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Anand Boodhoo: le roi des abeilles

2 août 2017, 22:30

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Anand Boodhoo: le roi des abeilles

C’est le seul et unique métier qu’il compte faire: apiculteur. Anand Boodhoo, la cinquantaine en a connu des piqûres, mais qu’importe, au fil des années, il tombe amoureux de ces petites bêtes productrices de miel. Il ne les a plus quittées depuis.

35 ans depuis que les abeilles lui bourdonnent aux oreilles. Anand Boodhoo, 53 ans, est apiculteur. Un métier qu’il a débuté à 19 ans, le seul qu’il a pratiqué toute sa vie et «dernié métié ki mo pou fer». C’est auprès d’un professeur d’apiculture, Deven Ramanah,- qui s’était spécialisé à Delhi, en Inde - qu’il a tout appris.

À l’époque, raconte l’habitant de La Source, à Flacq, l’apiculture était assez méconnue. Lorsqu’il ramassait des colonies d’abeilles pour les ramener chez lui, «pou kapav débrouyé», les gens ne cessaient de lui demander : «Enn métié sa ?» Mais qu’importe, il s’accroche.

L’apprentissage a été ardu et par moments, décourageant, concède Anand. Il se souvient d’ailleurs très bien de sa première piqûre, alors qu’il accompagnait son initiateur. «Mo pa ti pé tro anvi rétourné», soutient-il. Cependant, la peur s’est rapidement dissipée et il s’est retrouvé à nouveau sur le terrain, la passion et l’amour qu’il voue à ces insectes jouant un grand rôle. «Aster okenn pikir abey pa fer mwa per. Apikiltir se enn travay énorm ki pa boukou dimounn kapav fer.» 

La relève assurée 

Désormais, il compte passer le flambeau à son fils, Vashish, âgé de 24 ans, et à son neveu Vimal. Ils les a tous deux initiés à l’apiculture. «Mo les enn nouvo zénérasion répran sa, mé biensir, mo la mo pou gid zot.» Vashish Boodhoo ne pouvait pas être plus content. Celui qui, depuis tout jeune, baigne parmi les abeilles, est déterminé à faire de l’apiculture son métier, «parey kouma mo papa», dit-il, fier. 

Idem pour son cousin Vimal qui compte déjà trois ans dans le métier. Pourtant, c’est au hasard que ça a commencé pour lui. «Dan mo pé ed mo tonton, monn koumans trouv sa enn challenge pou mwa.» Depuis, il est animé par cette même motivation. «Malgré monn gagn piké bokou fwa, zordi mo la é mo lé fer sa mo métié mwa osi.»

Les abeilles 

Les ruches d’Anand comptent des centaines de milliers d’abeilles d’origines diverses. Elles contiennent des abeilles africaines, des abeilles noires et des abeilles australiennes, entre autres. Ces petites bébêtes, nous rappellent notre hôte, sont responsables de la production du miel, du wax, de la gelée royale, de la propolis et, essentiellement, de la pollinisation. «C’est pour cela que la nature a besoin des abeilles.» 

En chiffres, une colonie c’est environ 75 000 abeilles. Une reine, 50 000 ouvrières, 20 000 larves, 300 drones, qui effectuent la surveillance, et 5 000 oeufs. Des oeufs que pond seulement la reine... Les ouvrières sont, quant à elles, chargées de ramener du nectar aux larves afin de les nourrir. 

Pour qu’une récolte soit réussie, indique Anand, cela dépend de la floraison. En d’autres mots, plus il y a des fleurs, plus il y a de miel. Les périodes les plus riches sont en mars et d’août à décembre. Toutefois, de nos jours, la production est grandement affectée par le virus Varroa, qui attaque les abeilles. «C’est comme une puce qui se colle aux abeilles. Nou bann abey pé soufer ek touzour okenn ed gouvernman.»