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Aksaye Ramsahye: par amour pour la terre, il devient enseignant
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Aksaye Ramsahye: par amour pour la terre, il devient enseignant
Fils et petit-fils d’agriculteurs, le jeune homme a choisi l’enseignement afin de partager sa passion pour la terre. Sauf que les élèves ne se laissent pas facilement convaincre…
Chez les Ramsahye, travailler la terre est une affaire de famille. Et, en particulier, cultiver des fraises. «Mes grands-parents maternels et paternels cultivaient des fraises et mes parents ont continué dans cette voie», confie Aksaye Ramsahye. Cet habitant de Curepipe a, lui aussi, décidé de marcher sur les pas de ses aînés. Mais à temps partiel. Car à temps plein, il est enseignant.
Un choix insolite, alors que la passion de la terre coule dans ses veines ? Pas vraiment, explique le jeune homme de 25 ans. En fait, ce métier, il l’a choisi surtout pour pouvoir transmettre son amour pour la terre aux jeunes. Raison pour laquelle il a opté pour l’agriculture à l’université. Ils ne sont pas nombreux, les jeunes de son âge, à se tourner vers cette filière, concède-t-il.
Et ils sont encore moins nombreux à s’y intéresser au collège, constate Aksaye Ramsahye, qui exerce dans un collège privé de la capitale. «Je n’ai pas beaucoup d’élèves en classe…» Les élèves affichent, pour la plupart, de la réticence, admet-il. «Zot dir monsieur, nou pa pou met lamé dan later. Mé fodé pa zot bliyé ki sé dan nou later ki nou gagn nou manzé…»
D’ailleurs, le jeune homme n’hésite pas à se retrousser les manches et «mettre la main à la terre» afin d’aider ses parents. Il leur donne aussi un coup de main pour la vente des fraises, à la foire de Curepipe.
Reste que cultiver la terre n’est pas une sinécure. Loin de là à en croire la mère d’Aksaye, Pudmini Devi Ramsahye. La culture de fraises, indique-t-elle, est très vulnérable aux conditions climatiques. «S’il y a des averses, toute ma plantation est détruite. Et s’il y a un soleil de plomb, mes fraises se dessèchent. C’est ça, la dure réalité de notre métier.»
«Mo’nn rési fer mo bann zanfan aprann gras a nou bann frez»
En temps normal, ils récoltent chaque semaine, en moyenne, 75 livres de fraises. Et pour ne pas essuyer de pertes, mari et femme se tournent vers la plantation de légumes lorsque le climat est défavorable à la fraise. Ces pertes, précise Pudmini Devi Ramsahye, auraient toutefois pu être évitées si sa famille était en mesure de contracter un emprunt auprès de la banque pour la construction d’une serre. «Malheureusement, nous, les ‘ti planteurs’, ne bénéficions pas facilement d’emprunts et nous n’avons pas les moyens de mettre sur pied cette ‘greenhouse’ qui coûte approximativement Rs 600 000.»
De son côté, Dharmarajen Ramsahye, le père d’Aksaye, avance que sa clientèle repose uniquement sur les marchands. Auparavant, cependant, c’est aux hôtels qu’ils livraient.
Malgré les épreuves, il n’est pas question pour Pudmini Devi Ramsahye de délaisser sa plantation de fraises. D’autant plus que c’est grâce à cela, dit-elle, qu’elle a pu élever et éduquer ses trois enfants. «C’est plus rentable qu’une plantation de légumes… Mo’nn rési fer mo bann zanfan aprann gras a nou bann frez. Mo pa pou les sa plantasion-la mor…»
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