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Violence en milieu scolaire: les terreurs de la cour de récré
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Violence en milieu scolaire: les terreurs de la cour de récré
L’incident en a choqué plus d’un. Loïc Bardeau, 11 ans, a été admis aux soins intensifs après que d’autres élèves de son collège l’ont passé à tabac, lundi. Tout ça, parce qu’ils voulaient sa casquette, a-t-il expliqué dans sa déposition. Il est resté sous observation pendant plusieurs jours. Question: mais que se passe-t-il donc dans les cours de récré?
C’est le reflet de ce qui se passe dans la rue, lâche un ancien prof, pessimiste. «Il y a des leaders et des suiveurs et ces ‘gangsters’ en herbe se déplacent en bande.» Dans la plupart des cas, poursuit-il, ce sont des «broutilles» qui dégénèrent en bagarre. Un mot de travers en classe, un élève qui refuse de prêter son stylo, autant de petites choses qui peuvent déclencher de grandes tempêtes.
D’autre part, renchérit un collègue, les élèves «taper» ont leur territoire et tiennent à le marquer: d’autres élèves qui ne font pas partie de la bande n’y ont pas accès, sous peine de se retrouver avec un nez fracassé…
Et le rôle des enseignants dans tout ça? Bien souvent, ils sont dépassés, avoue-t-il. De plus, «par peur de représailles, les victimes n’osent même pas se plaindre». Une peur que ressent également le corps enseignant, avoue notre interlocuteur. Car une simple réprimande peut résulter en un pare-brise détruit.
Tous les élèves d’une classe renvoyés
Ailleurs, dans d’autres collèges, les problèmes sont plus graves. Dans cet établissement du Sud, tous les élèves d’une classe de Form IV ont tout bonnement été… renvoyés. Selon un collégien, qui est, lui, en HSC, l’enceinte de l’école est nettement plus calme depuis leur départ.
«Dans cette classe, tout le monde se déplaçait en bande. Il y avait un élève qui, tel un pingouin, ouvrait la marche», ironise-t-il. Sans parler du fait qu’ils ne venaient jamais en classe, préférant organiser des «réunions au sommet» sous le manguier de l’école. «Si cet arbre pouvait parler…»
Une fois, relate le collégien, «ils étaient en train de se battre entre eux et les jurons fusaient. Un prof est allé leur demander de se calmer et il s’est fait gifler». Une autre fois encore, le chef de file de la bande a fait subir des attouchements à une enseignante. «Les responsables ont bien fait de les mettre à la porte.»
D’accord mais ce n’est pas pour autant qu’il faut mettre tous les œufs dans le même panier, relativise cette enseignante fraîchement retraitée. «Comme partout, il y a des problèmes d’indiscipline, mais c’est à la direction du collège de gérer. On ne peut pas avoir près de 600 ados et s’attendre à ce que tout se passe bien.» En ce qui concerne l’incident impliquant Loïc Bardeau, elle est d’avis qu’il s’agit là d’un cas isolé. Des altercations, elle en a vu des dizaines. Mais cela dépassait rarement le stade verbal. «Les rares fois où les élèves en sont venus aux mains, les autres sont intervenus tout de suite. On n’a jamais dû transporter qui que ce soit à l’hôpital.»
«Le ministère doit agir pour mettre un terme à ce fléau»
Sinon, les filles et les garçons sont-ils égaux devant la violence à l’école? «On va dire qu’elle est plus verbale que physique», lâche d’emblée cet enseignant qui travaille dans un collège qui accueille uniquement des filles. «Il y a certes de petits groupes qui sèment la terreur de temps en temps, mais les filles se calment, même si c’est pour un moment, à chaque fois que la direction les réprimande.»
Du côté des parents, certains admettent qu’ils en voient de toutes les couleurs. Alors le maître mot demeure la prudence. À l’instar de Deepavalee Govindasamy, dont le fils de 13 ans est scolarisé dans un collège de la capitale. Sa méthode de prévention: des conseils et encore des conseils. «Bann zanfan tro get fim ek rod fer parey san pans konsékens», affirme cette maman. Parmi les recommandations faites à son fils : «Pa tro badinn ar kamarad, sa kapav mal tourné.»
Quant au fils de Susila Nunnen, il est, lui, âgé de 14 ans. «Je n’ai jamais eu de problème relatif à la brutalité à l’école. Mais ce n’est pas pour autant que je vais ignorer cette réalité. Le ministère doit agir pour mettre un terme à ce fléau.»
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