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Ayumi Takahashi : «La coopération nippo-mauricienne n’a cessé de se renforcer d’année en année»

7 novembre 2016, 10:43

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Ayumi Takahashi : «La coopération nippo-mauricienne n’a cessé de se renforcer d’année en année»

Quels ont été les objectifs de la dernière visite que vous avez effectuée à Maurice ?

L’objectif de cette mission était de confirmer le progrès réalisé au niveau des activités que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a mises en place à Maurice. Ce déplacement nous a permis de rencontrer et de discuter avec les représentants du gouvernement mauricien.

Quels ont été les projets pour lesquels il était indispensable de vous rendre compte matériellement de leur progrès ?

Cette fois-ci nous avons visité le site où a été mis en route un projet de traitement des conséquences d’un cas de glissement de terrain. Ce pro- jet a été mis à exécution avec la collaboration du ministère des Services publics, de concert avec la Landslide Management Unit. Une visite était également programmée sur le site d’un projet de traitement des eaux usées de la Wastewater Management Authority (WMA).

Quels ont été vos constats ?

D’abord, concernant le projet de glissement de terrain à Chitrakoot, nous avons constaté qu’un grand progrès a été enregistré au niveau des travaux requis. Le gouvernement mauricien a garanti le budget pour la réalisation des travaux qui ont été identifiés comme mesures d’urgence à prendre pendant la mise en route de la première phase du projet couvrant la période 2012/2015. Nous saluons les efforts techniques et financiers déployés pour faire avancer ce projet prioritaire. Nous espérons que le gouvernement continuera à soutenir ses efforts pour l’inclusion des acteurs principaux des institutions concernées dans ce domaine.

En ce qui concerne le cadre de nos activités avec la WMA, c’est avec un grand plaisir que nous avons visité le projet déjà achevé en 2008, qui concernait le renforcement de la capacité du centre de traitement des eaux usées à Montagne-Jacquot. Nous avons constaté également les efforts faits pour sa gestion. Le projet actuel pour ce qui est du centre de Grand-Baie est aussi en bonne voie.

Dans quels domaines l’aide de la JICA a-t-elle été orientée ?

Actuellement, le programme «Environnement, changement climatique et gestion de risques naturels» est destiné à Maurice. Le Japon étant un archipel très fragile face aux risques naturels, comme c’est le cas chez vous, nos expertises dans ce domaine ont beaucoup de potentialité à contribuer au développement. Ainsi, nous avons bien collaboré avec le ministère des Services publics et la Landslide Management Unit dans les projets visant à neutraliser les effets de glissement de terrain.

Cette collaboration s’est égale- ment matérialisée dans deux autres domaines. Il s’agit de la protection côtière avec l’Integrated Coastal Zone Management et du changement climatique avec la Climate Change Division, tous deux du ministère de l’Environnement, du développement durable, de la gestion des risques naturels et des plages.

Nos experts travaillent sur le terrain. Notre coopération s’est toujours basée sur le renforcement de la capacité des ressources humaines. C’est un facteur qui est à la base du développement. C’est une leçon qu’a apprise le Japon après les dégâts que la Seconde Guerre mondiale a causés à notre pays. Il fallait tout reconstruire à partir de rien. Le Japon n’avait que ses ressources humaines pour s’en sortir. Et nous y sommes parvenus. D’où l’importance que nous attachons au développement de la capacité des ressources humaines dans notre approche de coopération.

À combien s’élève le montant de l’aide que le Japon a accordée durant ces dix dernières années ?

La totalité de l’aide publique japonaise accordée à Maurice, depuis le début de notre coopération jusqu’en 2015, s’établit comme suit : le montant des prêts a atteint 16,15 milliards de yens (Rs 452,64 millions) et celui des dons consentis 5,85 milliards de yens (Rs 164,3 millions). L’aide dans le domaine de la coopération technique se monte à 5,99 milliards de yens (Rs 167,89 millions). Pas moins de 512 Mauriciens ont participé à des programmes de formation organisés par la JICA. Ces programmes de formation dans plusieurs domaines techniques se sont déroulés au Japon même. Étant donné le grand nombre de prêts et de dons impliquant d’importantes sommes d’argent, le montant de l’aide japonaise doit être beaucoup plus élevé que le chiffre que j’ai mentionné.

Quelle note attribuerez-vous à Maurice par rapport à l’utilisation de l’aide que lui a accordée la JICA ?

Il n’existe pas un système basé sur l’attribution de points pour évaluer l’utilisation de l’aide que le Japon accorde à Maurice. La preuve que la coopération nippo-mauricienne est au beau fixe est le fait que le désir de coopération entre les deux pays a été constamment renouvelé et renforcé d’année en année.

Dans quels domaines de coopération inexploités jusqu’ici la JICA est-elle disposée à venir en aide ?

Pour le moment, nous nous limitons au domaine de la gestion des risques naturels où les expertises du Japon peuvent contribuer à renforcer la base du développement de votre île. D’ailleurs, étant donné que Maurice est un pays à revenu moyen élevé, la collaboration avec le secteur privé est aussi importante. Comme les entreprises japonaises ne connaissent pas encore très bien l’île Maurice, nous espérons que cette collaboration avec la partie mauricienne pourrait attirer l’attention du secteur privé japonais.

Ayumi Takahashi : adjointe au représentant de l’Agence japonaise de coopération internationale, résidant à Madagascar