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Affaire Razaimamonjy : le Président s’en remet à la Justice

2 juillet 2017, 02:30

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Affaire Razaimamonjy : le Président s’en remet à la Justice

Pas d’immunité. Sur TV5 monde, jeudi, Hery Rajaonari­mam­pianina, président de la République, a déclaré au sujet de la lutte contre la corruption, qu’être ou non l’un de ses proches n’exempte pas des responsabilités devant la Justice en cas de délit. Sur l’affaire Razai­mamonjy, le chef de l’État indique s’en remettre à la Justice.
«Je laisse la Justice faire son travail», a déclaré le chef de l’État, questionné par une journaliste de TV5 monde, sur l’impact de l’affaire de détournement de deniers publics happant Claudine Razaimamonjy, femme d’affaires. En marge de sa visite officielle à Emmanuel Macron, président de la République française, le locataire d’Iavoloha a sillonné les plateaux de TV5 monde, France 24 et Radio France internationale (RFI).
À chaque fois, le président Rajaonarimampianina, a été questionné sur l’état de la lutte contre la corruption dans la Grande île. Faisant référence aux rapports de Transparancy international, ce mal qui gangrène Mada­gascar semble également préoccuper à l’international. L’affaire Razai­mamonjy a été le non-dit des interviews sur France 24 et RFI.

La journaliste de TV5 monde a, toutefois, mis le pied dans le plat, soulignant le fait que la dame est réputée être une de ses proches, mais aussi «membre fondateur» du parti présidentiel, à savoir le «Hery vaovao ho an’i Madagasikara» (HVM). En réponse, le locataire d’Iavoloha a soutenu : « Tout le monde peut dire être proche d’un président de la République. Mais cela ne dédouane personne, le fait d’être proche ou loin du Président».

Confirmation

Sur le plateau de la chaîne mondiale francophone, Hery Rajaonari­mampianina, de prime abord, a voulu rassurer et affirmer sa détermination à lutter contre la corruption. «La lutte contre la corruption fait partie des priorités du Président, pour mettre en place une bonne gouvernance dans notre société. Car cela fait partie des maux qui rongent la société», a-t-il affirmé.

Pour étayer ses réponses, le chef de l’État a indiqué que des dossiers sont en cours au sein du Bureau indépendant de lutte contre la corruption (Bianco). Que d’autres personnes sont condamnées ou sous la coupe d’une poursuite, bien que l’opinion nationale et internationale soient «focalisées», sur l’affaire Razai­mamonjy. La notoriété de la prévenue a effectivement amené les phares de l’opinion à s’y braquer.
Aussi, les péripéties du dossier ont-elles mis en lumière des cas d’atteinte à l’indépendance de la Justice. Des tentatives d’«instrumentalisation» de la Justice par des «immixtions», ou des «pressions», ont été fortement dénoncées par le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM). Brandissant la menace d’une grève, le SMM «exige» du pouvoir Exécutif de rassurer et apporter des garanties sur le respect de l’indépendance et de l’autorité de la Justice.

«Une déclaration officielle et publique en faveur de l’indépendance de la Justice» par le président de la République fait partie des revendications du syndicat. Une prise de position officielle qui, pour certains, sera «un signal politique fort», qui devrait réfréner les tentations chez certains «dignitaires» du pouvoir d’«instrumentaliser» la Justice, ou de se sentir «intouchables». Sur TV5 monde, le chef de l’État a donné son avis sur le sujet. Certains attendent, néanmoins, qu’il le confirme à Madagascar.