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Nom de code: karné laboutik, tornado, daylight strike...

10 mai 2017, 20:09

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Nom de code: karné laboutik, tornado, daylight strike...

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les autorités policières débordent d’imagination lorsqu’il s’agit de baptiser des enquêtes. Tornado, Iron Rod, Daylight Strike… On aurait tendance à croire qu’il s’agit de noms d’opérations tout droit sorties des séries américaines. Mais il n’en est rien. Pas plus tard qu’hier, une «Dawn Operation» a eu lieu… à l’aube. Six clandestins – un Togolais, un Nigérien, un Congolais et trois Bangladais ont été arrêtés à Flic-en-Flac et Rose-Hill. Ils travaillaient illégalement à Maurice. Mais le dernier nom de code qui fait actuellement la une des journaux est «Karné Laboutik». L’enquête est menée par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et le Central Criminal Investigation Department. «Karné Laboutik» fait référence à un agenda récupéré sur Peeroomal Veeren, un des présumés cerveaux du trafic de drogue en prison. Y figurent les principaux contacts qui constituent son réseau, dont des policiers, civils, avocats et surveillants pénitentiaires…

Est-ce parce que des personnes de toutes les couches sociales se retrouvent dans ce carnet qu’un tel nom de code a été choisi ? La réponse n’est pas claire du côté des autorités. «On ne sait pas si cela est une invention des journalistes ou si cela vient d’une autorité quelconque», dit simplement un responsable de la police. Quoi qu’il en soit, l’opération est désormais connue, même dans les milieux officiels, comme «Karné Laboutik»

Reste que certains noms d’enquêtes et d’opérations sont très communs. Des fois, c’est un ministère en particulier qui baptise une opération. «Tornado», par exemple, était une opération de la police en collaboration avec le ministère des Collectivités locales. Cette opération a été mise en place après que les marchands ambulants ont été interdits d’opérer dans la rue, suivant un ordre du ministère. Les policiers participant à cette opération devaient veiller à ce que cet ordre soit respecté.

Explication logique

Selon le ministère, le nom «Tornado» avait été choisi par la police. Mais du côté de la police, encore une fois, impossible de retracer l’origine de ce nom. «C’était une opération assez sévère et nous devions être rapides. Ce serait une explication logique à ce nom», dit l’un de ceux qui y avait participé.

«Daylight Strike» est une autre opération menée l’année dernière. Cette descente policière, à Baie-du-Tombeau, s’est faite en pleine journée, comme son nom l’indique. La Special Supporting Unit, le Groupe d’intervention de la police mauricienne, l’Emergency Response Service, la Criminal Investigation Division et la Northern Divisional Support Unit y avaient participé. Cette opération avait mené à une saisie de drogue et deux arrestations.

Autre opération menée dans la capitale à la fin de l’année dernière : «Medusa». Les policiers traquaient alors les prostituées. L’opération «Sea Hawk» était, elle, menée par la National Coast Guard sur nos côtes. Et comme oublier la fameuse «Caisse Noire» d’Air Mauritius.

L’inspecteur Coothen : «fruit de l’imagination de tierces personnes…»

<p>Nous avons sollicité l&rsquo;inspecteur Shiva Coothen, du <em>Police Press Office</em>, pour plus d&rsquo;éclaircissements. Bien souvent, précise-t-il d&rsquo;emblée, les noms de code donnés aux enquêtes en cours sont le fruit de l&rsquo;imagination de tierces personnes et non des autorités. Et ces noms, souligne-t-il, ne sont pas toujours adoptés par les autorités. Cela ne veut pas pour autant dire que la police n&rsquo;a pas ses noms de code secrets. L&rsquo;inspecteur Shiva Coothen indique que ceux-ci ne se réfèrent pas forcément à une enquête ou à une opération en particulier. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs plutôt le contraire.</p>

<p>L&rsquo;inspecteur Shiva Coothen s&rsquo;explique. Il existe, dit-il, des types d&rsquo;opérations qui, en soi, portent un nom de code. &laquo;<em>Iron Rod</em>&raquo;, par exemple. Il s&rsquo;agit de déclencher une recherche rapide et intensive. Le responsable de l&rsquo;enquête n&rsquo;a qu&rsquo;à appeler les services concernés et dire qu&rsquo;<em>&nbsp;&laquo;Iron Ro</em>d&raquo; est lancé.</p>

<p>Toutes les unités de la force policière sont formées à ces opérations spéciales. De ce fait, elles peuvent se lancer sans attendre d&rsquo;explications. Cela explique le succès fréquent des opérations <em>&laquo;Iron Rod&raquo;</em>, qui consistent à se lancer à la recherche des auteurs d&rsquo;un délit de vol de grande ampleur.</p>

<p>&laquo;<em>C&rsquo;est un peu comme dans l&rsquo;aviation&raquo;</em>, poursuit l&rsquo;inspecteur Coothen. &laquo;<em>Lorsqu&rsquo;on parle de &ldquo;Fireball&rdquo;, on sait qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une simulation de crash.&raquo;</em> Et comment sont formées les unités à ces opérations ? Le secret est bien gardé, l&rsquo;inspecteur ne communiquera pas dessus. Il n&rsquo;a pas non plus été loquace sur les autres noms d&rsquo;opérations.</p>

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Une publication du quotidien BonZour !