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Santé : Les cliniques privées divisées sur la double pratique

12 janvier 2017, 08:02

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Santé : Les cliniques privées divisées sur la double pratique

 

La pratique privée est «un privilège» dont bénéficiaient les médecins spécialistes travaillant pour le régime public. Mais avec la décision du ministère de la Santé de geler jusqu’à nouvel ordre leur autorisation de travailler dans le privé, ces médecins, qui font de la double pratique, sont dans le flou. Et pas seulement qu’eux : les cliniques privées sont aussi dans l’expectative, avec certains opérateurs souhaitant un retour à la normale alors que d’autres veulent que l’activité publique-privée de ces médecins soit réglementée.

Ces opérateurs de cliniques se sont réunis mardi soir, pour discuter de la situation. Mercredi 11 janvier, leur association a eu une rencontre avec le ministre de la Santé, Anil Gayan. Les directeurs de cliniques ont fait part de leur inquiétude au ministre, surtout au sujet de l’impact de cette décision gouvernementale sur la pratique des soins médicaux privés. Ils ont proposé leur aide en vue de veiller à ce que ces spécialistes du public ne soient pas présents en clinique pendant leurs heures de service. Plus de 200 spécialistes du service public sont actuellement en suspens sur leur droit de pratiquer dans le privé. Anil Gayan a cependant affirmé qu’aucune décision finale n’a été prise et qu’il veut rencontrer toutes les parties prenantes lundi prochain

«Il faut absolument mettre de l’ordre dans le système de double pratique», soutient, pour sa part, le responsable d’une clinique privée des Plaines-Wilhems. Bien qu’il veille à ce qu’aucun médecin du public ne soit à la clinique de 9 à 16 heures, il lui est difficile de savoir quel spécialiste opère dans le public. «Le ministère ne nous a jamais donné de liste de médecins du service public autorisés à travailler dans le privé», explique-t-il. De plus, il admet qu’il n’a aucun moyen de vérifier si un spécialiste qui affirme qu’il est en congé à l’hôpital l’est en effet. Cela, explique-t-il, mènerait à beaucoup d’abus.

Pourtant, le responsable de clinique estime que l’élimination de la double pratique encouragera beaucoup de spécialistes à quitter le public. «S’il ne reste à un spécialiste du public que quelques années avant la retraite, il serait plus avantageux pour lui de prendre sa retraite, pour aller dans le privé. À son âge, il a probablement une réputation qui lui permettra de vivre de la pratique privée», souligne-t-il.

Cependant, pour un autre opérateur d’une clinique de la capitale, qui est également médecin, séparer le secteur public et le privé serait une grosse erreur. «Un ministre ne doit pas seulement s’occuper du service public. Le ministre de la Santé s’occupe de la santé, qu’elle soit privée ou publique», avance-t-il. Sa clinique emploie quarante spécialistes du service public et il estime que ce serait une erreur extrêmement grave d’empêcher ces spécialistes de pratiquer dans le privé. Est-ce qu’une telle décision affecterait les cliniques ? «Je ne crois pas puisque nous avons aussi des spécialistes qui ne travaillent qu’avec nous», soutient le médecin

Pourquoi, donc, les cliniques emploient-elles autant de spécialistes du public ? «Pour donner le meilleur service aux patients», explique une source au sein de la City Clinic. Certains spécialistes du public auraient une bonne cote…