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Environnement: l’île aux Bénitiers, du pain bénit pour les pollueurs
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Environnement: l’île aux Bénitiers, du pain bénit pour les pollueurs
Des déchets, par kilogrammes, se retrouvent éparpillés sur l’île. Aussi bien jetés par des pique-niqueurs, vacanciers et même quelques plaisanciers, qui n’ont que faire de l’environnement dans lequel ils vivent. Une trentaine de bénévoles – volontaires et plaisanciers – ont décidé de mettre la main à la pâte le dimanche 13 août pour nettoyer l’île aux Bénitiers de ses déchets.
«Nous utilisons l’île comme un outil de travail. Comme elle était dans un état pitoyable, nous avons voulu faire un effort pour la nettoyer», explique Jean Noël Mamet, le directeur de Dolswim. «Nous avons mis en place cette journée de nettoyage avec l’aide d’Ernst & Young, et à peu près un tiers de l’île a été nettoyé.»
Malgré la pluie qui a joué les trouble-fête, en un peu plus d’une demi-journée, plus d’une cinquantaine de sacs poubelles de détritus ont été enlevés de l’île. Parmi les ordures, on retrouvait majoritairement des bouteilles et des couverts en plastique, des mouchoirs en papier et du verre cassé. Ce sont là des semaines, voire des mois de déchets laissés par des centaines de visiteurs pendant l’année.
Karl Lamarque, le président de l’Association des pêcheurs et des plaisanciers de l’Ouest, fait remarquer que ce n’est pas la première fois que le nettoyage est fait. Malheureusement, le constat est le même tous les mois. La remise en état disparaît sous de nouveaux déchets en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
«Nous avons nettoyé l’île aux Bénitiers à plusieurs reprises, mais le problème est que beaucoup de personnes la fréquentent. Et les pique-niqueurs ne nettoient pas après leur passage», explique-t-il. Chaque jour, en moyenne, ce sont plus d’une centaine de touristes et de Mauriciens qui se rendent sur l’île aux Bénitiers pour en profiter mais peu en prennent soin, aux dires de Karl Lamarque. «Il n’y a pas de poubelles, ni d’infrastructure sur l’île aux Bénitiers, mais il n’y a pas que ça ! Pour une île qui est aussi visitée, personne ne vient la nettoyer, il n’y a que des volontaires pour le faire», ajoute-t-il. «Au début, l’île était un dépotoir. Il a fallu mettre la main à la pâte pour la nettoyer. Maintenant, cela retombe toujours sur nous parce que certains n’y portent aucune attention.»
C’est le manque de respect de presque tout le monde, et surtout des Mauriciens en particulier, qui est le problème. Comme c’est le cas sur les plages après un week-end, ceux qui manquent de civisme et de respect pour le pays laissent leurs déchets n’importe où. Un avis qui est partagé par Diane Desmarais, membre du Kollectif Ecoguard. Une fois de plus, l’incivisme des Mauriciens est mis en avant.
«Non seulement, c’est le problème des vacanciers et des pique-niqueurs, c’est aussi celui des plaisanciers. Ils doivent prendre l’habitude de ramener à terre les déchets», fait-elle ressortir. «Souvent, ils organisent des grillades et des journées sur des îlots et ils laissent tout derrière eux. Ce n’est pas uniquement sur l’île aux Bénitiers que cela se passe, mais sur les autres iles autour du pays, qui sont aussi un attrait touristique.»
Il y a non seulement une valeur écologique à garder les îles propres et en état, mais aussi une valeur économique. Ces îlots sont le gagne-pain des plaisanciers et font partie de l’image touristique de Maurice qu’il faut préserver.
«Il faut que les gens apprennent que préserver notre environnement n’est pas simplement pour l’écosystème, c’est aussi pour nous et notre tourisme», ajoute Diane Desmarais. «Le gouvernement doit s’atteler à instruire et établir des règlements.»
Comme les plages, l’état des îles dépend beaucoup de l’esprit civique des Mauriciens. Deux prochaines sessions de nettoyage sont prévues, dont l’une à la fin du mois, mais elles risquent de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau si les Mauriciens ne se secouent pas.
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