«La conception de la présomption d’innocence n’est pas un simple concept, elle doit peser en ma faveur. La police n’a fourni aucun élément pour justifier ma détention.» C’est ce qu’écrit Sibi Thomas dans son affidavit rédigé par ses hommes de loi, Yousuf Ali Azaree, Shakeel Mohamed et Pazhany Rangasamy. 

Le ressortissant indien, arrêté dans la saisie record de drogue de 135 kilos d’héroïne valant Rs 2 milliards au port en mars, conteste le rejet de sa motion de remise en liberté conditionnelle. L’affaire l’opposant à la police a été appelée devant la Cour suprême ce lundi 18 septembre 2017.

Affaire prise sur le fond

Sibi Thomas avait réclamé une demande de révision judiciaire. Le juge a annoncé que l’affaire sera prise sur le fond à une date ultérieure.

«La police a omis d’indiquer quand l’enquête prendra fin», déplore le suspect. Pour lui, la magistrate qui avait rejeté sa motion de remise en liberté conditionnelle a failli à prendre en considération le fait qu’il s’est installé à Maurice, en fondant une famille. 

«Il n’y a aucune preuve que mon maintien en détention en attendant le procès est justifié», martèle-t-il. Selon lui, il est clair que la police ne détient aucune preuve que la présumée importation faite par sa compagnie Brillant Consulting Resources Ltd, entre avril et décembre 2016, contenait de la drogue.

«Je ne suis pas à blâmer»

Sibi Thomas soutient également que la police n’a pu prouver qu’il est lié au trafic de drogue. «Je réitère que je ne suis pas à blâmer par rapport à l’incapacité de la police à retrouver Homunchul Kumar Ramdin.» Ce courtier en douane habitant Vallée-des-Prêtres est soupçonné d’être un partenaire de Navind Kistnah, principal suspect dans l’enquête sur la saisie record de drogue de Rs 2 milliards.

Sibi Thomas révèle aussi que depuis l’arrestation de Navind Kistnah, la police n’a pas pris sa version des faits, ni n’a-t-il été convoqué pour le besoin de l’enquête. Il donne la garantie qu’il compte respecter les conditions imposées s’il est libéré sous caution.

Version de la police

Du côté de la police, le chef inspecteur Sooresh Ramburuth de la brigade antidrogue avait déclaré le 24 juillet, par le biais du Senior State Attorney Dabeesing Ramlugan, que toutes les informations fournies par Navind Kistnah devront être vérifiées ainsi que les déclarations. «Il ne serait pas correct à ce stade de déclarer que la preuve fournie contre le demandeur repose uniquement sur la preuve de Kistnah», dit la police. Cette dernière affirme que les enquêteurs ont des informations fiables selon lesquelles de la drogue avait été importée d’Afrique du Sud à Maurice à travers Brillant Resources Consulting Ltd, à bord du vaisseau MSC Ivana.