Publicité

Réforme de la fonction publique: ce qui va (bientôt) changer

1 novembre 2017, 21:50

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Réforme de la fonction publique: ce qui va (bientôt) changer

Réorganiser le secrétariat du cabinet, mettre sur pied un Public Sector Transformation Bureau, restructurer le ministère de la Fonction publique et éliminer la bureaucratie au sein des ministères. Ce sont là les quatre axes d’intervention identifiés par la consultante canadienne Kelly Susan Culver, désignée par le Commonwealth Secretariat pour faire des recommandations sur la réforme de la fonction publique.

Ses principales recommandations, qui font partie du rapport Business Transformation Strategy, ont été approuvées par le gouvernement. C’est ce qu’indique Soopramanien Kandasamy Pather, Secretary for Public Service, dans une correspondence, adressée le 30 octobre, aux chefs de départements / Supervising Ofcers de divers ministers / départements de la Fonction publique. Les recommandations ont fait l’objet de discussions entre le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, et les chefs de département, il y a peu.

Création d’un High-Powered Committee

En quoi consiste la réforme proposée par Kelly Susan Culver, dont les services ont été retenus en 2016, par le ministère de la Fonction publique dans le cadre de la Vision 2030 ? Au chapitre de la réorganisation du secrétariat du cabinet, la consultante est d’avis que le personnel de ce département doit être renforcé afin d’assurer un suivi des décisions gouvernementales.

Elle préconise aussi la création d’un High-Powered Committee sous la présidence du secrétaire au cabinet et chef de la fonction publique pour veiller à ce que la stratégie et le plan d’action du rapport soient mis en oeuvre. Le comité doit répondre au Premier ministre.

Il sera composé du Secretary of the Public Service, des cadres supérieurs du bureau du Premier ministre, du secrétaire au cabinet, du secrétaire financier, du secrétaire permanent du ministère de la Technologie, de la communication et de l’innovation et du directeur du Public Sector Business Transformation Bureau. Des représentants des académies, du secteur privé, des institutions internationales, de la société civile pourront y participer s’ils sont invités.

 Rapport annuel

Le comité se réunira chaque mois. Il aura plusieurs objectifs. D’abord, il devra veiller à ce que la réforme de la fonction publique corresponde aux attentes du public. Il devra aussi assister le gouvernement dans sa quête vers l’innovation et la réforme. De plus, le comité aura pour but de jeter un regard interne et externe sur l’image du gouvernement en ce qui concerne les prestations de services.

La supervision de la mise en place des nouveaux cadres institutionnels et la gestion de la coordination au sein des départements feront également partie de ses tâches. En outre, il est question d’assurer que les nouveaux cadres institutionnels répondent à une île Maurice «smart». S’ajoute à cela la préparation d’un rapport annuel.

Mise sur pied d’un National Planning and Results Committee

Autre recommandation : la mise sur pied d’un National Planning and Results Committee sous la présidence du ministère de la Fonction publique. Ce comité, qui sera redevable envers le High-Powered Committee, sera composé de hauts cadres des ministères ainsi que des chefs de département des organismes parapublics, des conseils d’administration et des commissions si le besoin se fait sentir.

Kelly Susan Culver propose également l’institution de Transformation Implementation Committees au sein des ministères. Ils devront remplacer les cellules de réforme au sein des ministères et départements. Ils soumettront des rapports réguliers au cabinet. Ces Transformation Implementation Committees évalueront le développement des ministères et départements.

Ils seront composés des managers des départements des ressources humaines, des Finances, des chefs de département et des hauts cadres ainsi que des représentants des fédérations syndicales reconnues. Les objectifs de ces comités sont d’assurer que le mandat d’un ministère et la structure qui le gouverne sont alignés sur des nouveaux cadres institutionnels. Il s’agit aussi de promouvoir l’efficience et d’éliminer la bureaucratie, le double emploi et le chevauchement. Ces comités devront enfin assurer une meilleure utilisation des ressources humaines.

Manque de transparence

Or, du côté des syndicalistes, Rashid Imrith soutient que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements. «Nous avons demandé qu’on nous soumette une copie du rapport, mais cela ne s’est pas fait.»

Le président de la Fédération des syndicats du secteur

public se demande comment Kelly Susan Culver a pu rédiger ce rapport alors que son contrat avec le Commonwealth Secretariat a pris fin en mars. «Quand nous avons soulevé le cas, nous avons appris qu’elle a été transférée du secteur public et a intégré le bureau des Affaires étrangères.»

Rashid Imrith milite pour qu’il y ait de la transparence autour de ce rapport. Il demande notamment la tenue d’un forum pour discuter des réformes. «Mais nous attendons toujours.»

Trop de bureaucratie

Interrogé, un fonctionnaire admet qu’une réforme s’impose. Il vise en particulier la bureaucratie qui, regrette-t-il, ralentit considérablement le travail. «Par exemple, afin d’effectuer certaines tâches, telles que décaisser des fonds pour de petits paiements, il faut l’autorisation de plusieurs chefs de département», indique-t-il.

Au quotidien, les ministères doivent s’acquitter de petits paiements, de quelques centaines de roupies. Cependant, au lieu de débourser les fonds, les employés doivent respecter une série d’étapes. «La requête est envoyée à plusieurs supérieurs hiérarchiques, jusqu’à obtenir nalement l’aval du secrétaire permanent», témoigne-t-il.