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Cancer du sein: «Un papillon de nuit m’a sauvé la vie»
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Cancer du sein: «Un papillon de nuit m’a sauvé la vie»
Sa maison sent le parfum des fleurs de saison. Avant, raconte Marie Lise Salmy, elle avait la main verte. Maintenant, elle n’a plus trop le courage de s’en occuper. Mais Samuel, son époux, jette un petit coup d’œil sur ses plantes. Reste que Marie Lise est une battante. Sa lutte contre ce «crabe» maudit n’a pas été de tout repos. Rien que d’en parler, elle a le regard qui s’assombrit un peu. Mais sa joie de vivre reprend vite le dessus. «On m’a donné une deuxième vie, alors je vais en profiter au maximum. Même si maintenant je vis au jour le jour.»
Il y a sept ans, sa vie bascule. D’ailleurs, soutient Marie Lise en y repensant, la vie lui a même fait un signe. «Un soir, je regardais la télé quand un papillon de nuit est venu se poser sur ma poitrine. En le chassant, j’ai ressenti une sorte de piqûre.» Le lendemain matin, voyant toujours la petite rougeur, elle se rend au dispensaire. «Le médecin m’a suggéré de faire des examens à l’hôpital.» Elle fait une biopsie. «Les résultats ont montré que j’avais un cancer.»
«Ce n’est pas la fin du monde»
Sur le coup, dit Marie Lise, «j’ai eu chaud, je voulais pleurer, je ne savais plus quoi faire». Sa mère, qui était alors âgée de 82 ans, est la première personne à qui elle se confie. «Je ne savais pas comment lui en parler sans la perturber, notamment en raison de son âge. Mais quand elle m’a demandé les résultats, j’ai éclaté en sanglots.»
Il lui a par la suite fallu annoncer la nouvelle à son époux et à ses deux fils, Christian et Eric. Ce dernier refuse de se laisser abattre. «Ce n’est pas la fin du monde», lui lance-t-il. D’ailleurs, dit Marie Lise, sans le soutien de sa famille et de ses amis, elle n’aurait pas eu la force de se battre. «Dieu aussi m’a aidée à avancer.»
Les va-et-vient entre la maison et l’hôpital sont nombreux. Elle est opérée une semaine après avoir appris qu’elle souffrait d’un cancer. «Ce qui m’a fait le plus mal, c’est de voir les larmes de mon époux.» L’amour que ce dernier lui porte est sans égal. «Il est tous les jours à mes côtés. Aujourd’hui, c’est lui qui s’occupe de la maison. Il est mon soutien et l’ami sur lequel je peux toujours compter.»
«J’ai fait une dépression»
L’opération est une réussite. S’ensuivent la chimiothérapie et la radiothérapie. «Cela n’a pas été une partie de plaisir. J’ai fait plus de dix séances de chimio et de radio, également.» Le premier jour, ça allait. «Mais au bout du troisième, je n’en pouvais plus. J’ai eu la nausée… Je voulais juste rester dans ma chambre, fermer les rideaux et dormir. On se sent alors tellement loin de tout.»
Après la cinquième session, Marie Lise confie qu’elle voulait tout arrêter. «Je n’avais plus la force.» Elle finit par faire une dépression. «Je ne voulais pas montrer aux autres à quel point je me sentais mal. Je gardais tout à l’intérieur. Puis, j’ai explosé.» Son frère a toutefois su trouver les mots justes pour l’aider.
Marie Lise ajoute que l’association Link to Life lui a également été d’un grand soutien. «Ils ont été à l’écoute.» C’est pourquoi, aujourd’hui, elle est bénévole au sein du groupe. Et pour occuper ses journées, elle confectionne même des bijoux. Elle va désormais beaucoup mieux. «À présent, je prends des comprimés pour la chimio. Le médecin m’a fait comprendre que je suis sur la voie de guérison.»
Cette victoire n’est pas uniquement la sienne, soutient-elle, mais aussi celle de sa famille.
Le «calvaire» à l’hôpital Victoria
<p>À l’hôpital Victoria, à Candos, il y a deux salles pour les patientes atteintes de cancer et deux autres pour les hommes. Souvent, il n’y a pas de lit disponible, alors les patients sont admis dans d’autres salles, raconte une jeune femme dont le proche y avait été hospitalisé. Cette expérience, dit-elle, elle ne la souhaite à personne.</p>
<p>La salle où reposent les patients, explique-t-elle, est propre lors des visites. Mais ce n’est pas nécessairement le cas tout au long de la journée. Le soir, affirme-t-elle, il arrive que les infirmiers <em>«ligotent»</em> les patients. Ils mettent des barreaux autour des lits puis lient les poignets des patients avec un tissu. Une expérience qui a marqué notre interlocutrice.</p>
<p>De raconter, révoltée, que lorsqu’ils sont sollicités, certains médecins font comprendre qu’ils terminent le service à 16 heures. Et que la personne peut toujours prendre rendez-vous à leur cabinet pour une consultation privée…</p>
<p>Mais le pire, dit-elle, c’est la façon dont le décès du patient est annoncé à ses proches. Aucun tact, dit-elle, aucune finesse. <em>«On oublie que nous, les proches, souffrons tout autant que les patients.»</em></p>
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