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Cité Mangalkhan: reprend des couleurs
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Cité Mangalkhan: reprend des couleurs
Son nom, cité Mangalkhan l’a hérité d’un esclave. Des décennies plus tard, ce quartier demeure prisonnier des regards, lourds de préjugés. Mais récemment, des couleurs sont venues égayer les murs du quartier et accentuer la positivité des habitants. Le message : cité Mangalkhan ne rime pas qu’avec drogue et crimes.
La cité fait parler d'elle dans le cadre du projet Colour for Change. Mangalkhan, ce quartier de Floréal sis sur la route qui conduit à Vacoas, est au centre de l’attention de Sofap, fabricant des peintures de la marque Permoglaze, et des associations de quartiers. Cette campagne, qui a débuté ce mois-ci et qui a culminé le 19 novembre, la veille de la Journée internationale des droits de l’enfant, a pour but de redonner des couleurs à la cité et à ses haitants.
Exprimer surtout le côté positif, à travers l’art. Que ce soit à travers la peinture, la musique, des ateliers créatifs et des couleurs. C’est donc l’objectif de Colour for Change, qui a déjà commencé à transformer cité Mangalkhan. «Quand on parle de cités, on évoque surtout des choses négatives, la drogue, les crimes… Mais je peux vous dire qu’il y a beaucoup de choses positives qu’on ne fait pas assez ressortir ici», confie Danny Philippe, travailleur social. Avec le Kolektif 3 Kartie (K3K) et d’autres instances, les couleurs explosent, la morosité en voit de toutes les couleurs. Parmi ceux qui ont contribué à ce changement, les frères Joseph, qui ont brillé lors des derniers jeux de la Francophonie, Ryan Pynam, gagnant de Ti Mambo, et Stephan Buckland, athlète qui a fait honneur au quadricolore et qu’on ne présente plus.
Préjugés
«En apprenant à travailler ensemble, on arrive à changer les mentalités», continue Danny Philippe. Il parle notamment du regard qu’on jette sur la cité, des préjugés qui la rongent. La pauvreté et la drogue collent à la peau de ce quartier, qui a hérité son nom d’un esclave.
Durant la période coloniale, l’endroit était recouvert de forêts denses. C’est dans cette partie de l’île que Mangalkhan, un esclave que certains disaient aussi bandit, avait trouvé refuge. Il s’était enfui de sa concession pour aller se cacher dans les bois qui recouvraient la majeure partie des hauts plateaux de Curepipe, à l’époque.
Mangalkhan a évolué cependant. À l’image des Loges de Mangalkhan, qui ont une histoire de plus de 100 ans. Construit par le Mauritius Jockey Club, dès 1906, l’hippodrome a permis la tenue des courses dans la localité pendant bien des décennies. Aujourd’hui elles servent aux activités sociales du quartier. «On repeint et change le look après plus de 100 ans. Les habitants sont de plus en plus fiers de dire qu’ils habitent ici», se réjouit Danny Philippe.
Le spectacle, haut en couleur continue chaque jour…
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