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Cathy Veillet, maquilleuse professionnelle à Paris

18 février 2017, 17:00

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Cathy Veillet, maquilleuse professionnelle à Paris

Les affaires marchent plutôt bien pour Cathy Veillet, 40 ans la semaine prochaine. Elle a quelques contrats réguliers de maquillage. Le vendredi, par exemple, elle met son art au service de la chaîne Eurosport alors que le mardi, c’est pour le compte de Public Sénat, chaîne d’informations politiques et parlementaires, qu’elle maquille les invités du plateau : des sénateurs, historiens, avocats et journalistes présentateurs.

Mais à côté, des sociétés de production retiennent régulièrement ses services pour des documentaires portant sur la politique, diffusés sur France 2, France 3 et Arte. Ces contrats émanent généralement de sociétés de production qui connaissent et apprécient son art.

Elle a aussi travaillé pour le cinéma, notamment comme maquilleuse de renfort lors du tournage du film Vipère au poing de Philippe de Broca, sorti en 2004. Sa dernière contribution artistique au cinéma a été de faire partie de l’équipe de maquilleurs des acteurs français jouant dans le film américain Jackie, qui retrace la vie de l’ancienne première dame Jackie Kennedy, sorti en décembre dernier aux États-Unis. «Le maquillage, c’est magique, car c’est la transformation d’une personne. Et puis, ce sont des contacts avec des gens», dit-elle, des étoiles au fond des prunelles.

Depuis l’âge de sept ans, Cathy Veillet sait qu’elle sera maquilleuse professionnelle. Pourtant, personne dans sa famille n’exerce ce métier. Son père Lucien, chef de cuisine à la retraite, préside aujourd’hui l’Académie nationale de cuisine et sa mère Huguette est une comptable à la retraite. «Il est vrai qu’enfant je maquillais mes poupées mais j’ignore d’où cela vient. Cela m’a au moins permis de ne pas me tromper au niveau de mes études.»

À la fin de son baccalauréat, elle suit un cours d’esthétique et de maquillage auprès de l’institut Françoise Morice. Elle embraye ensuite avec l’Institut technique de maquillage. Là, elle apprend le maquillage de mode «plus créatif, qui consiste à s’adapter aux tendances. Le maquilleur en chef consulte alors le créateur». Elle y découvre aussi le maquillage pour les photos de presse où il faut «consulter le photographe pour mieux mettre en lumière le teint et souligner le regard sans vieillir les artistes ou les comédiens».

Sans compter le maquillage de théâtre où le maquilleur doit accentuer les traits afin que le public voie les expressions des comédiens. Dans lequel cas les consultations se font avec le metteur en scène. Elle se familiarise aussi avec le maquillage de cinéma, où le tournage ne se fait pas en ordre chronologique. La maquilleuse doit alors «tenir un carnet pour savoir quel jour on est dans le film. De nos jours, il faut un maquillage très fin car les caméras sont de très haute définition. On est dans la correction au pinceau fin. Parfois, ce sont des papiers poudrés que l’on tapote sur le visage».

Cathy Veillet apprend aussi le maquillage de mariées – qu’elle fait occasionnellement – et les effets spéciaux légers, comme les impacts de balle, les cicatrices, les hématomes. «Mais dès que cela devient plus exigeant, on fait appel à des ateliers d’effets spéciaux, qui font de la sculpture et du moulage pour donner un autre volume aux visages et aux corps

Lorsqu’elle termine sa spécialisation, pour se faire connaître, elle travaille gratuitement. C’est le lot de tous les maquilleurs. «C’est la seule façon de se constituer un réseau de contacts. On travaille alors sur des courts-métrages pour lesquels on n’est pas rétribué. Cela m’a permis de monter ma mallette, de me faire la main. J’ai travaillé dans des conditions pas toujours confortables, certes, mais cela m’a donné un avant-goût du métier.»

Si elle aime maquiller des acteurs de films, elle apprécie particulièrement les documentaires. «Nous rencontrons des gens que nous n’aurions pu rencontrer ailleurs. Il y a une relation humaine particulière qui se crée. On est en contact, on les touche physiquement et des échanges se font. C’est très intéressant.»

Mais travailler en free-lance peut être très aléatoire. Elle le sait. «Nous dépendons de nos téléphones. Si personne ne nous contacte, cela devient compliqué. C’est un métier où il faut être motivé, passionné, avoir de la patience et un peu de psychologie. Un métier où il faut savoir rebondir, s’adapter et toujours rester zen. Garder le sourire, quoi qu’il arrive. Si c’est vraiment ce que l’on aime faire, il faut s’accrocher et avoir confiance.» Des qualités qui, chez elle, ne manquent pas…