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Nos aliments : entre mythe et réalité

19 juillet 2017, 01:30

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Nos aliments : entre mythe et réalité

Tout ce que nous consommons est-il vraiment bon pour notre organisme ? Les aliments décriés sont-ils néfastes à notre santé en réalité ? Nirusha Pahladi, Registered Associate Nutritionist, fait le tri.

Au fil des années, plusieurs fausses conceptions ont associé de terribles maladies à certains aliments. Et pour compliquer davantage les choses, de mauvaises observations sont venues ternir la réputation d’aliments appréciés et qui, au final, sont des alliés-santé. Voici quelques vérités sur des mythes associés à certains aliments. Celles-ci ont été prouvées par des recherches scientifiques.

Le café

Est-il un bienfait pour notre santé ou un poison nous tuant à petit feu ? D’un côté, on dit qu’il prévient les maladies cardiovasculaires et a la capacité de booster le cerveau et de l’autre, qu’il affecterait notre métabolisme, causerait une hausse de la pression sanguine et serait aussi une cause de déshydratation ? Où se situe la vérité ? 

«Selon de récentes recherches scientifiques, le café contiendrait des propriétés intéressantes pour notre santé. Toutefois, la clé réside dans la quantité consommée. Par rapport à l’accusation de déshydratation corporelle, il a été démontré que le café est aussi hydratant que l’eau et que la caféine n’affecte aucunement l’hydratation de l’organisme», explique la nutritionniste Pahladi, avant d’ajouter que «des études épidémiologiques ont mis en avant le fait que le café apporte une quantité suffisante de polyphénols et des composés biologiques actifs, qui auraient des effets positifs sur les maladies chroniques et dégénératives. Antioxydant et anti-inflammatoire, le café permettrait de réduire les risques de maladies cardiaques, de cancer, d’obésité, de maladies de Parkinson et d’Alzheimer, entre autres». 

Ces recherches indiquent également que la consommation de trois tasses de café par jour chez l’adulte pourrait réduire les risques de diabète de type 2 et améliorer les fonctions cognitives. «Il est toutefois conseillé de limiter la consommation de caféine ou d’opter pour le décaféiné afin de ne pas être nerveux et de ne pas souffrir d’insomnies, tout en profitant des bienfaits de l’antioxydant présent dans le café», conseille notre interlocutrice. 

Les noix

Voici un autre aliment décrié. Les noix sont souvent associées à la prise de poids et au cholestérol. Mais qu’en est-il vraiment ? «Si les noix sont caloriques, cela ne veut pas dire qu’elles contiennent un fort taux de graisse saturée ou de la mauvaise graisse comme on l’appelle et qu’elles causent des maladies chroniques. En fait, les noix sont des aliments remplis de bienfaits et contiennent un plus grand nombre de graisses insaturées (de la bonne graisse) que de la mauvaise graisse, et aussi des composés biologiques actifs tels que des protéines végétales, des vitamines (acide folique, tocophérols et vitamine B6), et des minéraux (calcium, magnésium, potassium), des fibres, phytostérols, entre autres. De récentes études ont démontré que la consommation régulière de noix permet de réduire le taux de mauvais cholestérol et d’augmenter le bon cholestérol. Contrairement à la croyance populaire qui associe les noix au diabète et à l’obésité, leur consommation permet de réduire le poids corporel. Riches en valeurs nutritives, les noix sont un excellent aliment permettant d’éviter les fringales. 

«Les noix sont remplies de bienfaits et contiennent un plus grand nombre de graisses insaturées que de la mauvaise graisse.»

Leurs composants ont un effet bénéfique sur le coeur et sur le métabolisme. Ce qui fait que les noix méritent d’être introduites dans notre régime alimentaire», explique la nutritionniste Pahladi, avant d’ajouter que «si les noix ont de nombreux bienfaits, il convient toutefois d’avoir un bon régime alimentaire en les associant à des fruits et légumes et à des produits laitiers non gras. Des recherches ont démontré que leur consommation quotidienne permet de réduire le risque de maladies chroniques telles que le diabète, le cancer, les maladies cardiaques et neurodégénératives. Il convient toutefois de faire attention à la quantité que vous consommez. Une poignée de noix de votre choix (amande, noix de cajou, cacahuète, noisette, pistache etc.) de 25g - ce qui équivaudrait entre 160 et 200 calories - est recommandée quotidiennement.»

