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Régime pénitentiaire: Rs 2,7 millions dépensées annuellement par les prisonniers pour téléphoner
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Régime pénitentiaire: Rs 2,7 millions dépensées annuellement par les prisonniers pour téléphoner
Rs 230 000. C’est la somme que dépensent les prisonniers tous les mois pour qu'ils effectuent des appels téléphoniques. C’est ce qu’affirme le commissaire des prisons Vinod Appadoo. «Il ne s’agit pas d’une somme décaissée par l’Etat, mais ce sont les proches qui approvisionnent les détenus», a tenu à préciser ce dernier à l’express, ce lundi 20 mars, après la parution de cet article dans le quotidien. Chaque détenu mauricien achète mensuellement une carte valant Rs 115 en crédit téléphonique, avec la somme remise par leurs proches.
Or, ce montant qu'ils obtiennent par voie postale de leurs proches pourrait être revu. D’ailleurs, un comité a été créé afin de décider du quantum d’augmentation en ce sens. Pourquoi une telle décision ? Vinod Appadoo explique qu’il a reçu de «nombreuses plaintes» de détenus. Ces derniers estiment que la somme allouée est insuffisante.
Les prisonniers peuvent-ils effectuer des appels comme bon leur semble ? Non, précise le commissaire des prisons. «Nous prenons des dispositions très strictes dans chaque prison.»
Par exemple, indique Vinod Appadoo, des téléphones publics sont mis à la disposition des prisonniers, certes, mais les appels sont effectués sous la supervision des officiers. Qui plus est, la liste d’individus qui peuvent recevoir des appels des détenus est restreinte. «Si un détenu souhaite faire un appel, il fait sa demande auprès de l’officier responsable et choisit une personne de sa liste uniquement.»
En ce qui concerne les détenus étrangers, le commissaire des prisons souligne qu’ils ont droit à 15 minutes d’appels par Skype. Cela, car ils ne reçoivent pas de visites.
Vinod Appadoo soutient également que les contrôles sont désormais plus stricts pour les téléphones portables. «Même un téléphone éteint peut être détecté par nos équipements. Les jammers, (NdlR, brouilleurs) qui étaient défectueux, ont été modernisés.»
Par ailleurs, les appels de prisons, particulièrement de détenus condamnés pour trafic de drogue, intéressent la commission d’enquête sur la drogue. Les registres des prisons ont été passés au crible. Plusieurs proches des condamnés, soit Jibraan Khudurun, Rehana Peerkhan et Zahbeen Tafajoul, ont été entendus par la commission depuis que les travaux ont repris en février.
Vinod Appadoo Serein face à ses détracteurs
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Depuis qu’il est à la tête des prisons, Vinod Appadoo ne fait pas l’unanimité. Plusieurs voix s’étaient élevées au sein du personnel pénitentiaire pour réclamer la démission du commissaire des prisons. Elles avaient notamment déploré le «régime autoritaire» imposé par Vinod Appadoo. Mais ce dernier reste serein. «Certains sont contre la discipline, mais je n’y peux rien. Au contraire, je suis satisfait que nous sommes sur la bonne voie. Je tiens également à préciser que la majorité des officiers de la prison m’accordent leur soutien.»
La remise de peine en question
<p>La présidente de la République a-t-elle enfreint la loi en accordant une remise de peine à certains prisonniers ? C’est ce que pense Alan Ganoo. S’appuyant sur le <em>Reform Institutions Act</em>, le président du Mouvement patriotique explique que tous les détenus ne peuvent bénéficier d’une remise de peine indistinctement. Il indique que ceux condamnés en vertu des dispositions du <em>Dangerous Drugs Act</em> ou pour un délit sexuel sont, selon le <em>Reform Institutions Act,</em> n’y ont pas droit. </p>
<p>Sauf qu’il y a bien des condamnés pour ces délits parmi ceux qui ont bénéficié d’une remise spéciale lors du 49e anniversaire de l’Indépendance et des 25 ans de l’accession du pays au statut de République. Les prisonniers qui sont à leur première condamnation ont obtenu deux mois de remise alors que les autres détenus ont bénéficié d’un mois. </p>
<p>La grâce présidentielle est accordée par le chef de l’État après concertation avec la commission de pourvoi en grâce. <em>«Cette décision est contradictoire et n’est pas conforme aux dispositions de l’article 51 (a) du Reform Institutions Act. Je pense que la présidente a été mal conseillée à ce sujet»</em>, soutient Alan Ganoo. </p>
<p>Vinod Appadoo, lui, maintient qu’il n’y a rien d’«anormal» que tous les prisonniers bénéficient de la remise de peine. <em>«J’ai fait la demande après avoir reçu de nombreuses requêtes des détenus. Il y a eu cinq cas similaires dans le passé. On ne peut faire de distinction. Sinon prizon pou vir anba lao.»</em></p>
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