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Marion Müller vom Berge: «La plus grande contrainte des PME est le manque de travail d’équipe

15 août 2017, 22:17

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Marion Müller vom Berge: «La plus grande contrainte des PME est le manque de travail d’équipe

Les entrepreneurs doivent partager les ingrédients de leur succès, dit l’experte de SEED. Elle était à Maurice pour le forum Innovative Enterprise Solutions for Green Growth and Sustainable Development.

Dites-nous un peu plus sur le travail de SEED à Maurice.
Nos activités à Maurice ont commencé début 2016, avec la mise sur pied de l’un des SWITCH Africa Green (SAG) Multi-Country Projects. SAG est financé par l’Union européenne et mis en application par le programme des Nations unies pour l’environnement, en partenariat avec d’autres organismes. Depuis notre arrivée à Maurice, nous avons lancé deux projets en particulier. Soit le SAGSEED Starter Programme, pour les entreprises encore au stade embryonnaire, et le SAG-SEED Business Development Service à l’attention des Business Development Service Providers. Ce, afin qu’ils aient les outils nécessaires pour assister les entreprises dans leur développement, tout en tenant compte des implications environnementales et sociales de leurs activités.

Nous avons, par ailleurs, identifié deux entreprises très prometteuses dans le cadre du SAG-SEED Award, une récompense attribuée aux PME écoresponsables. Il s’agit de la société mauricienne Belle-Verte et de l’entreprise rodriguaise Walali. Nous avons également tenu un Replicator Connect Workshop pour les entrepreneurs qui souhaitent dupliquer des idées d’entreprises étrangères à succès à Maurice. La miseen pratique de nos projets a été effectuée en partenariat avec la SMEDA.

Quel constat faites-vous des petites et moyennes entreprises (PME) impliquées dans le développement durable à Maurice ?
J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs PME, ainsi que d’autres acteurs clés du secteur depuis ces derniers jours. Plusieurs choses m’ont interpellée. Par exemple, la compétitivité des entreprises locales. Le côté positif : cela peut les aider à améliorer leurs activités. Mais cela les incite aussi à travailler en isolation des uns et des autres, et par la même occasion, passer à côté des avenues de collaboration. Je pense que les PME devraient partager leurs défis communs de même que leur succès afin qu’il y ait davantage d’apprentissage mutuel.

J’ai aussi observé une différence majeure entre les conditions d’opérations des PME à Maurice et celles à Rodrigues. Le principal problème des entreprises rodriguaises, c’est qu’elles ne sont pas constamment en liaison avec Maurice. En revanche, le soutien aux PME y est très fort, notamment grâce à l’apport de certaines organisations locales. Comme Maurice est une petite île, les PME et les acteurs clés du secteur devraient avoir l’opportunité de collaborer de manière étroite, de se rencontrer, de partager les ingrédients de leur succès, ainsi que leurs défis, afin de créer un environnement propice à leur développement.

Qu’en est-il des contraintes ?
Toutes les entreprises que j’ai visitées ont adopté une approche eco-inclusive dans leur business. J’imagine qu’elles devraient davantage partager leur business case et être mises en valeur par les médias afin de motiver les autres à leur emboîter le pas. Je pense qu’il y a de belles perspectives pour des chaînes de valeur eco-inclusive à Maurice. De plus, des collaborations peuvent se faire entre différents secteurs, comme l’agriculture et le tourisme par exemple. Malheureusement, je n’étais là que pour quelques jours et je suis sûre que je n’ai pas eu un aperçu complet durant ma visite. Mais selon moi, la plus grande contrainte, c’est le manque de travail d’équipe et de partage d’informations. La compétitivité en est sûrement pour quelque chose.

Comment encourager les PME à adopter des pratiques éco-responsables?
Il y a trois façons. À commencer par le renforcement des capacités à travers des programmes de formation pour les PME à différents stades de développement, surtout sur la gestion financière, la création du business plan ou encore le marketing et la relation client. Il faudrait également promouvoir l’échange entre les entreprises mauriciennes et rodriguaises sur leurs succès et leurs échecs. Cela devrait aussi se faire avec des entreprises étrangères. De plus, il faudrait créer des plateformes qui offrent un espace sûr pour promouvoir la discussion entre les entreprises et les différentes parties prenantes, que ce soit le gouvernement, les organisations et les opérateurs financiers, entre autres. Les acteurs du secteur devront comprendre les défis des uns et des autres et trouver des solutions ensemble. Cela pourrait prendre la forme de tables rondes, d’ateliers de travail et des prototyping sessions, où les entreprises peuvent développer leurs idées, notamment au niveau des policy ideas par exemple.

Avez-vous d’autres projets dans le pipeline à Maurice ?
SEED cherche à appliquer un deuxième Replicator ConnectWorkshop à Maurice entre novembre et décembre 2017. L’atelier de travail sera effectué en collaboration avec Empretec Mauritius et réunira 50 futurs entrepreneurs. L’appel à candidatures sera publié sur notre site Web et à travers nos partenaires à Maurice.

Qu’est-ce que SEED ?

<p>Fondée en 2002 à l&rsquo;occasion du <em>World Summit on Sustainable Development</em> à Johannesburg, par l&rsquo;<em>United Nations Development Programme, l&rsquo;United Nations Environment Programme </em>et l&rsquo;Union internationale pour la conservation de la nature, SEED a pour objectif de promouvoir le développement durable et la réduction de la pauvreté à travers le soutien à l&rsquo;entrepreneuriat environnemental et social. Depuis sa création, SEED a soutenu quelque 200 entreprises écologiques inclusives. En 2014, SEED a renforcé son mécanisme d&rsquo;accompagnement et de financement à travers quatre systèmes, soit le SEED Starter pour les start-up, SEED Catalyser qui se concentre surtout sur le renforcement des capacités, SEED Accelerator et SEED Replicator.</p>