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Ciblage: les employés de plus de 60 ans se font des cheveux blancs

12 février 2017, 11:42

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Ciblage: les employés de plus de 60 ans se font des cheveux blancs

Un comité spécial se penche sur la réforme de la pension de vieillesse, en misant sur le ciblage notamment. Déjà, nombreux sont ceux qui se font un sang d’encre.

En fait, le Fonds monétaire international a émis plusieurs recommandations à ce propos. Parmi celles-ci: repousser l’âge de la retraite à 65 ans. Or, actuellement, les personnes de plus de 60 ans qui travaillent toujours touchent à la fois un salaire et une pension. Une situation jugée inexplicable par certains et injuste par d’autres. Qu’en pensent les principaux concernés? N’ont-ils pas des scrupules à «prendre la place» des jeunes qui sont au chômage?

Non, affirme d’emblée Karo Mandron, enseignante de 60 ans. Pour celle qui continue à «tracer» sa petite vie, la pension n’est nullement suffisante pour vivre décemment. Il s’agit d’un «petit plus» qui «permet de mettre des sous de côté. Mon assurance retraite ne me permet pas d’arrêter de travailler».

D’autres aimeraient bien, aussi, profiter de leur retraite. Mais ils n’y arrivent tout simplement pas. «J’ai 62 ans et j’ai une fille de 17 ans à charge. Elle fait des études et la pension de vieillesse ne suffit pas à subvenir à nos besoins. Rien que pour la nourriture, il faut compter Rs 5 000 par mois… Comment payer mes factures si je ne travaille pas?» lâche Jocelyne. Il y a deux ans, elle a dû se trouver un job de machiniste dans une petite entreprise. «Ce sera frustrant et décevant si on devait cibler des gens pour la pension», soutient pour sa part Ananda de Curepipe. L’opératrice vient de fêter ses 64 ans.

«On parle de privilèges pour les gros salaires et non pour les petites gens»

Mais ne pensent-ils pas que l’attribution de cette pension de vieillesse est un privilège et qu’il s’agit d’une situation injuste pour les autres employés? «Ce n’est pas un privilège, c’est la loi qui l’a voulu comme ça et si la loi décide un jour que ce sera autrement, je n’aurai d’autre choix que de m’y plier», soutient Christian, 68 ans, infirmier dans une clinique privée.

«Mais quel privilège? J’ai cotisé pendant des années pour avoir droit à ma pension de vieillesse! Si j’ai envie de travailler à côté, c’est mon droit», s’insurge à son tour, Paul, formateur de 75 ans. «On parle de privilèges pour les gros salaires et non pour les petites gens. Allez donc voir du côté de l’État. Ces gros bonnets qu’on rappelle et qui touchent à la fois un salaire et toutes sortes de commissions.»

Autre sujet qui fâche : ces vieux qui font de l’ombre aux jeunes fraîchement diplômés. «Nous ne prenons la place de personne. Nous, les anciens, nous sommes des bosseurs. Les jeunes acceptent-ils de travailler comme nous? Ils veulent tout, tout de suite et s’en vont après un moment», soutient Ananda.

Pour Christian, les aînés apportent une expertise que les jeunes n’ont pas. «L’expérience a son poids et dans certains secteurs, nous n’avons pas de main-d’œuvre qualifiée. C’est aussi pour cela que les directeurs de compagnie font appel à nous