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Évaluation des fonctionnaires: les raisons d’un échec

25 août 2017, 23:07

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Évaluation des fonctionnaires: les raisons d’un échec

Les fonctionnaires se font remonter les bretelles. Sur 56 ministères et départements, seuls 28 ont soumis les formulaires du Performance Management System (PMS). Le moratoire était pourtant fixé à la fin de juin.

Ce document est une évaluation de la performance des employés, faite par leur supérieur. Face à ce désintérêt important, le Senior Chief Executive de la Fonction publique, Kandasamy Pather, a émis une circulaire pour annoncer que la date de soumission a été repoussée au 31 août.

Dans cette lettre envoyée aux chefs de département, la semaine dernière, le Senior Chief Executive dit souhaiter que cette procédure soit complétée au plus vite. Le ministère estime qu’en l’absence de ces formulaires, il n’y a pas une visibilité d’ensemble de la fonction publique. Cet exercice aurait d’ailleurs dû être complété avant la présentation du Budget. Si cette situation n’évolue pas, le PMS sera évoqué auprès des «higher instances», indique Kandasamy Pather.

Ce système d’évaluation a été introduit en 2013. Les chefs de département y inscrivent des remarques positives et négatives sur les employés. Ils indiquent ceux qui sont éligibles à une augmentation (increment), qui est payée en janvier, ceux qui ont besoin d’une formation ou méritent une promotion. C’est ainsi que les fonctionnaires peuvent atteindre le prochain seuil dans la grille salariale.

Contestations

Pourquoi ce désintérêt des chefs de département ? En fait, les syndicats ont fait de ce sujet leur cheval de bataille depuis quatre ans. Pour le syndicaliste Vinod Seegum, «le PMS est source de stress pour les fonctionnaires».

Il souligne que l’exercice est subjectif, les chefs de département pouvant y inscrire des points selon leur jugement, et que cela peut empêcher une personne d’avoir une promotion ou une augmentation. Vinod Seegum avance qu’il y a des rivalités dans le secteur de l’éducation, surtout entre les délégués syndicaux. Il plaide pour la réintroduction du rapport confidentiel.

La Fédération des syndicats du secteur public n’est pas en reste. Selon son président, Rashid Imrith, le PMS ne marche pas car il a été imposé aux fonctionnaires. «Il n’y a jamais eu de discussion avec les employés et les syndicats», souligne-t-il.

Les chefs de départements ne se sentent pas non plus concernés par l’exercice, d’où la faible participation, ajoute Rashid Imrith. Il met en garde l’administration contre toute menace de durcir le ton, estimant que «c’est la faute du gouvernement».