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Conservatoire François Mitterrand: un Chinese Corner au musée du patrimoine musical

16 juillet 2017, 01:30

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Conservatoire François Mitterrand: un Chinese Corner au musée du patrimoine musical

Le conservatoire de Tianjin, en Chine, a donné huit instruments traditionnels chinois au Conservatoire François Mitterrand. Ils enrichissent le musée du patrimoine musical actuellement mis sur pied.

C’est devant un parterre d’invités comprenant, entre autres, le ministre des Arts et de la Culture, Pradeep Roopun, et le chargé d’affaire de l’ambassade de Chine à Maurice, Chen Zhihong, que la directrice du conservatoire de Tianji, en Chine, Suo Yuhua, a fait don, mercredi dernier, de huit instruments traditionnels chinois au Conservatoire national de musique François Mitterrand. Ces instruments de musique serviront à installer un Chinese Corner au sein du musée de patrimoine musical que le conservatoire est en train d’aménager sur un espace de 100 mètres carrés. 

«Nous sommes en train de construire le musée. C’est dans ce contexte que l’apport de chaque pays ami est important. Dans la section du patrimoine local, nous avons des instruments que nous collectionnons depuis une dizaine d’années. La collection comprend beaucoup d’instruments fabriqués par des Mauriciens tels que des ravannes de Michel Legris, des mandolines et des banjos anciens. Nous avons aussi toute la collection de partitions de compositeurs mauriciens du 19e siècle», explique Claudie Ricaud, directrice du Conservatoire national de musique François Mitterrand. 

Ce musée contient également des instruments de Madagascar. «Le but de ce projet est de montrer les migrations successives qu’a connues Maurice, de montrer ce que les Hollandais nous ont laissé, de même que les Anglais, les Français, les Chinois et les Indiens. Nous avons ainsi une importante section dédiée à l’océan Indien», souligne Claudie Ricaud. 

Cette dernière ne veut toutefois pas d’un «musée poussiéreux. Nous ne voulons pas d’un musée où les instruments seront uniquement exposés sur les étagères. Nous voulons d’un musée vivant. Dans ce contexte, les instruments reçus seront des outils pédagogiques. Les étudiants auront ainsi l’occasion de voir, d’entendre et de mieux comprendre leur fonctionnement», fait ressortir la directrice du conservatoire. 

Claudie Ricaud reconnaît toutefois que nous n’avons pas suffisamment de musiciens expérimentés pour manier et tirer des sons de ces instruments traditionnels. «Pour les instruments traditionnels, nous n’avons pas de personnel ici. C’est pour cela que quand le Centre culturel chinois (CCC) aura des musiciens de passage, ces derniers seront invités à venir donner des démonstrations au conservatoire», explique-t-elle. 

Il est prévu que le musée soit public. Mais ce ne sera pas pour l’immédiat. «Cela prend du temps à mettre en place», souligne Claudie Ricaud avant d’ajouter «mais nous travaillons d’arrache-pied pour qu’il soit ouvert dans moins d’un an. Ce musée est un vieux rêve. C’est aujourd’hui son aboutissement mais aussi le début d’une aventure».

La dizi 

Flûte traversière faite en bambous, la dizi est l’un des instruments traditionnels chinois les plus communs. Ses extrémités sont protégées par des segments d’os ou de corne de buffle. La plupart des modèles comprennent des poèmes gravés sur leur partie supérieure. Cette pratique décorative, qui n’était réservée qu’aux plus grands fabricants d’instruments, est aujourd’hui très répandue. Il existe à travers la Chine plusieurs types de dizi et les techniques utilisées sont également différentes, dépendant de la région où elle est jouée.

L’erhu 

L’erhu aussi connu comme xiqin ou nanhu est l’un des instruments traditionnels majeurs en Chine. Il aurait été inventé il y a plus de 1000 ans. Contrairement aux instruments à cordes contemporains, l’erhu est composé de deux cordes. Il comprend également une caisse de résonance en bois, recouverte d’une peau de serpent. L’erhu fait partie des instruments utilisés dans l’opéra chinois. Toutefois, au XXe siècle, les possibilités de jeu se sont diversifiées. On découvre aujourd’hui l’erhu dans de la pop, le rock ou encore du jazz.

Le liuqin 

Appelé aussi Willow qin ou tupipa, le liuqin est un luth chinois à manche courte, ressemblant au pipa. Il en existe plusieurs variantes. Sa forme, sa structure et sa technique de jeu sont similaires à celles du ruan, un autre instrument traditionnel.

Le guzheng 

Son nom signifiant cithare ancienne, le guzheng, issu de la famille des cithares sur table, remonterait au IIIe siècle avant notre ère. Le guzheng a été introduit et copié dans d’autres pays comme le Japon, la Corée et le Viêtnam. Dans sa forme contemporaine, le guzheng comporte généralement 21 cordes et mesure 64 pouces. A l’origine, cet instrument se jouait au sein d’ensembles de musique de la cour impériale mais depuis le XIXe siècle, son répertoire s’est étendu. Il existe plusieurs écoles de guzheng, notamment aux États-Unis.

Le ruan 

Aussi appelé luai, shao luai ou encore ruanxian, le ruan est un luth chinois à manche long. On le retrouve également sous d’autres noms en Asie du Sud-Est, notamment au Viêtnam et en Corée. Instrument à cordes, le ruan était composé dans l’ancien temps de quatre cordes de soie. Mais depuis le XXe siècle, ce sont des cordes de métal qui sont utilisées. Il existe une dizaine de variantes de cet instrument.

Le pipa 

De la famille du luth, le pipa apparaît pour la première fois dans des textes datant du IIe siècle avant J.-C. Dans sa forme originale, le pipa contient quatre cordes de soie, aujourd’hui remplacées par du métal. Le pipa est l’un des instruments chinois les plus populaires. Il a été joué pendant plus de 2000 ans en Chine.

Le suona 

Inventé par les Persans, il apparait dans une peinture de la Route de la soie au Ve siècle. Le suona est un instrument à vent très fréquent dans le folklore chinois, particulièrement dans la province de Shandong. Construit en forme conique à partir du bois, le suona est fabriqué en différentes tailles. Le son qu’il émet est riche et puissant. Il est souvent utilisé lors des mariages.

Le hulusi 

Originaire de la minorité dai, au sud de la province de Yunnan, le hulusi, qui signifie calebasse de soie, est un instrument à vent à anche libre, composé d’une calebasse et de trois tubes de bambou. Le son qu’il émet est proche de celui de la clarinette. Il est présenté comme étant le cousin du pungi indien. Son utilisation est proche des flûtes à bec occidentaux.