Le chocolat

Le mythe veut que le chocolat, s’il a bon goût, soit mauvais pour votre santé car il vous fait prendre du poids et fait augmenter votre cholestérol. Or, qui n’aime pas le chocolat ? «La vérité est que seul le stearic acid dans le chocolat est un facteur de graisse saturée. Les études ont démontré qu’il ne fait pas augmenter le cholestérol de la même manière que les autres graisses saturées. Lorsqu’il est consommé modérément dans un régime alimentaire, le chocolat ne fait pas augmenter le cholestérol. Selon les recherches, la consommation de 40 g de chocolat au lait au lieu d’un produit riche en glucides, a tendance à augmenter le bon cholestérol. Toutefois, le chocolat noir est meilleur car il contient un taux plus élevé d’antioxydants que le chocolat au lait. Il contient des polyphénols et des flavonoïdes, qui sont bons pour le coeur s’il est consommé en quantité modérée», explique la nutritionniste Pahladi. Elle précise que «de nouveaux faits démontrent qu’une consommation quotidienne de 40 g de chocolat noir sur deux semaines est suffisante pour réduire le stress. Il faut toutefois faire attention aux calories, car 40 g de chocolat noir équivaut à 216 calories. La modération est de mise, si vous ne voulez pas prendre du poids».

Atteindre son poids ideal sans regime

Saviez-vous que les régimes alimentaires, la perte et reprise de poids en cycles laissent des traces sur l’organisme ? Ces changements dans l’alimentation peuvent dérégler le métabolisme et rendre le corps résistant à la privation d’aliments et à la perte de poids, et ce, peu importe la méthode adoptée. Amiirah Allybokus, diététicienne à NaturHouse, centre diététique, explique comment s’y prendre pour éviter l’effet yo-yo. 

Selon Amiirah Allybokus, «Il est normal d’avoir des corps différents, des poids différents. Ce n’est pas un calcul d’indice de masse corporelle (IMC) qui peut vraiment établir le poids naturel d’une personne. Il y a plusieurs facteurs qui déterminent le poids normal d’une personne, à savoir l’âge, la masse musculaire, la masse osseuse, la situation de la personne, c’est-à-dire si elle vient d’accoucher et même si elle est en ménopause. Chaque corps a un poids naturel qui diffère.» 

Elle explique que l’IMC n’est qu’un indicateur. L’âge de la personne compte et la masse musculaire aussi. Les personnes athlétiques ont tendance à peser davantage à cause des muscles tandis qu’une personne peut peser plus avec l’âge parce qu’avec le temps, les muscles ont tendance à être remplacés par des graisses. Mais, là aussi, il y a l’activité physique de la personne à considérer. Certaines conditions de santé aussi peuvent changer le métabolisme de l’individu, comme par exemple après les accouchements ou la ménopause, le métabolisme peut ralentir chez les femmes et dans certains cas, en raison de maladies, une perte de poids est aussi possible. 

Se concentrer sur le comment manger 

Très souvent lorsqu’on surveille sa santé, on a tendance à mettre l’accent sur ce qu’il faut ou ne faut pas manger. Or, il faut viser le plus souvent possible une alimentation équilibrée. 

D’après notre interlocutrice, il faut briser les mythes. «Les gens ont tendance à sauter les repas lorsqu’ils veulent perdre du poids. Il faut stopper cette pratique. Quand on saute les repas, on a tendance à manger davantage après. Et le corps s’adapte pour économiser de l’énergie, ce qui empêche la perte de poids.» Elle précise qu’il ne faut absolument pas rater le petit-déjeuner et le déjeuner, les deux repas les plus importants de la journée. 

Si on veut atteindre son poids idéal, il faut revoir certaines habitudes. Il faut manger lorsqu’on a faim mais compter et calculer ses portions, ainsi que leur apport calorique. Elle recommande de boire de l’eau si l’on a tendance à avoir faim entre les repas. «Très souvent, on a tendance à croire que l’on a faim alors que l’on a juste soif. Il faut commencer par boire de l’eau. Si l’eau ne passe pas, il faut manger des fruits ou même des légumes entre les repas.» 

On peut aussi privilégier certains aliments comme des crudités, qui sont faibles en calories mais riches en fibre. Les aliments complets comme le pain brun peuvent aider si on les consomme sans abus. Au lieu de consommer des jus de fruits, il vaut mieux consommer des fruits en raison de leurs fibres. Et puis, le corps a tendance à absorber les jus de fruits plus vite. Elle ajoute aussi que les protéines ont un effet coupe-faim. Mais là aussi, il est mieux de privilégier les poissons et viandes maigres. 

Pour ceux qui visent une prise de poids, Amiirah Allybokus explique que prendre du poids est beaucoup plus difficile car le métabolisme est différent. Selon elle, bien souvent, lorsque les gens n’arrivent pas à prendre du poids, le problème est soit psychologique ou physiologique. Le stress peut contribuer au débalancement hormonal et provoquer l’insomnie et la perte d’appétit. Donc, pour commencer, il faut comprendre le problème puis changer ses habitudes. Dans un premier temps, elle explique que trouver une stabilité morale est importante. 

Pour ceux qui souhaitent prendre du poids, elle recommande des collations régulières en petites quantités. «Mais cela ne veut pas dire qu’il faut tout manger.» 

On peut accompagner les fruits de noisettes et d’amandes entre les collations. Les aliments à privilégier aussi sont des fromages et d’autres produits laitiers. Le plus important est d’introduire une activité physique pour augmenter le métabolisme et avoir plus d’appétit.