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Me Sanjeev Teeluckdharry: «Il y a beaucoup de jalousie dans la profession»
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Me Sanjeev Teeluckdharry: «Il y a beaucoup de jalousie dans la profession»
Vous avez été convoqué devant la commission d’enquête sur la drogue. Votre avis sur la manière de faire de cette commission ?
Je n’ai aucun problème à me présenter devant cette commission, mais je déplore sa manière de faire. Pour commencer, je ne trouve pas correcte la façon dont on m’a convoqué et demandé de me présenter pour fournir des preuves par rapport à mon association et «dealings» avec des trafiquants de drogue qui ont été soit condamnés soit relâchés sur parole. J’ai tout de suite adressé une lettre à la commission, pour exprimer mon désaccord sur le terme utilisé et je peux même dire que mes services ont été sollicités comme un professionnel en tant qu’avocat. D’ailleurs, j’ai demandé de quels prisonniers parle-t-on et pendant quelle période et dans quelle prison je les ai visités. J’ai besoin des documents pour me préparer et faire face à un interrogatoire ou contre-interrogatoire.
Justement, aurez-vous le temps de rassembler les documents et preuves en un mois seulement et revenir devant cette instance ?
On me reproche d’avoir effectué 89 visites non sollicitées en prison, mais je dirai que la commission n’a pas fait son homework. Il est possible que pendant mes 16 ans de pratique, j’aie fait plus de 89 visites ou même 100, mais qui ne sont pas unsolicited car mes services avaient été retenus. Il y a tout on record.
Mais pourrez-vous prouver vos dires avec des documents à l’appui ?
J’attends une réponse de la prison en question et je compte m’y adresser de nouveau. C’est pour cela que j’ai une motion devant la Cour suprême réclamant une disclosure, mais il me sera impossible d’apporter des dossiers de 16 années en un mois à moins qu’il y ait des indications claires. J’ai demandé à la commission de me fournir les documents y relatifs.
Donc, il se peut que ce soit à vous de demander des documents à la commission et non vice versa ?
Aussitôt que j’obtiendrai une réponse des autorités carcérales, je vais le signaler aux commissaires…
Pensez-vous que la commission soit anti-MSM ?
Je laisse le soin au public de tirer sa propre conclusion. Mais je ne suis pas un avocat qui a obtenu du tainted money ou de l’argent sale saisi lors d’une fouille. Ni ne suis-je un homme de loi qui a demandé à un accusé ou d’un témoin de changer sa version. Je dirai plutôt que c’est à la commission de faire ses devoirs et de vérifier les informations. Je citerai ce que dit toujours l’ancien juge Paul Lam Shang Leen aux jurés : «Sift the wheat from the chaff.» Il ne faut pas tout mettre dans le même panier et il faut faire la différence.
Que reprochez-vous donc à Paul Lam Shang Leen ?
Je ne lui reproche rien, mais il est tout à fait impossible de connaître la provenance d’un appel. Je dirai plutôt que ce sont les autorités de la prison qui ont failli à leur tâche, si elles laissent les prisonniers faire usage d’un téléphone portable. D’ailleurs, les avocats, lors de leur visite en prison, n’ont pas le droit d’apporter leur téléphone.
Pensez-vous que vous pouvez moralement présider les débats à l’Assemblée nationale ?
J’ai toujours travaillé avec intégrité. Je marche la tête haute et je continuerai à le faire. Je suis le seul avocat qui a saisi le Conseil privé à huit reprises en réussissant sept fois. Il y a beaucoup de jalousie dans la profession parce que je traite des high profile cases. Donc, je serai à l’aise devant l’Assemblée nationale et je continuerai à faire mon travail avec beaucoup de panache.
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