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Femmes laboureurs: «Lavi dan karo»

19 juillet 2017, 23:30

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Femmes laboureurs: «Lavi dan karo»

Elles sont cinq femmes à s’être unies pour faire un dur métier : celui de laboureur. Dans les champs de canne ou de légumes, ces mères de famille essayent à leur façon de gagner leur vie.

Elles sont Shaynee Roussety, 30 ans, Babita Kistoo, 41 ans, Seeta Jugun, 44 ans, Artee Kistoo, 42 ans et Chandranee Jugun, 40 ans. Ces cinq femmes ont toutes une chose en commun : leur métier. Elles sont toutes laboureurs. En effet, habitantes de Grande-Rivière-Sud-Est (GRSE), elles se sont regroupées depuis deux mois afin de pouvoir travailler en équipe, nous explique Shaynee, une jeune mère de famille. C’est dans un champ de canne à GRSE, en plein travail, que nous les avons rencontrées. Dans une ambiance pas du tout tendue puisque ces dames travaillent en papotant et en chantant. 

Mais pourquoi ce métier ? «Nou pa ti éna travay ek nou ti anvi travay pou ed nou fami. Nou’nn rod partou mé péna mem travay. Lerla nou’nn désidé pou fer labourer», poursuit Shaynee dans ses explications. Elles ont fini par trouver un «patron». Celui-ci les envoie alors travailler dans des champs de légumes et de canne. «Nou travay pou patron-la nou. Li donn nou travay ek pey nou zourné», ajoutent-elles. 

Ces cinq femmes travaillent généralement davantage dans les champs de légumes, cependant au vu du travail qui se fait rare en ce moment, elles sont obligées de se rendre dans des champs de canne à la place. Tous les matins, elles entament leur journée à 7 heures pour finir à 11h30. «Sa travay-la permet nou rant lakaz boner pou okip nou fami ek zanfan», nous dit une d’entre elles. 

Shaynee, Babita, Seeta Jugun, Artee Kistoo et Chandranee Jugun sont unies par un lien solide au travail, mais elles sont aussi de très bonnes amies. «Nou kontan travay ansam. Nou tou mama, nou éna nou fami. Nou lavi preske parey. Nou kozé-riyé, fer letan pasé dan travay», raconte Babita Kistoo. 

Contrairement aux autres qui ont récemment débuté comme laboureur, Shaynee, elle, travaille depuis 2008. «Monn koumans travay avan ki lotel Anahita ranzé. Mo ti pé fer bann travay dan lakour, planté tousa. Lerla kan lot inn fini ranzé, travay-la inn fini. Inn gagn dé mwa, nou’nn rekoumansé», raconte cette dernière. En lui demandant si cela est vrai qu’on retrouve plus de femmes laboureurs que d’hommes de nos jours, Geeta répond aux éclats par l’affirmative. «Bann zom tro pares», lance-t-elle. 

Appelées par le devoir, les femmes laboureurs sont aussitôt retournées à la tâche, avec le même enthousiasme, après nous avoir raconté leur histoire.