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Il y a 28 ans, le 26 et 27 septembre 1989: plaidoyer de Lalit pour une revalorisation du kreol

26 septembre 2017, 19:20

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Il y a 28 ans, le 26 et 27 septembre 1989: plaidoyer de Lalit pour une revalorisation du kreol

Durant la dernière  semaine de septembre 1989, la Commission d’enquête sur l’éducation présidée par Ramesh Ramdoyal, directeur adjoint du Mauritius Institute of Education, écoute les différents mouvements de la société civile. Une délégation de Lalit, un mouvement politique créé en 1981 par des militants de gauche dont le Dr Ram Seegobin et Lindsey Collen, fait un plaidoyer pour que la langue kreol trouve sa place dans les écoles.

Dans un document qu’ils remettent à la commission Ramdoyal, les militants de Lalit réclament l’introduction du kreol comme langue d’enseignement en Standard I dans les écoles primaires, afin disent-ils, de faciliter l’alphabétisation. Ils réclament aussi que dans certaines régions, le Bhojpuri soit introduit dans les écoles, en même temps, que le kreol.  «  In the interest of the promotion and literacy and numeracy, and of general concept development, we propose the immediate introduction of the Kreol language, and in some areas the Kreol and Bhojpuri languages as the medium of instruction from the 1st until the 9th year of schooling » , écrivent-ils.

Les militants de Lalit citent des études pour réfuter la thèse que le Kreol est une langue inférieure. Ils prévoient également que l’anglais deviendra la principale langue dans le monde, soit « the whole world’s language.» Ainsi, réclament-ils qu’une plus grande importance soit accordée à l’apprentissage de l’anglais dans les écoles primaires. Lalit demande aussi que la scolarisation soit rendue obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans.

Des années après, la scolarisation des enfants a été rendue obligatoire. La langue kreol a été introduite dans certaines écoles primaires, non pas comme medium d’enseignement, mais comme sujet facultatif. Cependant, on note un recul cette année, car les cours de Creole Studies à l’université de Maurice ont été abandonnés.

Il faut reconnaître que les militants de Lalit étaient des visionnaires et s’étaient engagés très tôt dans les actions en faveur de l’alphabétisation et de la promotion du Kreol.