la canne sur les terres de l’État, à Balaclava.
Toutefois, poursuit-il, petit à petit, les développements hôteliers et résidentiels ont pris le pas sur ces activités agricoles. Désormais, fait ressortir Raj Laloo, «les habitants de Pointe-aux-Piments et d’Arsenal se rendent à Balaclava pour ses plages». L’attachement des habitants d’Arsenal à Balaclava demeure malgré tout très fort et les deux villages sont gérés, au vu de leur proximité, par un unique conseil.
Il y a quelques mois, des villageois ont exprimé leur mécontentement quand l’accès à l’une des plages de Balaclava avait été bloqué en raison de travaux d’agrandissement au Westin Turtle Bay Resort & Spa, l’un des hôtels de cette partie du littoral. Quelques jours après, les membres du public pouvaient de nouveau se rendre sur la plage, bien qu’ils doivent, pour ce faire, passer par un portail entre le Westin Turtle Bay et le Maritim Resort & Spa, sous le regard d’un vigile.
Les villageois de la région ont la possibilité de profiter d’une autre plage à Balaclava, notamment celle se trouvant près du Victoria Beachcomber. Néanmoins, le lieu n’est doté ni de lampadaires, ni de toilettes, ce qui n’est pas très commode et peut être même dangereux.
Combler les lacunes
Nous nous sommes rendus sur place un mardi, à midi, et à cette heure-là, le lieu nous a paru bien fréquenté. Le seul marchand de plage que nous avons rencontré vendait des fruits confits. «C’est une très belle plage mais des gens hésitent à y venir vu qu’il n’y a pas de lumière et de toilettes. Le danger est réel car des femmes prennent le risque d’aller se changer dans un terrain vague à quelque distance d’ici, par exemple», explique l’homme. Et d’ajouter «quand la nuit tombe, tout le monde s’en va».
Toujours au chapitre des infrastructures publiques, Omi Deerpaul, un chauffeur de taxi, met l’accent sur l’état lamentable des routes à Balaclava. «C’est une honte pour nous, chauffeurs de taxi, de véhiculer des touristes sur des routes aussi cahoteuses», dit-il. Un état de choses qu’il ne s’explique pas étant donné le nombre de maisons qui ont été construites dans les nouveaux morcellements du village. Mis à part les développements résidentiels et hôteliers projetant une image carte postale du pays, à Balaclava, il conviendrait sans doute, pour une vue d’ensemble plus harmonieuse, de combler les lacunes dont souffre la localité sur le plan des infrastructures.
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