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Accusé de conspiration: deux versions contradictoires, un policier disculpé
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Accusé de conspiration: deux versions contradictoires, un policier disculpé
Ouf de soulagement pour Mudalli Goparlen. Ce policier faisait l’objet d’une accusation formelle de conspiration en vue d’entraver le cours de la justice. Affecté au poste de police de l’Escalier, il avait été suspendu de ses fonctions en 2009 suivant une plainte déposée contre lui par le Sud-Africain Johaness Jacobs Petrus Viljoen. Il a été disculpé en cour intermédiaire, jeudi 23 novembre.
«Il n’y a eu aucune preuve incriminant Mudalli Goparlen», a fait ressortir le magistrat Vijay Appadoo. Selon lui, les versions des deux témoins dans cette affaire sont contradictoires. «L’un a fait mention du poste de police de Chemin-Grenier et l’autre de l’Escalier. On ne sait pas où le complot de menace a eu lieu», a avancé le magistrat. Lors du procès, le policier, en présence de son homme de loi, Me Yahia Nazroo, a plaidé non coupable . Blanchi par la justice, ce dernier n’aurait pas encore réintégré son poste.
Immunité
Toute l’affaire remonte à 2009, à la suite de l’arrestation de Johaness Jacobs Petrus Viljoen pour trafic de drogue. Au dire du Sud-Africain, il était incarcéré dans une cellule au poste de police de Chemin-Grenier lorsque sous les ordres de Mudalli Goparlen, le policier Chandradev Bhowani lui aurait remis un téléphone cellulaire afin de réceptionner un appel d’un dénommé Peter de l’Afrique du Sud.
«Bhowany m’avait remis un cellulaire et m’avait demandé de me diriger aux toilettes. Il m’avait dit que je devrais recevoir un appel du téléphone d’un dénommé Peter de Johannesburg», raconte cet homme qui était poursuivi pour importation de drogue avant d’obtenir l’immunité. Allant plus loin dans sa déclaration, il a affirmé que le dénommé Peter l’aurait menacé pour qu’il ne donne pas le nom de son contact mauricien à qui il avait remis de la drogue. Soit un dénommé Anil Ghoorunsing qu’il devait identifier formellement le 15 septembre 2009 comme étant celui à qui il avait livré de la drogue. «Le dénommé Peter m’avait également dit que si j’identifiais Anil Ghoorunsing, je ne rentrerais jamais dans mon pays vivant», a-t-il dit en cour.
Le policier Chandradev Bhowani a, lui, expliqué, en cour, qu’il était de service le 14 mai 2009, au poste de police de Rose-Belle. «Oui, je connais l’accusé car on a travaillé ensemble dans le passé et il m’avait demandé de remettre un téléphone à Viljoen qui se trouvait au poste de police de l’Escalier. Mudalli m’avait appelé ce jour-là à plusieurs reprises sur mon téléphone et m’avait dit qu’un proche du Sud-Africain, qui était souffrant, allait appeler Viljoen. Et j’ai remis le cellulaire sur une base humanitaire», a-t-il raconté devant le magistrat Vijay Appadoo.
Témoin introuvable…
Selon Chandradev Bhowani, qui était également poursuivi avant d’obtenir l’immunité, le téléphone avait été recueilli par le policier Mevin Achadoo. Toutefois, ce dernier, étant introuvable, n’avait pu déposer en cour.
Dans son jugement, le magistrat a fait ressortir que Viljoen n’a donné aucun détail sur le téléphone qui lui aurait été remis en cellule. «La police n’a pas mené une enquête dessus. Mauritius Telecom n’a pu apporter d’éléments de preuves sur cet appel en particulier. Cette cour se trouve donc dans un flou total concernant les détails sur cet appel ou même sur ce téléphone qui n’a pas été retrouvé par la police», a fustigé le magistrat.
Sollicité pour une réaction, Me Yahia Nazroo se demande si la Commission d’enquête sur la drogue s’est intéressée à la question de l’immunité attribuée à des trafiquants de drogue. «Sur quelle base peuvent-ils bénéficier de l’immunité et est-ce que la Commission s’est penchée sur cette question ?»
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