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SME Bill: Sunil Bholah ira de l’avant malgré les contestations

28 novembre 2017, 11:32

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SME Bill: Sunil Bholah ira de l’avant malgré les contestations

Les griefs des employés de la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA) par rapport au SME Bill sont nombreux. Ce projet de loi visant à abroger la SMEDA Act pour céder la place à une toute nouvelle organisation, SME Mauritius, devrait passer au Parlement ce mardi 28 novembre.

Une fois abrogée, la SMEDA, instance chargée d’accompagner le développement des petites et moyennes entreprises (PME) disparaîtra et tous ses actifs et activités seront transférés à SME Mauritius. Avant même son entrée en opération officielle, cette nouvelle entité suscite déjà de vives polémiques.

Le ministre de l’Activité économique, des entreprises et des coopératives, Sunil Bholah, est, lui catégorique. «Le SME Bill sera présenté sans amendements» Selon nos informations, le ministre aurait affirmé dans son entourage, qu’il a le soutien du Premier ministre et qu’il n’y apportera pas de changement.

De son côté, Sudesh Rughoobur a dit haut et fort qu’il n’est pas d’accord sur plusieurs points concernant ce projet de loi. Et il s’avère aussi que des ministres partageraient son avis. Toutefois, les intervenants du côté du gouvernement, aujourd’hui, montreront quand même leur solidarité envers le ministre Sunil Bholah.

SME Mauritius ne respecte pas le plan directeur

Selon le SME 10-year Masterplan commandé et rendu public par le ministère de l’Activité économique, des Entreprises et des Coopératives le 27 mars, SME Mauritius devrait être un corps parapublic doté d’un conseil d’administration, composé de membres d’instances publique et privé à part égale. Son président devrait, quant à lui, être issu du secteur privé avec un intérêt certain pour le développement du secteur des PME. Or, sous sa forme actuelle, SME Mauritius a été enregistrée en tant que compagnie et son board n’est composé que de cinq hauts cadres du gouvernement. «Qui a décidé de changer la conception et la forme de la nouvelle entité ?» se demandent-ils.

Créé «Dans le désordre»

Avant même que la SMEDA Act ne soit abrogée, SME Mauritius a été incorporée, un conseil d’administration mis sur pied, un Chief Executive Officer recruté. Résultat : la nouvelle entité «cohabite» actuellement avec la SMEDA dans ses locaux, à Port-Louis, selon les employés de la SMEDA. Ce qui leur fait dire que la nouvelle entité a été créée «dans le désordre», d’autant plus que SME Mauritius ne dispose pas encore d’employés. Ils estiment leur avenir est incertain avec l’arrêt des opérations de la SMEDA.

Manque de transparence

Qui est l’actuel président du board de SME Mauritius ? La nouvelle entité va-t-elle générer des revenus comme une entité commerciale ? SME Mauritius Ltd sera-t-elle sujette aux dispositions de la Public Procurement Act ? Le Parlement et le bureau de l’Audit auront-ils un droit de regard sur la gestion et les dépenses de la compagnie ? Autant de questions que se posent les employés de la SMEDA qui sont restées sans réponses selon eux. Ce qui est synonyme de manque de transparence envers eux et la population, d’autant plus qu’un budget de Rs 100 millions a été alloué au ministère pour la mise en œuvre du plan directeur à travers SME Mauritius.

Conditions de travail incertaines

Lors d’une rencontre entre les employés et le ministère, le 10 juillet, le ministre leur avait donné trois options : rejoindre SME Mauritius, être redéployés vers d’autres corps parapublics ou publics (dans la mesure du possible, s’il y a des postes vacants dans des postes similaires) ou prendre leur retraite. Mais ils sont nombreux à ne pas vouloir rejoindre la nouvelle entité, car celle-ci est une compagnie et non un corps parapublic. Pourquoi ? En tant que compagnie, les salaires payés par SME Mauritius ne seront pas régis par le Pay Research Bureau et que leurs conditions d’embauche et de licenciement seront totalement différents comparée à un corps parapublic. Raison pour laquelle, les employés de la SMEDA se demandent ce qu’il adviendra à ceux qui choisiront de ne pas travailler pour une «compagnie» et qui n’obtiendront pas non plus de reclassement ailleurs. Ils sont loin d’avoir été rassurés par les promesses du ministre de tutelle qui leur a garanti que personne ne se retrouverait au chômage.