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La réutilisation de l’huile peut causer des cancers
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La réutilisation de l’huile peut causer des cancers
Le litre de l’huile coûte Rs 3,60 plus cher depuis le dimanche 15 janvier 2017. Afin de ne pas répercuter cette hausse sur les consommateurs ou d'en limiter l'impact, davantage de commerçants pourraient s’adonner à la pratique de réutilisation de l’huile. Cependant, cette pratique n’est pas sans danger pour la santé.
Ce n’est pas la nutritionniste Indranee Ramdin Dauharry qui dira le contraire. «La réutilisation de l’huile cause des brûlures d’estomac et l’indigestion. Mais surtout, elle mène à la libération de substances nocives, qui peuvent causer des cancers et des maladies cardio-vasculaires», fait-elle ressortir. D'ajouter que la libération de ces substances nocives devient plus conséquente lorsqu'on frit des produits contenant de l'eau, tels que le poisson.
Toute huile n'est pas bonne pour la friture
En fait, précise la nutritionniste, toute huile n'est pas bonne pour la friture, surtout qu'on a beaucoup recours au deep frying à Maurice. «L'huile végétale est la plus appropriée. L'huile animale accroît, elle, le mauvais cholestérol», explique Indranee Ramdin Dauharry.
Cela dit, d'habitude, les commerçants n'utilisent pas l'huile végétale. «Et les commerçants ne vont pas cesser d'avoir recours à la réutilisation de l'huile. Autant qu'ils la ramassent dans le réfrigérateur après l'avoir passée», suggère la nutritionniste.
Par ailleurs, bien que le deep frying soit une culture bien gardée à Maurice, la cuisson au four prend aussi de l'ampleur. C'est ce que nous confirme Junaid Muslun, Managing Director de Pick n Eat, représentant de l'enseigne Kentucky Fried Chicken. «Les gens aiment bien les fritures, mais d'année en année, on note qu'ils vont beaucoup vers les autres options, moins huileuses», remarque-t-il.
Si la santé pourrait pâtir de la hausse du prix de l'huile, qu'en est-il du porte-monnaie ? L'express a fait un petit tour dans la capitale pour tâter le pouls des commerçants.
«Mo pu bizin koupé transé»
Marché de Port-Louis, lundi matin. On est devant l’échoppe de Chandan Ramsahye, qui commercialise des dalpuri, roti, ti puri, farata et roti blanc (NdlR, qui ressemble au ti puri), mais aussi des gato delwil. Entre deux clients, Chandan Ramsahye nous confie qu’il utilise, en moyenne, 50 litres d’huile par jour. Il ne compte pas augmenter le prix de ses produits.
Pourtant, ce commerçant va devoir équilibrer ses comptes. «Mo pu bizin koupé transé», affirme-t-il. S’il devait augmenter le prix de ses produits, «ne serait-ce par 50 sous ou une roupie», les clients iront chez d’autres commerçants. «D’ailleurs, je connais des gens qui ne peuvent pas se permettre d’acheter deux paires de dalpuri au quotidien», fait-il ressortir.
Plus loin, on rencontre Manoj Bhuttoo, marchand de dipin-gato pima et dipin tikka. Il nous confie que ses fournisseurs de tikka et gato pima l'ont déjà informé que les prix vont connaître une hausse. À présent, il paie Rs 2 pour un «gato pima» et Rs 18 pour un «tikka».
«Aussi longtemps qu’il n’y a pas d’augmentation, tant mieux. Mais une fois que je vais commencer à payer plus, je n’aurai d’autre choix que de le transmettre à mes clients», dit-il. À un autre commerçant d’affirmer que «certains marchands vont maintenir le prix des gato delwil, mais vont réduire leur taille».
«À la longue, une augmentation de Rs 5 et Rs 10 coûte cher»
On rencontre un quatrième commerçant. Il vend des dipin kari et mine frit. Il nous avoue qu’il a déjà augmenté ses prix. «Le mine frit est passé de Rs 60 à Rs 70, et le pain fourré de curry de Rs 35 à Rs 40. Les consommateurs sont au courant du pourquoi de cette hausse, certes, mais à la longue, une augmentation de Rs 5 et Rs 10 coûte cher», concède-t-il.
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