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Licino Azevedo: «Le cinéma stimule le tourisme»

20 décembre 2017, 15:37

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Licino Azevedo: «Le cinéma stimule le tourisme»

Multi-primé pour the train of salt and sugar, documentaire-fiction sur un voyage en train en pleine guerre civile au mozambique, licino azevedo a été le parrain du 10e festival international du court-Métrage de maurice, ile courts. le cinéaste brésilien installé au Mozambique, ne croit pas au concept d’industrie cinématographique.

Quelles sont vos impressions sur la 10e édition d’Ile Courts ?

C’était un festival extraordinaire avec beaucoup d’énergie, très bien organisé et contenant beaucoup d’activités, des ateliers, et surtout beaucoup d’enfants aux séances en plein air. Pour les projections hors salles du Festival, il y avait beaucoup de gens, 700 personnes parfois. J’ai découvert des courts-métrages créatifs et des jeunes cinéastes très compétents.

Vos films sont-ils davantage projetés dans les festivals ou en salles ?

Ils sont surtout projetés lors des festivals. Parmi, il y a The Train of Salt and Sugar que j’ai sorti l’année dernière au Festival International de film de Locarno qui s’est tenu au Piazza Grande, à Locarno devant une assistance de 5 000 personnes. Il a reçu le prix du critique italien. Par la suite, il a obtenu le prix de meilleur film au festival du film de Johannesburg. The Train of Salt and Sugar est resté quatre semaines à l’affiche des salles de cinéma au Mozambique. Il vient de sortir en salle au Portugal. Dès l’année prochaine, il sera projeté dans les salles aux États-Unis, en France, au Brésil et en Suisse.

Dans quelle mesure des festivals formateurs comme Ile Courts peuvent-ils favoriser l’émergence d’une industrie cinématographique locale ?

 Le mot industrie n’est pas approprié. Au Mozambique, on rencontre le même problème actuellement. On parle toujours du cinéma et de la culture en termes d’industrie. J’estime que la relation entre les deux ne peut exister. L’industrie tue la culture. Elle n’a rien à voir avec la culture. L’industrie et le cinéma c’est seulement possible aux États-Unis et en Inde, même pas au Nigeria. Le cinéma stimule le tourisme, et pas le contraire.

Quelles voies emprunter pour baliser cette fabrique du cinéma ?

Il faut avoir des fonds de l’État pour développer la production à l’échelle nationale. Un pays sans cinéma est un pays sans mémoire. L’Afrique du Sud produit beaucoup de films parce qu’il y a une énorme aide gouvernementale de la télévision publique, des fonds de soutien à la production. Le Maroc produit 25 à 30 longs-métrages et fictions chaque année et 80 courts-métrages de fiction. Comment fait-il ? Il faut de l’or : 5 % de toutes les recettes publicitaires et 1 % de la facture d’électricité des ménages sont prélevées pour le secteur de l’audiovisuel.

Quels sont les pays africains les plus dynamiques en termes de production ?

 L’Afrique du Sud, le Maroc, et la Tunisie aussi peut-être. L’Afrique du Sud et le Maroc en tout cas sont les plus dynamiques en termes de production. C’est la quantité qui donne la qualité. Sur dix films qui sont produits, on aura un bon film.

The Train of Salt and Sugar sera projeté en salle à partir de 2018. Travaillez-vous en parallèle sur d’autres sujets de films ?

 Je travaille toujours sur le développement de trois ou quatre manuscrits pour avoir la possibilité d’en produire au moins un chaque trois ou quatre ans. Je travaille toujours sur l’histoire récente du Mozambique. Et celle-ci est marquée par la guerre civile.