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Coopérative de Vacoas: le ministre Bholah accusé d’«ingérence» dans la vente d’un terrain à Flic-en-Flac
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Coopérative de Vacoas: le ministre Bholah accusé d’«ingérence» dans la vente d’un terrain à Flic-en-Flac
La Vacoas Popular Multi-Purpose Cooperative Society (VPMCS) avait pourtant reçu trois offres pour une parcelle de terre de 37 arpents à Flic-en-Flac. Or, c’est le soumissionnaire ayant fait l’offre la plus basse, soit Rs 650 millions, qui l’a emporté. Mécontent de cette décision, le Chairman du Caretaker Board de la coopérative a juré un affidavit en Cour suprême, le 20 décembre, montrant du doigt le ministre Sunil Bholah et le Registrar of Cooperatives.
Dans son affidavit, le Chairman du Caretaker Board rappelle la fraude massive de Rs 300 millions mise au jour en 2014. Il fait valoir que cela a occasionné de nombreux inconvénients aux membres de la VPMCS. Il leur était impossible d’effectuer des transactions, dont des retraits.
«À la suite d’une assemblée spéciale, 1 000 membres avaient voté contre l’exercice de ‘winding off’ de la société. Afin d’éviter toute vente des actifs, j’avais proposé au ministre des Coopératives et au Registrar des Coopératives un plan de sauvetage qui avait été préparé par SB Proconsult», explique-t-il dans le document.
Selon le Chairman du Caretaker Board, ce plan a été approuvé le 13 novembre 2015. «SB Proconsult was appointed to manage day-to-day running of the Society and to implement the approved salvage Plan.» Toujours selon lui, grâce à SB Proconsult, les membres ont pu toucher plus de 10 pourcent des dépôts et la VPMCS a été sauvée de la liquidation.
«Le ministre a insisté…»
«Tout allait bien jusqu’à septembre 2017, lorsque le ministre a commencé à s’ingérer dans la vente de 37 arpents de terrain à Flic-en-Flac, qui appartenait à la société», précise le Chairman du Caretaker Board. Au dire de l’homme, deux autres offres avaient été reçues pour l’achat dudit terrain.
Dans son affidavit, il raconte avoir eu une réunion avec le ministre Sunil Bholah concernant la vente. «Le ministre avait insisté pour qu’une décision finale soit prise, mais je lui ai dit que ce n’est pas la peine d’effectuer la vente du terrain était donné que 47 pourcent des membres avaient déjà été remboursés», allègue-t-il.
Or, le 1er décembre 2017, le Board Director et lui ont reçu un email du conseiller du ministre, leur informant que le contrat liant la VPMCS à SB Proconsult avait été résilié. Le Chairman du Caretaker Board est catégorique. Cette décision causera un préjudice immense à la société et une telle décision majeure aurait dû être soumise à l’approbation de l’assemblée générale.
«Il m’a ordonné de signer une lettre»
Quelques jours après, soit le 18 décembre, il devait recevoir une correspondance du secrétaire du conseil d’administration. Lui indiquant que l’offre du soumissionnaire ayant fait l’offre la plus basse avait été acceptée. «Il m’a ordonné de signer une lettre» y relative.
D’ajouter que le Registrar of Cooperatives a informé la direction de la VPMCS que l’offre avait été soumise au State Law Office. Et qu’aucune objection légale n’avait été formulée contre la vente du terrain pour Rs 650 millions.
«J’avais eu une réunion avec le ministre mais jusqu’à présent, on ne m’a fourni aucune raison valable pour justifier cette rupture de contrat et la décision de vendre ces 37 arpents de terrain à ce soumissionnaire», avance le Chairman du Caretaker Board.
«C’est le Caretaker Board qui décide»
Sollicité pour une réaction, le ministre des Coopératives déclare qu’il ne s’est pas ingéré dans cette transaction foncière. «Il y a neuf membres qui siègent sur le Caretaker Board.» Il confirme que celui-ci a reçu trois offres pour le terrain à Flic-en-Flac. L’une ne répondait pas aux critères requis et l’autre a été écartée par six membres lors d’un vote, précise Sunil Bholah.
«Ce n’est pas vrai de dire qu’il y a eu ingérence de ma part.» D’ailleurs, le ministre fait remarquer qu’il n’a pas eu de contact direct avec les trois compagnies. «Quant au contrat résilié, SB Proconsultant n’avait pas honoré ses engagements et termes de conditions. C’est le Caretaker Board qui décide de l’accord avant de me soumettre leur proposition.»
«Nous avons agi en toute indépendance»
De son côté, le Registrar of Cooperatives parle, lui, d’allégations non fondées. «Nous avons agi en toute indépendance. L’offre de deux des trois soumissionnaires n’était pas correcte. Notre conseil légal nous a dit de ne pas les accepter.»
La directrice du Caretaker Board a, elle aussi, donné la garantie que le ministre Bholah ainsi que le Registrar of Cooperatives n’ont rien à voir avec la décision de rompre le contrat avec SB Proconsultant. «C’était celle du Caretaker Board et non du ministère des Coopératives ou du Registrar of Cooperatives.»
Quant à la polémique sur les offres des trois soumissionnaires, elle la balaie d’un revers de la main. «Le président nous impose quelque chose alors que le Caretaker Board a décidé autrement. Une réunion aura lieu très prochainement pour décider de la marche à suivre.» Parlant d’«allégations gratuites», elle se demande si le Chairman n’aurait pas des «vested interests».
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