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Syndicat des sucres: bientôt un représentant en Europe
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Syndicat des sucres: bientôt un représentant en Europe
Pour de meilleurs contrats et pour promouvoir le sucre mauricien, deux ou trois visites annuelles en Europe sont loin de suffire. Raison pour laquelle Maurice compte y installer un représentant commercial.
Huit ans après la fermeture de son bureau londonien, le Syndicat des sucres revient sur sa décision. Pour cause : il se propose de nommer prochainement un représentant commercial en Europe. Deux capitales sont en lice : Paris et Londres.
«Ce choix a été dicté par la volatilité du marché sucrier avec la présence de nouveaux fournisseurs comme la Colombie. Mais aussi en raison de nouveaux défis liés à la libéralisation du quota sucrier pour les betteraviers européens, prévue en octobre 2017. Nous estimons que cette nouvelle situation exercera de fortes pressions sur les exportateurs des pays du bloc Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), dont Maurice fait partie», avance le Chief Executive du syndicat, Devesh Dukhira.
Il estime qu’il faudra en conséquence muscler davantage la stratégie de marketing du syndicat tant à l’interne qu’à l’externe. D’où la décision d’avoir une présence permanente en Europe pour s’impliquer dans les négociations de marketing pour le sucre mauricien en Europe.
«Nous avons remarqué, au fil des années, que la présence du syndicat deux ou trois fois en Europe pour des discussions avec les acheteurs n’est pas suffisante pour arracher de meilleurs deals. Il nous faut être plus proche du marché pour permettre au sucre mauricien de franchir une nouvelle étape et de s’imposer sur le marché mondial. C’est la finalité des réflexions engagées par notre Marketing Committee, présidé par Patrick d’Arifat», soutient le no 1 du Syndicat des sucres. Et d’ajouter que parallèlement, à l’interne, il faudra étoffer l’équipe du marketing au 7e étage de Médine Mews.
Face à la nouvelle conjoncture internationale à laquelle l’industrie sucrière des pays ACP est confrontée, le Syndicat des sucres estime qu’il reviendra à Maurice de se montrer très agressif dans sa stratégie de vente pour maintenir ses parts de marché en Europe. Maurice, souligne-t-il, s’est forgé une réputation en Europe comme un producteur sucrier de classe, respectant ses délais de livrai- son et répondant aux normes internationales pour la qualité de son sucre.
Par ailleurs, les planteurs peuvent respirer le début de mois. Ils ont eu droit à une augmentation sur le prix de vente du sucre au Syndicat des sucres et ce, après deux ans de vaches maigres. Pour la récolte sucrière de 2016, ils empochent déjà Rs 15 550 par tonne de sucre commercialisée, contre Rs 13 166 l’année précédente, soit une augmentation de 18 %. En 2014, le prix s’élevait à Rs 12 694.
Le Syndicat des sucres estime que cette augmentation ne peut que réjouir la communauté des planteurs qui est au nombre de 15 000. Devesh Dukhira est convaincu qu’à ce prix, les planteurs renouent avec la profitabilité. La récolte sucrière de 2016 est estimée à 386 000 tonnes, dont 85 % sont écoulées sur le marché européen.
Le CEO du Syndicat des sucres attribue cette tendance ascendante à une combinaison de facteurs. À savoir une hausse des ventes de sucres spéciaux sur les marchés africains, une augmentation de prix en raison de meilleures conditions du marché et une bonne gestion de la trésorerie.
Comme on peut s’y attendre, cette hausse de prix est positivement accueillie par les planteurs. Le président de la Planters’ Reform Association, Salil Roy, la qualifie de «bouffée d’air frais» à un moment où la commercialisation du sucre est confrontée à plusieurs défis à l’échelle mondiale. Il plaide toutefois pour une hausse des prix auxquels les produits dérivés (mélasse et la bagasse) sont vendus aux opérateurs engagés dans la distillerie et l’éthanol. Aujourd’hui, les produits dérivés contribuent 15 % aux revenus des planteurs, la différence étant la vente de sucre.
Devesh Dukhira ajoute que le nouveau prix de vente devrait rassurer les planteurs et renforcer leur confiance dans ce secteur, même si sa contribution n’équivaut qu’à 2 % du produit intérieur brut. Actuellement, la superficie mise sous culture de canne est de 50 000 hectares. Face à un prix à la tonne très bas ces dernières années, nombre de planteurs ont abandonné ce secteur. Il y a 15 ans, la superficie était de 75 000 hectares.
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