Six ans depuis qu’il a été mordu par le chien de Sudhir Sesungkur. Mais il ne peut oublier l’incident, bien qu’il ait signalé son intention, un mois de cela, de ne pas aller de l’avant avec le procès intenté contre le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, devant la cour de Moka.

L’express a rencontré la famille de la victime, ce week-end. Le garçon, maintenant âgé de 15 ans, se remémore le jour où il aurait été attaqué par ce chien. «Je n’avais que neuf ans. J’étais à vélo en compagnie de mes camarades, dans le voisinage, à proximité du domicile de Monsieur Sesungkur lorsqu’un chien, un Rottweiller je crois, a surgi de et m’a mordu», raconte l’habitant de Moka.

Il a dû se rendre à l’hôpital. «On m’a fait une piqure et les cicatrices sont restées pendant plus de sept mois. Alors qu’il fallait porter un short à l’école, j’évitais d’en porter pour éviter d’être interrogé par mes camarades de classe.» Depuis, il dit avoir toujours peur d’être mordu par un chien et évite de passer devant la maison du ministre. «J’aimais les chiens. Mais à cause de cette blessure, qui m’a laissé non seulement une cicatrice au mollet mais m’a aussi marqué psychologiquement, je ne peux avoir cet animal à la maison.»

Mais pourquoi se rétracter du procès ? Pour le jeune homme, ce sont ses études qui comptent car il refait la Form III dans un collège privé. «Je dois m’absenter du collège de temps en temps pour me rendre au tribunal. C’est stressant de se présenter devant un magistrat.»

Sa grand-mère abonde dans le même sens. Pour elle, son petit-fils subit un traumatisme. «Mon petit-fils me demandait souvent s’il avait commis un crime pour se rendre ainsi en cour.»

Aucune menace

 Sa mère lui aurait également conseillé de retirer l’affaire pour éviter les représailles. «Ma mère m’a dit que ce n’est pas l’âge de faire face à la justice.»

Quant à son père, il a remarqué que des individus guettaient sa maison lorsqu’il avait porté plainte contre le ministre. «Je soupçonne que la présence de ces personnes est liée à cette plainte car, depuis qu’on l’a enlevée, je ne vois personne devant ma maison.» Il n’a cependant reçu aucune menace.

Sudhir Sesungkur, qui était poursuivi sous une accusation d’«allowing dog to stray», ne fera plus face à un procès. Il avait retenu les services de Me Avinesh Dayal. Me Yatin Varma représentait la poursuite.