«Vous avez commis un abus de pouvoir en tant qu’éducateur sur un mineur, autrement capable et vulnérable.» C’est en ces termes que la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus, siégeant en cour intermédiaire, a commenté l’acte de Steeve Savurimuttu, ancien assistant-directeur du foyer Namasté, avant de prononcer sa sentence en ce 25 mai.Le 19 mai, Steeve Savurimuttu avait été reconnu coupable d’avoir abusé sexuellement d’un mineur handicapé dans ce foyer.

La magistrate a également indiqué que dans un cas pareil, une sentence autre que la prison ne peut lui être infligée. «La loi prévoit une peine d’emprisonnement de 20 ans et une amende mais écoper d’une amende ne sera pas approprié pour vous», martèle la magistrate. De ce fait, Steeve Savurimuttu a écopé d’une peine d’emprisonnement de trois ans. 

«Ma maman a 72 ans et je dois m’occuper d’elle»

L’avocat de Steeve Savurimuttu, Me Sandilen Calliapen, a signalé son intention d’interjeter appel en avançant que c’est une peine d’emprisonnement excessive. L’homme de loi avait auparavant fait ressortir que son client a donné de son temps aux enfants du foyer et qu’il s’est engagé dans un travail noble.

«Ma maman a 72 ans et je dois m’occuper d’elle», a, pour sa part, plaidé Steeve Savurimuttu à la barre, ce jeudi 25 mai. L’accusé, qui avait un casier judiciaire vierge jusqu’à présent, avait plaidé non coupable devant la cour.

Arrêté en 2013

Cette affaire avait suscité l’intérêt lorsque l’assistant-directeur avait été appréhendé par la police d’Eau-Coulée le 9 avril 2013. La charge provisoire de causing child to be sexually abused qui pesait sur lui avait été rayée à la suite d’une motion de son avocat, mais le Directeur des poursuites publiques avait logé une charge formelle contre cet habitant de Nouvelle-France.

La victime, qui résidait le foyer Namasté, avait affirmé avoir été abusée sexuellement, dans un foyer, en 2009, par cet employé, alors âgé de 32 ans. Ce dernier avait commis l’acte indécent lorsqu’il donnait son bain à cet adolescent alors de 14 ans.

La victime s’est confiée à son entourage, qui a alerté la Child Development Unit et la police. Aux enquêteurs, l’adolescent a raconté que le jour où il a été abusé, il avait été conduit dans un autre foyer, à Cité Malherbes.