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Commerce intra-africain: un nouveau seuil visé
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Commerce intra-africain: un nouveau seuil visé
Le commerce intra-africain est loin de faire tourner les têtes : il est aujourd’hui à 12 %, comparativement au commerce avec le reste du monde. L’ambition est de porter le chiffre à 30 % au moins d’ici à 2030. Mais pour atteindre cet objectif, il est impératif de valoriser les produits de base du continent. C’est le pari pris par les architectes de la plateforme économique africaine lancée lundi 20 mars à l’hôtel Westin Turtle Bay, à Balaclava.
Le secteur agricole, avec la transformation des produits alimentaires, a fait l’objet de longues discussions par les panélistes, nommément Kelvin Kemm, président du conseil d’administration de South African Nuclear Energy Corporation, Tony Elumelu de Tony Elumelu Foundation et Anastase Murekezi, Premier ministre du Rwanda. Ils expliquent ainsi que l’élevage du bétail, de la volaille et du poisson, couplé à d’autres produits de l’aquaculture et de la pêche, peuvent être valorisés davantage à la fois pour la consommation locale et pour l’exportation.
Certes, il n’y a pas que les produits agricoles et marins. Les intervenants ont aussi axé leur réflexion sur les minéraux, plus particulièrement ceux qui sont tournés vers l’industrie – le minerai de fer, le cuivre, le calcaire, le phosphate, le cobalt – ainsi que sur les pierres précieuses. Et c’est sans compter la sylviculture qui alimente les industries de la construction, de la fabrication de meubles et de la construction navale.
Le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui intervenait à la session inaugurale, a insisté sur la nécessité de réfléchir en profondeur aux moyens à mettre en place. Cela, afin de donner une impulsion au commerce intra- africain, de disposer des règles d’origine plus flexibles et d’enlever les barrières non tarifaires. Il faut aussi réfléchir aux mesures à prendre en vue de développer le secteur manufacturier.
«Make Across Africa»
Il est donc impératif, indique Pravind Jugnauth, que toutes les parties concernées travaillent de concert. C’est ainsi que l’on s’assurera de la durabilité des procédures de secteur. Il est aussi nécessaire, dit-il, de coordonner les différentes stratégies de production à travers le continent pour créer des produits à l’ADN africain. Du reste, il est souhaitable, ajoute-t-il, qu’au lieu le slogan Make in Africa, l’Afrique adopte la devise Make Across Africa qui devrait servir de locomotive aux ambitions industrielles du continent. «As our manufacturing process starts spanning the Continent, regional value chains will develop and will boost economic growth.»
Le Premier ministre du Swaziland, Sibusiso B. Dlamini, va dans le même sens, arguant que bien que l’Afrique soit une des régions où la croissance est actuellement la plus rapide dans le monde, cette croissance semble être «fragile, sans création d’emploi, reposant sur des facteurs dénaturés plutôt que sur des bases économiques fondamentalement saines».
Les taux de croissance inférieurs à 7 % ne sont pas suffisamment élevés pour entraîner une réduction importante de la pauvreté généralisée. Pour d’autres experts présents lors des discussions, un programme d’intégration plus soutenu et une collaboration approfondie sur des questions d’intérêt commun (le commerce, l’infrastructure, la politique de concurrence, la sécurité et d’autres préoccupations transfrontalières chez les pays africains) peuvent répondre bien plus efficacement à la plupart des contraintes nationales d’un programme qui consiste à miser presque uniquement sur des considérations macroéconomiques internes.
De manière isolée, la plupart des pays africains ne sont pas en mesure de créer un secteur industriel diversifié et dynamique qui serait compétitif sur le marché mondial.
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