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Journée internationale: le SIDA encore peu connu des Mauriciens
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Journée internationale: le SIDA encore peu connu des Mauriciens
La Journée internationale de la lutte contre le SIDA a été observée, le vendredi 1er décembre. Pendant une journée, cette maladie, ses causes et la prévention ont été sous les feux des projecteurs. À Maurice, le travail a commencé sur les chapeaux de roues en 1987, lorsque le premier cas a été détecté.
Le mercredi 9 septembre 1987, l’express titrait : «Une habitante de Baie-du-Tombeau, premier cas suspect de SIDA» (Voir fac-similé ci-dessous). C’était la première fois que la publication parlait de cette maladie encore inconnue. Les jours qui suivirent, l’affaire a été surveillée de très près et une campagne médiatique lancée pour éviter la psychose.
À l’époque, on ne savait pas grand-chose de cette maladie. Maurice mettait doucement en place son système de contrôle. Deux semaines auparavant, un laboratoire avait été mis sur pied pour détecter le VIH. Lorsque cette habitante de Baie-du-Tombeau a commencé à présenter les signes d’une contamination (diarrhée et problèmes pulmonaires), le laboratoire a été utilisé pour la première fois. Mais la confirmation n’était pas suffisante. Il fallait envoyer un échantillon en Allemagne pour une contre-vérification.
Comme la maladie avait pris le pays de court, tout a été mis en place très vite. La patiente a été isolée à l’hôpital de Poudre-d’Or. Sauf que les habitants de la région n’étaient pas d’accord et ont même manifesté.
Le lendemain, le ministre de la Santé d’alors, Jagdish Goburdhun, affirmait que Maurice se préparait à affronter «le fléau du 20e siècle». Dans la foulée, il annonçait la création de salles spéciales pour accueillir les patients infectés par le VIH. Si le National AIDS Committee avait été mis en place plus tôt, la même année, ce n’est qu’à partir de ce moment qu’il va commencer son travail, qui consistait à «la préparation psychologique» de la population.
Le 11 septembre, une campagne de sensibilisation débute dans les colonnes de l’express. «L’utilisation du préservatif triple en sept ans à Maurice », titre le journal. Une page est consacrée aux questions que la population se pose : mode de transmission, origine du virus, populations à risque, méthodes de détection, etc. Le titre de cette page est «Pour vivre avec le SIDA, vaut mieux le comprendre». La rédaction explique également pourquoi la sensibilisation doit primer sur la psychose.
Procédures de dépistage
La campagne se poursuit, le samedi 12 septembre 1987. Encore des réponses aux questions. On apprend aussi que Maurice fait désormais partie de la liste de l’Organisation mondiale de la santé sur les pays où le SIDA existe. L’importance de l’utilisation du préservatif est encore une fois mise en avant.
Le lendemain, soit le dimanche 13. Outre les informations complémentaires sur l’état de santé de la patiente et le fait que le ministre de la Santé annonce que le dépistage est à la portée de tous les Mauriciens, un médecin affirme que pour un meilleur contrôle de la maladie, il faut libéraliser la prostitution car il sera plus facile de gérer en cas d’infection.
Le jeudi 10 septembre, les lecteurs découvrent comment les analyses de sang se font pour le dépistage. «L’analyse anti-sida se résume à quoi ? Détrompez- vous. Quand on entre dans la salle réservée au laboratoire anti-sida, ce n’est pas une ambiance de ‘rencontre du troisième type’.» D’abord, le Dr Law Min attire l’attention sur la confidentialité des tests effectués. «Cette salle n’est pas ouverte au premier venu», insiste-t-il. Ensuite, il y a les explications sur les techniques.
«Sur une table, un équipement mesurant 60 cm par 50 cm avec une bande imprimante. Juste au-dessus de cet équipement, il y a quelques pipettes spéciales soigneusement installées. Et à quelques mètres de là, deux bocaux contenant les microplaques d’analyse.» Chaque microplaque contient 96 valves pouvant ainsi permettre l’analyse de 96 cas différents. Chaque plaque coûte en moyenne Rs 2 000. Le lendemain, il faut en principe renouveler les analyses s’il y a un cas de séropositivité car il existe des cas de False Positive lors des analyses.
30 ans après, les méthodes d’analyse ont évolué. Au bureau de Prévention, information et lutte contre le SIDA (PILS), il est possible de se faire dépister gratuitement tous les jours. Le résultat est disponible immédiatement. Il suffit d’une goutte de sang, qui est mise sur une plaquette. En quelques minutes, le statut sérologique est connu. Un trait, le VIH n’est pas présent dans le sang. Deux traits, le résultat est positif. Ce test rapide existe aussi pour la syphilis.
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