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Trafic de drogue et blanchiment d’argent: «Mo zanfan pé réklam mwa», lâche Christelle Bibi

8 décembre 2017, 13:57

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 Trafic de drogue et blanchiment d’argent: «Mo zanfan pé réklam mwa», lâche Christelle Bibi

Elle veut retrouver la liberté conditionnelle. Elle, c’est Christelle Bibi, provisoirement accusée de blanchiment d’argent. Hier, jeudi 7 décembre, par le biais de son homme de loi, Me Zakir Mohamed, elle a déposé une nouvelle demande devant la Bail and Remand Court.

Devant la magistrate Sophie Chui Yew Cheong, Christelle Bibi a pris l’engagement de respecter les conditions que lui seraient imposées par la cour dans l’éventualité où elle serait libérée sous caution. Sa priorité, dit-elle, n’est autre que son fils, âgé de sept ans. «Mo zanfan pé réklam mwa.» Soupçonnée de faire partie du réseau de Navind Kistnah, Christelle Bibi sera fixée sa demande le 14 décembre. C’est en effet ce jour-là que la magistrate Sophie Chui Yew Cheong fera part de sa décision à la cour.

La motion de sa remise en liberté sous caution a toutefois été débattue hier. Un enquêteur de l’Anti-Drug and Smuggling Unit a été appelé à la barre pour témoigner.

Il a avancé que Christelle Bibi pourrait fuir la justice et interférer avec les témoins ou manipuler des preuves si jamais sa demande de liberté sous caution était acceptée.

«Son arrestation fait suite à celle de Navind Kistnah dans une affaire de trafic de drogue en avril 2017. 157 kg d’héroïne d’une valeur de  Rs 2,6 milliards, avaient été saisis. Navind Kistnah avait impliqué Peroomal Veeren. Un dénommé Dookhit Lucknarain avait, lui, balancé le nom de la suspecte. Selon lui, Christelle Bibi  aurait remis une somme de 2,4 rands pour l’achat des équipements», a expliqué l’enquêteur.

Ce dernier a révélé que des appareils ont été saisis par la police. Tandis que la somme de 100 millions de rands et d’autres équipements de construction n’ont jusqu’ici, pas été retrouvés. «Il y a d’autres personnes qui sont recherchées dans cette affaire. Et étant donné qu’elle fait face à un grave délit, elle peut écoper d’une sentence lourde, voire d’une peine d’emprisonnement. De ce fait, si elle est relâchée, elle peut s’enfuir», a fait valoir le témoin.

Il a ajouté que Christelle Bibi aurait approché Dookhit Lucknarain dans le but de blanchir de l’argent. «Nous avons un ordre de la Cour nous permettant d’avoir accès à ses relevés téléphoniques. Nous comptons confronter la suspecte. Nous avons sollicité les services d’Interpol et avons reçu une réponse», a-t-il précisé.

À une question de Me Zakir Mohamed, le témoin a répliqué qu’il y a plus de six personnes en Afrique du Sud qui ont remis de l’argent à Dookhit Lucknarain. Précisant que l’enquête se poursuit avec les nouveaux éléments apportés par Interpol.

«Je trouve ridicule les soupçons de la police à mon égard. Je ne vais pas entraver l’enquête (…) C’est insensé de dire que je vais m’enfuir, car j’ai un fils. Je veux être dans ses bras.»

Christelle Bibi, qui a comparu devant la Cour depuis la prison, a, elle, réitéré le fait qu’elle est directrice d’une boutique. «Je trouve ridicule les soupçons de la police à mon égard. Je ne vais pas entraver l’enquête», a avancé cette habitante d’Eau-Coulée. Elle a fait ressortir que cela fait pratiquement sept mois depuis qu’elle est enfermée et qu’elle n’a pas vu son fils. «C’est insensé de dire que je vais m’enfuir, car j’ai un fils. Je veux être dans ses bras», a-t-elle lancé, les larmes aux yeux.

Pour rappel, la jeune femme avait été arrêtée par l’Independent Commission  Against Corruption (ICAC) le vendredi 21 avril. Elle est soupçonnée d’avoir accumulé sa richesse grâce à la vente de la drogue. Christelle Bibi a aussi révélé lors de l’enquête de l’ICAC, que deux fois par mois, elle rendait visite au caïd Peroomal Veeren qui purge une peine de 34 ans de prison.