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Nine-Year Schooling: colère dans les collèges d’État

23 mars 2017, 08:29

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Nine-Year Schooling: colère dans les collèges d’État

 

«Nous prendrons des résolutions fortes ! S’il faut saisir la cour de justice et faire cause commune avec d’autres syndicats, nous le ferons !» Le ton est virulent. L’exaspération à son comble. Ce qui dé- clenche une telle colère chez Vikash Ramdonee, président de la Government Secondary Schools Teachers Union (GSSTU) : l’introduction du Nine-Year Schooling (NYS) avec plusieurs points de désaccord.

«Cela fait longtemps que nous demandons à être écoutés. Le NYS ne peut se faire sans l’apport des enseignants des col- lèges d’État», martèle Vikash Ramdonee. Et ces enseignants des collèges d’État sont fin prêts pour enclencher «les mesures qui s’imposent» lors de leur assemblée générale annuelle samedi. 1 500 profs du secondaire se sont donné ren- dez-vous pour «décider de la marche à suivre».

Ces désaccords sur ce programme se sont accentués par le «manque de discussions» des autorités, soutient-on du côté des enseignants. Cependant, hier, le ministère de l’Éducation a accepté de les rencontrer. La rencontre a été fixée pour aujourd’hui.

Au niveau du ministère de l’Éducation, l’on se veut rassurant. «Il n’y aura aucun problème», soutient-on en évoquant la rencontre d’aujourd’hui.

Vikash Ramdonee explique, lui, qu’il a entamé une tournée dans les collèges régionaux du gouvernement, soit une quarantaine, depuis le dé- but de l’année. Il soutient que ce sont les mêmes «craintes» qui sont évoquées : soit les appréhensions quant à l’avenir des collèges d’État. Car, selon des enseignants, le NYS risque de se faire au détriment de ces établissements.

«Cela fait longtemps que nous demandons à être écoutés.»

Déjà, font-ils valoir, à partir de 2018, les collèges nationaux, prochainement des académies, n’accueilleront plus d’élèves en Grade 7 (équivalent de la Form 1). Ce qui fait qu’en septembre de cette année, quand les parents rempliront le formulaire d’admission, ils ne pourront choisir qu’entre les collèges régionaux.

«Il y a un relâchement total au niveau des collèges d’État. Le gouvernement avait promis de faire un rebranding des collèges régionaux et d’investir massivement. Cela n’a pas été fait, alors qu’on impose maintenant aux parents ces établissements régionaux», avance Vikash Ramdonee. D’ajouter que plusieurs collèges régionaux font face à des problèmes d’infrastructures, d’où le besoin d’une remise à niveau.

Pour le président de la GSSTU, devant une telle situation, les parents se tourneront bien évidemment vers les collèges privés. «Maurice est l’un des rares pays où les collèges publics sont catégorisés comme étant les meilleurs. Nous ne voulons pas que les élèves brillants choisissent d’aller ailleurs. C’est ce qui va se passer si l’État n’honore pas ses promesses. Nous, les enseignants des collèges d’État, ne sommes pas d’accords», martèle Vikash Ramdonee.

Autre point qui fait tiquer les enseignants : «l’extended mainstream». Après le Primary School Achievement Certificate (PSAC), il n’y aura plus d’échec. Tous les élèves, même ceux ayant fait montre d’une faible performance, pourront monter en Grade 7 (équivalent de Form 1). Ces élèves seront ensuite placés dans une salle de classe spéciale, qui sera appelée «l’extended mainstream». Sauf que le ministère souhaiterait que ce soit les enseignants du «mainstream» qui s’occupent de ces classes. Une situation «inacceptable», selon Vikash Ramdonee.

Finalement, le nouveau plan du NYS préconise l’enseignement de l’Integrated Science jusqu’en Grade 9, par des profs scientifiques, peu importe leur spécialité. En d’autres mots, un prof en biologie ou en chimie devra enseigner les trois matières scientifiques aux élèves. «Cela ne devrait pas se faire car chaque prof a sa spécialité, même s’il s’agit des classes de Lower Secondary», soutienton dans le milieu.

Quoi qu’il en soit, au niveau du ministère de l’Éducation, un proche du dossier laisse entendre que des fonds ont déjà été décaissés. Ce, afin d’entreprendre des travaux dans les collèges.