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Hausse du prix de la cigarette : Les «petites» marques font un tabac
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Hausse du prix de la cigarette : Les «petites» marques font un tabac
Une petite augmentation par-ci, une grosse par-là. Les prix des cigarettes ont souvent pris l’ascenseur au cours des derniers mois. Les fumeurs ont-ils pour autant arrêté ? Ont-ils modifié leurs habitudes ? Pourquoi cette différence entre les marques ? Réponses.
Ils ne cessent de flamber. Les prix des cigarettes, on veut dire. Après chaque Budget, les fumeurs sont les premiers à revoir leurs finances, se demandant ce qu’ils vont sacrifier pour répondre à l’appel de la nicotine. Mais il n’y a pas que durant cette période qu’ils doivent sortir la calculette. De temps en temps, la British American Tobacco (BAT) décide d’augmenter les prix, comme ça, sans crier gare.
La nouvelle est donc tombée le samedi 5 juin dernier. La BAT a décidé d’augmenter le prix des cigarettes, imputant la faute à une hausse du coût du tabac sur le plan international. Il faut savoir que la BAT détient le monopole sur l’importation et l’instauration des différents prix.
Marques privilégiées
Mais pourquoi la récente hausse concerne-t-elle certaines marques seulement ? «Tous les prix auraient dû augmenter, mais on a décidé, en interne, d’absorber une partie de cette hausse», explique un préposé de la BAT. Pourquoi tant de gentillesse ? Par considération pour les fumeurs. «Nous regardons l’économie du pays. Nous savons que chaque année, les fumeurs doivent débourser plus. Par exemple, à Maurice, lors du dernier Budget, la taxe a augmenté de 25 %.» Or, si les hausses sont répercutées sur toutes les marques, toutes les «couches sociales» de la population sont touchées en plein poumons. D’où l’idée de ménager le porte-monnaie des fumeurs des classes moyenne et populaire.
En effet, selon des études de marché, certaines marques sont privilégiées par les «ti dimounn», et il est hors de question pour l’importateur d’asphyxier cette partie de la population. Il précise, cependant, que même ces marques connaîtront des hausses, par palier… Quant aux plus aisés, leurs revenus leur permettent de s’offrir le luxe des cigarettes «premiums.» La hausse partielle serait une stratégie de marketing pour permettre aux fumeurs de s’adonner à leur plaisir sans pour autant «ser sintir» à outrance.
Mais pourquoi, justement, une marque coûte-t-elle plus cher qu’une autre ? Tout dépend du pays où les cigarettes sont fabriquées et de la qualité de tabac utilisé. Mais aussi le coût de la main-d’œuvre et de la production. Et les effets sur la santé ? Plus on est pauvre, plus vite on meurt ? «Sans prendre en considération les versions light, qui contiennent moins de goudron, il n’y a pas une cigarette qui soit plus ou moins nocive qu’une autre», affirme-t-on. De plus, dépendant de la qualité de la cigarette et du prestige de la marque, le coût de l’emballage influe également sur les prix.
«Banla plaigné mem mé zot asté mem», renchérit un autre boutiquier, à Terre-Rouge cette fois. Et puis, il a également noté une hausse considérable dans la vente de cigarettes au détail – pratique illégale rappelons-le. «Sirtou bann zenn…» Et de s’empresser de préciser qu’il ne vend pas de cigarettes aux mineurs.
Les jeunes rencontrés confirment le constat du boutiquier. «Oui, avan ti pe fim gran mark, aster bizin desann an gam», admet Luvish. Quid du goût ? On s’y fait, souligne le jeune homme. D’autant plus que la différence n’est pas très prononcée. Et puis, l’avantage quand on fume des cigarettes «fay-fay», c’est que «éna mwins dimounn ki vinn bat bis…»
A-t-il seulement songé à arrêter de fumer ? Pas une seule seconde.
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