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Repas dans les écoles ZEP: La coupe est pleine

7 mai 2017, 22:37

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Repas dans les écoles ZEP: La coupe est pleine

La nourriture dans les écoles de la Zone d’éducation prioritaire (ZEP) : voilà un sujet qui, pour certains, leur est resté en travers de la gorge. Depuis la dernière rentrée, les élèves fréquentant ces établissements se voient offrir le déjeuner. Mais si certains estiment qu’il s’agit là d’une initiative louable, des voix se sont aussi élevées pour dénoncer la qualité des repas. Trop gras, trop épicés, pas assez variés, voire pas du tout appétissants… 

«Les enfants se plaignent souvent car ils ne sont pas habitués à ce type de nourriture. Souvent, ils ne mangent pas. Éna rod poul tou», explique une enseignante qui travaille dans les faubourgs de la capitale. Au menu : du pain fourré. Au choix : vindaye de teokon, soya, achard de légumes, carottes, fromage, en fonction des jours. Ils se voient aussi offrir une bouteille d’eau et des biscuits. 

Renganaden Ramasamy, père de famille, fait partie de ceux qui estiment que le repas offert n’est pas à la hauteur des espérances. «À chaque fois que ma fille ramène le pain à la maison, je suis forcé de le donner aux oiseaux. Le pain est trop dur pour être consommé.» Ainsi, malgré le plan mis en place, il doit tout de même donner à sa fille de quoi manger à l’école. Renganaden Ramsamy précise que même à l’époque où les élèves n’obtenaient que pain, beurre et fromage, la situation était la même. La fillette ne mangeait pas. 

«Parfwa gagn dipin tipwa…»

 Cette grand-mère venue chercher son petit-fils à la sortie des classes lance d’un ton acide : «Li rétourn dipin-la lakaz tou lé zour. Pa bann manzé zanfan kapav manzé sa.» Son verdict ? Ces repas sont soit trop épicés, soit trop gras. De plus, comme d’autres, elle se demande pourquoi les enfants ont droit à du pain fourré alors que le ministère avait parlé de repas chauds. Le jour où nous l’avons rencontrée, le menu se composait de pain, de fromage et de carottes râpées. Que son petit-fils a boudé. «Comment voulez-vous qu’un enfant mange cela ? Parfwa gagn dipin tipwa…» Résultat : l’enfant ne mange que ce que ce qu’il ramène de la maison. 

D’autres parents pensent que le ministère aurait dû préparer les menus en consultation avec eux. Un père explique à ce titre que la répétition du menu, semaine après semaine, pourrait bien finir par lasser les enfants. «Sans compter qu’il y a des enfants qui ne sont tolérants au lactose. Or, il n’y a pas de menu spécial prévu pour eux», déplore-t-il. 

Réponse du ministère à ce sujet ? Une source précise qu’il suffit de prévenir le responsable de l’établissement afin qu’une solution soit trouvée. L'on confirme aussi que les menus ont été élaborés avec l’aide d’un nutritionniste. De ce fait, affirme notre interlocuteur, les parents n’ont aucun souci à se faire par rapport à la santé des enfants.

Les légumes ont la cote

<p>Fort heureusement, il n&rsquo;y a pas que des mécontents. Claren Baptiste, dont les deux fils fréquentent ces établissements, estime que le repas est convenable. <em>&laquo;Mes enfants mangent de tout. Ce que l&rsquo;école leur donne est très bon. Je ne vois pas pourquoi les gens se plaignent&raquo;, commente-t-elle. Depuis le début du programme, ses deux fils sont ravis et elle, en tant que maman, se réjouit de voir que ses enfants mangent des légumes. &laquo;Le repas a été bien pensé. C&rsquo;est équilibré et chaque jour ils ont quelque chose de différent. En plus, ils ont le dessert.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Même son de cloche chez Nancy Joseph. Son fils, qui est actuellement en Grade 6, apprécie le repas offert. <em>&laquo;Il n&rsquo;a jamais ramené le pain à la maison&raquo;</em>, explique-t-elle en riant. Sauf lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit du soja. <em>&laquo;Lakaz nou pa manz soya. Li pa abitié. Mais cela ne veut pas dire que ce n&rsquo;est pas bon&raquo;</em>, poursuit la mère de famille. L&rsquo;avantage est que le plan de distribution est régulier. Ainsi, le jour où le soja est au menu, Nancy Joseph prend les devants et donne de quoi manger à son fils.&nbsp;</p>

<p>Mais là où les parents sont unanimes, c&rsquo;est lorsqu&rsquo;ils louent l&rsquo;effort du ministère à mettre l&rsquo;accent sur les légumes. <em>&laquo;Nous n&rsquo;avons pas tout le temps les moyens de nous offrir des légumes. Surtout à certaines périodes où les prix prennent l&rsquo;ascenseur. Si mo zanfan kapav manzé, bé li bon mem&raquo;</em>, confie-t-elle.</p>