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Une année Delvaux célébrée sur les terres natales du peintre surréaliste
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Une année Delvaux célébrée sur les terres natales du peintre surréaliste
La ville natale du peintre belge Paul Delvaux, icône du surréalisme avec son compatriote René Magritte, célèbre les 120 ans de sa naissance autour d'une série d'événements prévus sur toute une année, jusqu'en septembre 2018.
Dans la petite commune wallonne de Wanze (13.000 habitants), «l'année Paul Delvaux» va se décliner en une place publique réaménagée, un parcours urbain, une exposition, des cartes postales, des bouteilles et même des plats.
Paul Delvaux (1897-1994), réputé pour ses peintures oniriques, a été l'icône du surréalisme belge au milieu du 20e siècle.
Même René Magritte, avec son tableau emblématique La Trahison des images («Ceci n'est pas une pipe»), n'atteindra pas son aura en Belgique à cette époque. Leurs relations sont distantes. Magritte supporte mal le succès de Delvaux.
Ce dernier a la particularité d'avoir acquis une célébrité mondiale sans jamais avoir quitté sa Belgique natale. Après avoir vécu en Wallonie (sud de la Belgique) et à Bruxelles, il mourra sur le littoral flamand à Saint-Idesbald (nord), où un petit musée lui est consacré.
«Très peu d'artistes belges d'après guerre arrivent à avoir une influence mondiale sans s'exporter», commente Denis Laoureux, professeur d'histoire de l'art à l'Université libre de Bruxelles (ULB), joint par l'AFP.
«C'est un peintre qui s'est toujours vu belge», renchérit Pierre Mativa, directeur du Centre culturel de Wanze.
Selon Claire Leblanc, conservatrice du Musée d'Ixelles, à Bruxelles, «il était un peu un électron libre dans le groupe des surréalistes».
«Moins contestataire que Magritte, il était un peu retiré, voire timide, et aimait rester autonome», ajoute cette spécialiste, pour qui c'est une des explications de la plus grande notoriété internationale de René Magritte.
L'attachement au terroir
Intégré dans le courant artistique grâce à André Breton, «le style de Delvaux était assez proche de celui des surréalistes français», poursuit Denis Laoureux. Il devient très vite connu pour ses tableaux mettant en scène des femmes, des squelettes, l'Antiquité, des trains et des gares.
Une oeuvre inédite au fusain de 1933, qui représente la maison des tantes de l'artiste, sera exposée pour la première fois, à Wanze.
«Sur la peinture, on voit un enfant, qui est le père du collectionneur qui nous prête l’oeuvre. Ce tableau là n'est pas connu de la Fondation Paul Delvaux», raconte Pierre Mativa.
D'ailleurs, d'autres tableaux de l'artiste seraient dispersés à travers le pays. «La Fondation nous incite à voir si d'autres travaux inconnus subsisteraient dans la région, ce qui est, à mon avis, probable», ajoute-t-il.
La dernière fois que Wanze avait rendu hommage au plus connu de ses enfants, en 1997 pour le centenaire de sa naissance, «c'était la première fois qu'on voyait des Japonais dans la ville», se souvient, amusé, le bourgmestre (maire) de la commune, Claude Parmentier.
Pour lui, derrière ces nouvelles célébrations, vingt ans plus tard, il y a un aspect touristique indéniable, mais aussi un aspect «sentimental», voire «chauvin». «Je ne voudrais pas que d'autres s'accaparent la partie des oeuvres de Paul Delvaux (réalisées) en pays Mosan (région de la Meuse, où est située Wanze)», admet-il.
Des gravures aux huiles, une cinquantaine d'oeuvres seront exposées dès le 23 septembre à Wanze. On y retrouvera l'attachement de l'artiste à son terroir, notamment avec une lumineuse et attachante peinture de la maison de ses grands-parents maternels, dans laquelle il est né.
L'exposition a été rendue possible notamment grâce aux prêts d'oeuvres de la Fondation Paul Delvaux.
Hébergée dans un espace de 500m2, elle se termine sur les illustrations littéraires du peintre belge pour les textes de Frans Hellens, Paul Eluard et Jacques Meuris.
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