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Mauritius Housing Corporation: le mode opératoire des fraudeurs identifié
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Mauritius Housing Corporation: le mode opératoire des fraudeurs identifié
Le but : prévenir tout acte frauduleux. La direction de la Mauritius Housing Corporation (MHC) a décidé, il y a quelques semaines, que ceux qui vendront leurs terrains par procuration recevront la visite de fonctionnaires, qui leur expliqueront les détails de la vente. Une mesure qui intervient à la suite d’une enquête de la commission anticorruption (ICAC) et une autre de la MHC, en début d’année, après que des allégations ont été faites contre les employés de la société.
Le président du conseil d’administration de la MHC, Deepak Balgobin, indique que certains manquements au niveau des procédures pour des emprunts ont été notés. Des lacunes qui dataient d’environ dix ans. Ces procédures ont donc été revues. Mais l’ICAC poursuit son enquête quant aux allégations de fraude.
Deepak Balgobin souligne que ces pratiques douteuses étaient possibles car le propriétaire d’un terrain, une fois qu’il a nommé un mandataire, n’avait pas besoin d’être identifié par la MHC. De ce fait, il était difficile pour les fonctionnaires de déceler de tels cas.
Comment ces fraudes sont-elles commises ? Un ex-employé de la MHC, à présent à la retraite, explique le mode opératoire de ces fraudeurs. Un mandataire, se faisant passer pour un bienfaiteur, choisit sa victime, surtout parmi les personnes âgées qui ne connaissent pas les rouages de la vente d’un terrain. Il l’emmène chez un notaire et lui fait signer une procuration. Celle-ci en poche, il est éligible pour procéder à la vente.
Les mandataires ciblent également les acheteurs fictifs. Ils vont à la rencontre de certaines personnes et leur demandent si elles peuvent faciliter un emprunt. Par la suite, ils falsifient une fiche de paie avec, par exemple, un salaire de Rs 10 000, souligne l’ancien fonctionnaire.
Pendant environ trois mois, les fraudeurs versent cette somme sur un compte bancaire pour faciliter l’emprunt auprès de la MHC. Ensuite vient la vérification auprès une dizaine de personnes au moins. Une fois l’emprunt obtenu, les faux mandataires et acheteurs se partagent l’argent et ces derniers ne remboursent jamais la somme empruntée. Ainsi sont créés les emprunts fictifs.
Enquête de l’ICAC
En ce qui concerne l’enquête de l’ICAC, Deepak Balgobin soutient que si une fraude est décelée, elle ne devrait pas dépasser les Rs 700 millions annoncées par les lanceurs d’alerte. «Je laisse l’ICAC poursuivre son enquête. Mais selon moi, il n’y a que de mauvaises dettes à la MHC. D’ailleurs, il y a une compagnie externe qui audite tous les comptes. Je me demande comment elle n’a pu trouver une telle fraude, s’il y en a eu.»
Le président du board de la MHC avance aussi que «sur la liste de tous les emprunts contractés depuis janvier, il n’y a aucun mauvais payeur. Je verrai pour les années précédentes dans les mois à venir». D’ajouter que la MHC n’a recours à la justice que si un emprunteur n’a pas réglé ses dettes depuis plus d’un an.
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