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[Vidéo] Ghost in the Shell: beau, efficace et particulièrement distrayant
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[Vidéo] Ghost in the Shell: beau, efficace et particulièrement distrayant
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre : humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
La note : 7/10
Une fois de plus Scarlett Johansson abandonne le blockbuster popcorn pour épouser les contours d’une caractérisation désincarnée où le corps n’est que l’adjuvant de l’esprit, une coquille creuse où l’humain retentit dans son âme perdue, égarée, dans l’enveloppe qu’on lui a scientifiquement imposée, à des fins d’expérimentation.
Après Her où elle interprétait une intelligence artificielle, entre Siri et Cortana, dont la coquille était le World Wide Web, et qui s’étoffait de façon exponentielle dans son contact à l’humain, ou encore après Under the Skin où, en entité extraterrestre, elle transgressait l’humain en profanant son corps, l’actrice hollywoodienne donne sa charpente unique au Major du manga Ghost in the Shell. La logique et la cohérence avec le reste de son œuvre sont donc patentes. Pour prêter ses traits à une entité froide, en quête de l’humanité qu’on lui a volée, nichée dans un corps fabriqué qui n’est donc pas le sien, la mémoire effacée, l’actrice s’avère forcément un choix de casting judicieux dans cette adaptation live par un studio américain du classique japonais
Après Akira de Katsuhiro Ōtomo (en 1988), Ghost in the Shell (1995) est de très loin l’anime le plus important du genre, l’oeuvre métaphysique, complexe et fluide adapté à l’écran par Oshii tient du mythe initiatique à la culture japonaise qui se partage de génération en génération, prenant toujours plus de pertinence alors qu’avec le temps, les progrès scientifiques donnent raison au postulat de science-fiction du manga de Masamune Shirow, qui n’était après tout qu’une relecture d’un certain 2001, l’Odyssée de l’espace, où l’homme était confronté à l’intelligence de la machine, devenant lui-même pure intelligence dans un corps artificiel.
Le traitement hollywoodien n’affadit pas le monstre de réflexion qu’était le manga, mais le simplifie dans sa trame. En 2017, Ghost in the Shell gagne en lisibilité pour les foules et en linéarité. Toutefois, il ne perd pas de sa substance. Le mythe de Frankenstein, celui crée par Mary Shelley, est désormais bien plus qu’un assemblage de cadavres de dépravés et d’épaves sous l’impulsion de la révolution électrique.
À l’image de Tron l’héritage, auquel Ghost in the Shell aimerait beaucoup ressembler dans sa fluidité, son univers de synthèse, son rapport émotionnel à la musique, le remake live du film de Oshii est une vision à part du blockbuster américain, au rapport à l’humain sûrement trop froid, peut-être trop geek pour séduire les foules qui acclament les péripéties des héros Marvel. Les références nippones font du produit transculturel une ambitieuse relecture du cinéma grand spectacle comme on en voit rarement à Hollywood actuellement.
Toutefois, si le générique d’ouverture redonne vie au mythe de Ghost in the Shell de façon éblouissante, entre esthétique sublime et abstraction jouissive, il manque de nombreux éléments pour que le film de Rupert Sanders puisse s’approcher un seul instant du statut instantané d’œuvre culte, de réussite incontournable... Tout d’abord des développements narratifs dignes de son époque, le film est trop court et trop simple dans son aboutissement narratif, et surtout des effets spéciaux riches, dignes de son univers 100 % numérique. Mais la vraie transgression du film, c’est vraiment la laideur des effets spéciaux et des décors virtuels qui réduisent le spectacle à gros budget à un univers de série B. Malgré cela, le film en vaut le détour pour les fans du genre. À voir pour les amateurs de films de science-fiction relativement intelligents complexes.
Fiche technique
Genre : Science-fiction, action
Durée : 1 h 50
De : Rupert Sanders
Avec : Scarlett Johansson, Michael Pitt, Pilou Asbæk, Chin Han, Juliette Binoche, Takeshi Kitano
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
En salles
Logan
L’histoire en une ligne : Le dernier baroud d’un héros fatigué, miné par ses démons, qui lutte pour sauver une jeune fille des griffes d’une bande der mercenaires…
Genre : Action
Durée : 2 h 20
De : James Mangold
Avec : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Boyd Holbrook, Stephen Merchant, Richard E. Grant, Dafne Keen
Salles : Star Bagatelle, La Croisette
Kong Skull Island
L’histoire en une ligne : Une équipe de scientifiques, épaulée par quelques soldats de l’armée américaine, se rend sur une île encore inexplorée et y découvre des créatures monstrueuses dominées par un gorille gigantesque : Kong…
Genre : Action, aventures, fantastique
Durée : 2 heures
De : Jordan Vogt-Roberts
Avec : Tom Hiddleston, Samuel L Jackson, John Goodman, Brie Larson, Jing Tian, Toby Kebbell, John Ortiz, Corey Hawkins, Jason Mitchell, John C. Reilly
Salles : Star Bagatelle, Caudan, La Croisette
Lion
L’histoire en une ligne : Un jeune trentenaire australien, adopté de son Inde natale alors qu’il était enfant, décide de retourner dans la Grande péninsule afin de retrouver sa famille biologique…
Genre : Drame, biopic
Durée : 2 h
De : Garth Davis
Avec : Sunny Pawar, Dev Patel, Rooney Mara, David Wenham, Nicole Kidman
Salles : Star Bagatelle, La Croisette
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