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Surinam: ça grogne au marché

15 septembre 2017, 01:00

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Surinam: ça grogne au marché

Confrontés à une concurrence qu’ils qualifient d’illégale, des marchands de légumes sont excédés et demandent aux autorités de mieux faire leur travail.

«Nous demandons un meilleur contrôle de la part des autorités», lance Rouma Devi Ramdhun Randhay. Cette dernière avance que les marchands qui opèrent au marché de Surinam arrivent difficilement à vendre leurs légumes suivant un problème causé par d’autres marchands qui s’installent illégalement sous la véranda des boutiques sur la route principale du village.

Si, au début, cette vente illégale ne les affectait pas trop, ces jours-ci le phénomène prend de l’ampleur. Rouma Devi pointe du doigt le manque de contrôle des préposés du conseil de district. «Les après-midi, ces marchands illégaux viennent s’installer en bordure de route. Ils sont là tous les jours, vis-à- vis de nous. L’autre jour, on a dû faire appel aux policiers pour les évacuer. Il y avait même trois camions remplis de choux-fleurs. On ne peut faire appel aux po- liciers à chaque fois. C’est au conseil de district d’appliquer les règlements.»

«Nous payons Rs 8 100 par table annuellement. Nous dépensons aussi sur les légumes que nous vendons. Nous méritons d’avoir l’exclusivité, sinon pourquoi mettre en place un marché si les autorités n’agissent pas contre les marchands illégaux ?», s’empresse d’ajouter un autre marchand.

S’ils éprouvent des difficultés à attirer la clientèle, ces marchands soulignent aussi que ceux qui s’imposent à l’extérieur du marché font entrave à la fluidité de la circulation journalière. La foule et les camions garés aux alentours gênent le traffic.

Outre ces concurrents qu’ils qualifient de «voleurs de clients», les marchands du marché de Surinam se posent des questions en ce qui concerne la sécurité de leurs produits. Il y a confusion autour de la garde de la clef du bazar après les heures de fermeture, indiquent-ils.

La clef du problème

«À la suite de quelques incidents, nous nous posons des questions à ce sujet. Je me suis récemment renseignée auprès du conseil de district : après la fermeture, la clef du bazar doit être remise au poste de police mais tel n’est pas le cas. La clef reste avec une cleaner. Nous avons appris cela à nos dépens», explique Dhanolutchmee Karyen, qui opère au marché depuis dix ans déjà.

Elle allègue que la clef serait souvent utilisée pour donner accès à un marchand de légumes le soir, alors que le bazar doit rester fermé après 18 heures. «La femme qui nettoie le marché a la responsabilité de récupérer et de déposer la clef à la police. Mais elle la garde sur elle. Le comble est qu’elle l’utilise pour ouvrir le marché et permettre à un marchand de servir des clients après les heures ouvrables. C’est inacceptable car il y a un grand risque de vols. D’ailleurs il y en a eu.»

De son côté, Rouma Devi Ramdhun Randhay aussi déplore l’attitude de cette cleaner. «Plusieurs plaintes ont été faites contre elle. Alors que c’est son travail, c’est nous qui nettoyons le marché. Elle aide plutôt des marchands à embarquer et à éplucher leurs légumes. Entre-temps, les toilettes, d’où émane une odeur insupportable, restent sales. Nous avons rapporté le cas auprès du conseil de district et à l’entrepreneur mais aucune action n’a été prise jusqu’à présent. Même des touristes ont eu des accrochages avec cette femme.»

«On fait de notre mieux»

Interrogé, le président du conseil de district, Kamalsar Gajadur, confie ne pas savoir si la personne concernée dépose la clef au poste de police comme convenu. «Je ne suis pas au courant du problème. Certes, la clef doit être déposée à la station. Nous ferons un contrôle pour nous assurer que la clef soit remise en de bonnes mains.» Quant aux marchands illégaux, il assure que les inspecteurs de la collectivité font de leur mieux pour maîtriser la situation. «Les inspecteurs sont souvent sur place et n’hésitent jamais à dresser des contraventions. Mais il faut comprendre qu’il est difficile de surveiller les marchands illégaux après les heures de bureau. Les jours où on ne peut se rendre sur place on informe la police. Samedi dernier, un marchand m’a appelé pour me signaler la présence d’un camion de choux-fleurs. Je ne pouvais me rendre sur place. Donc, j’ai fait une requête à la police personnellement. On fait de notre mieux le temps de trouver une alternative.»