Publicité
Thaipoosam Cavadee: parterre de couleurs et intenses émotions
Par
Partager cet article
Thaipoosam Cavadee: parterre de couleurs et intenses émotions
Après avoir observé le jeûne pendant dix jours, les fidèles célèbrent, ce jeudi 9 février, le Thaipoosam Cavadee. En route pour le temple, certains vont porter des Cavadee sur leurs épaules et d’autres, du lait dans un récipient en cuivre sur la tête.
Les préparatifs
Lors de cette célébration symbolique, les membres de la communauté tamoule honorent le dieu Muruga. Pour les dévots, ferveur et sacrifice sont de rigueur. C’est un moment d’émotion d’une grande intensité pour les fidèles tamouls, qui vivent là l’une des célébrations les plus importantes de leur calendrier.
Selon la tradition, c’est à la veille de la fête que les fidèles s’attellent à la fabrication de leur Cavadee, une arche en bois ou en bambous, ornée de fleurs, de feuilles de cocotiers, de plumes de paon, de citrons verts, de tissus chatoyants tous cousus de clochettes tintinnabulantes et de petites icônes de leur dieu.
Toutefois, cette année, avec le passage du cyclone Carlos, nombreux sont ceux qui, à l’instar des Veeren, disent avoir eu des difficultés à trouver des fleurs et d’autres décorations pour orner leur Cavadee. Cette famille s’y est mise hier après-midi. «Mais heureusement, on a pu avoir les feuilles dites leker koko, kiss-me-quick...», fait ressortir Jeslen, qui va porter le Cavadee.
Chez Henzy Bhurtun, un habitant de Quatre-Bornes, le Thaipoosam Cavadee est un rendez-vous annuel. «Je confectionne et embellis chaque année mon radon avec du papier mâché, des fleurs et des statuettes du dieu Muruga», affirme Henzy. D’ailleurs, «famille, amis, voisins se réunissent pour me donner un coup de main durant la nuit», poursuit-il.
Sentiment fort
Aujourd’hui, Henzy Bhurtun processionnera au temple en tirant un chariot dit «radon», dont la corde est accrochée aux aiguilles percées dans son dos. De plus longues piques, appelées «vels», traversent les joues ou la langue d’autres pénitents. «Ce sont des émotions si intenses qu’on ne peut pas contenir ses larmes», témoigne Henzy. Un sentiment fort qui, pour lui, représente une bénédiction de ce dieu à qui il attache une grande importance. «C’est très important pour moi d’y participer. D’ailleurs, je le fais chaque année. Je ressens une tranquillité d’esprit et un bien-être.»
Le jour-J
Le jour de la cérémonie, les rituels se succèdent : prières, offrandes et bain purificateur. La plupart des dévots sont habillés en fuchsia. La foule multicolore avance lentement, au rythme des chants religieux diffusés par des haut-parleurs installés sur un véhicule. Des fidèles suivant la procession offrent des boissons fraîches, d’autres arrosent les pieds nus et endoloris par la route brûlante du soleil. À côté du temple, des femmes garnissent des feuilles de bananiers de riz et de cari végétarien comme les «set cari» ou le «briani légumes». Enfin, arrivé au terme de ce sacrifice, on peut lire un apaisement certain sur le visage de dévots.
Publicité
Les plus récents