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Robert Glasser: «J’aurais préféré des discussions plus franches»
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Robert Glasser: «J’aurais préféré des discussions plus franches»
Maurice a accueilli, du 21 au 25 novembre, la 6e réunion de la Plateforme régionale africaine de la réduction des risques de catastrophes. L’occasion de faire le point avec Robert Glasser, chef du Bureau de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR).
Pourquoi la réduction des risques de catastrophes est-elle si importante ?
Les catastrophes exercent une pression énorme sur le développement, que ce soit en pertes de vies humaines ou en pertes économiques. Nous parlons de plus de 1,4 million de morts ainsi que plus d’un billion de dollars (NdlR : Rs 36000000000 000 ou Rs 36000 milliards) engouffrés ces dernières décennies.
Ces pertes économiques augmentent drastiquement, pour arriver à plus de 500 milliards de dollars par an aujourd’hui. Il y a deux raisons majeures. D’abord, une croissance démographique et un développement économique qui ne sont pas faits dans l’appréciation des risques. Ensuite, c’est le changement climatique qui entraîne des catastrophes beaucoup plus intenses et fréquentes. Les gens se rendent compte qu’il faut travailler en amont des catastrophes pour diminuer et éviter des pertes. Investir dans la réduction des risques est extrêmement rentable, avec des retours sur investissement allant jusqu’à 10:1.
Quel est le rôle de l’UNISDR ?
Nous sommes le mécanisme de soutien, presque le secrétariat, du cadre de Sendai, accord international dont les pays signataires se sont engagés à la réduction des risques de catastrophes. Nous soutenons et suivons l’exécution des mesures agréées, mettons en place un système de surveillance et fournissons l’expertise requise dans le domaine aux différentes parties prenantes. Nous nous chargeons aussi de promouvoir la réduction des risques de catastrophes à toute échelle de la société.
Comment vos activités sont-elles perçues dans la région ?
La région africaine est extrêmement vulnérable à diverses catastrophes. Le cadre de Sendai permet de mettre des mécanismes en place, également dans les cas de catastrophes chimiques, de pandémies, d’épidémies, entre autres. Le vrai défi consiste à déplacer l’attention de la réaction à un sinistre et à intégrer le concept de réduction des risques dans le budget national.
Pour revenir à la 6e réunion régionale africaine sur la réduction des risques, quelles étaient vos attentes ?
C’était surtout l’opportunité de pouvoir rencontrer les parties prenantes et de voir quelles sont leurs problèmes, leurs défis, leurs priorités et, très important, leurs expertises. Le but étant d’avoir un plan d’action pour l’Afrique avec des mesures pratiques, qui sera aussi la contribution du continent à la plateforme mondiale l’an prochain au Mexique.
Comment avez-vous trouvé les sessions de travail ?
C’était très bien mais j’aurais préféré avoir des discussions moins formelles et plus franches. J’aurais voulu une interactivité qui aurait permis une plus grande liberté de parole et un meilleur échange entre les participants.
L’un des objectifs de cette réunion était de voir où en est l’application du cadre Sendai en Afrique. Quel est votre examen de la situation ?
C’est un travail qui progresse depuis plus d’une décennie avec le cadre Hyogo 2005-2015. Les plateformes régionales comme celle-ci permettent de voir le progrès qui se fait dans les pays et, en même temps, d’accélérer l’exécution ainsi que de réitérer les engagements pour certaines actions. Le travail continue car le gouvernement et les parties prenantes sont au courant de la situation et des pertes encourues lors des catastrophes.
Quel est le retard de l’Afrique comparativement aux autres régions du monde ?
L’Afrique est très en retard car chaque année apporte son lot de morts dans des sinistres, alors qu’en Amérique latine, par exemple, la réduction des risques de catastrophes est dans le budget national.
Existe-t-il des modèles de mécanisme de réduction des risques qu’on peut répliquer dans la région ?
Beaucoup de méthodes pratiques peuvent être répliquées. Le mécanisme de transfert de données permet une mise en place des mesures en ligne avec les données de façon plus sûre. Cette synergie et cette chaîne d’informations d’un comité régional à la communauté sont très importantes car les sinistres affectent avant tout et surtout les communautés locales.
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