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[Vidéo] Sécurité routière: incursion dans la première moto-école du pays
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[Vidéo] Sécurité routière: incursion dans la première moto-école du pays
«Pourquoi serres-tu sur le côté gauche, contre la ligne médiane, de la route ? Si un motocycliste souhaite te dépasser, il fera comment ?» s’exclame Gérard Duhamel, formateur professionnel de moto-école. À ses côtés, Sandrine Raisonable est aux commandes de la voiture auto-école. Ils sont garés dans une ruelle menant vers Bagatelle. Quelques minutes plus tôt, la policière-stagiaire a conduit environ 3 km, sortant du centre de motoécole Focal Point, à Ébène, pour aller jusqu’à Bagatelle en passant par le Mahatma Gandhi Institute de Moka.
Place maintenant au bilan. «Cela fait dix minutes que nous sommes partis et dix minutes que tu n’as pas regardé ton tableau de bord.» Gérard Duhamel fait signe à la stagiaire qu’une des quatre portières de la voiture est restée mi-ouverte tout au long du parcours. Un geste intentionnel du formateur. Sandrine Raisonable acquiesce. «Ce sont de mauvaises habitudes.» De mauvaises habitudes, elle avoue en avoir beaucoup. Pourtant, elle a obtenu son permis de conduire depuis plus de six ans.
Mais depuis qu’elle fait partie des 40 stagiaires retenus pour la formation d’instructeurs à Focal Point, son regard sur la sécurité routière a changé. «Avoir un permis de conduire depuis de nombreuses années ne m’empêche pas de commettre des erreurs sur la route. Mais je suis reconnaissante d’avoir cette opportunité», confie-t-elle.
L’express a rencontré les formateurs et les stagiaires à Focal Point lundi et mardi. Le temps d’une incursion dans leurs journées principalement composées de pratique de moto sur la route ou de vitesse sur un circuit pensé par les formateurs du centre. À cela s’ajoute la théorie avec des cours et des évaluations en salle.
Patrick Magny suit également les cours gratuits à Focal Point. Toujours en compagnie de Gérard Duhamel, il participe à un exercice de simulation. Le parcours est le même que celui fait par Sandrine Raisonable la veille. Patrick Magny se place en situation dans la voiture. Son apprenti pour cet exercice, Abhishek Reedoye, également en stage, est, lui, sur une moto cylindrée. Il reçoit les directives de l’instructeur par un émetteur- récepteur. Ce dernier prend attentivement des notes. Encore une fois, la moindre erreur n’échappe pas à Gérard Duhamel et à ses 27 ans d’expérience.
L’idée : initier les stagiaires aux pistes avant de devenir des instructeurs qualifiés. Il faut avant tout devenir maître de sa moto. Un bon appui sur les repose-pieds et le guidon, le port des équipements (gants, casque), la position recommandée sur la selle ou encore le regard sur la route, tout est enseigné durant la formation, explique Franck Stapelfeld, un autre formateur français. «Il faut faire évoluer les mentalités. On repart à zéro puisque les choses qu’ils apprennent ici ne figurent pas dans la culture mauricienne. Du moins, pas encore.»
Est-ce que cette formation est la solution pour réduire le nombre de morts, notamment des motocyclistes, sur nos routes ? Pour Franck Stapelfeld, oui. Sauf que cela prendra du temps. Il note néanmoins un véritable engouement de la part des stagiaires et du gouvernement mauricien. «À travers cette formation, nous préparons les futurs automobilistes mauriciens pour qu’ils aient un nouvel état d’esprit et une prise de conscience des risques routiers. À moyen terme, on espère que cet état d’esprit se propagera au reste de la population pour toucher plus de monde. À long terme, cela aboutira à une diminution de morts sur les routes.»
Les examens finaux des 40 stagiaires sont prévus pour la mi-juillet après une formation de sept mois. Parmi eux, 30 seront des instructeurs qualifiés. Et les dix autres, des policiers, seront des examinateurs. Ils seront ensuite répartis dans les dix moto-écoles qui ouvriront leurs portes à travers le pays.
Pendant leur service, les 40 instructeurs qualifiés et examinateurs, munis chacun d’un gilet fluorescent, accompagneront une auto-école pour donner des instructions. Avis alors aux automobilistes de se tenir loin d’eux…
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