Il aura suffi à Me Jean Claude Bibi une question pour démonter complètement le dossier de la police contre son client. Cela s’est passé en cour de Rodrigues, il y a quelques jours.

Jean Yves Casimir était accusé d’opérer une pharmacie en l’absence d’un pharmacien en charge, en vertu des articles 18(1) (b) et 45 (2) de la Pharmacy Act. Il a plaidé non coupable.

À une question de Me Jean Claude Bibi, l’enquêteur a expliqué qu’à la suite de certaines informations, il s’est rendu à la pharmacie, le 9 juillet 2016. C’est alors qu’il a constaté qu’il n’y avait pas de pharmacien en charge.

Or, après une autre question de Me Jean-Claude Bibi, l’enquêteur a concédé que la pharmacie est opérée et gérée par la compagnie Drug Pharma Co ltée. «Comment se fait-il qu’une telle charge a été déposée contre mon client alors qu’il n’est pas la personne en charge ?» a alors voulu savoir l’avocat de la défense.

De ce fait, la magistrate Shefali Ganoo, siégeant en cour de Rodrigues, a dans son jugement, estimé que c’est Drug Pharma Co ltée qui est en charge de la pharmacie. Décortiquant la Pharmacy Act, elle a rappelé que toute pharmacie doit avoir un permis en bonne et due forme, ainsi qu’un pharmacien en charge. «L’affaire est classée, la Cour estime qu’aucune charge ne doit être retenue contre le pharmacien.»

Ce n’est pas la première fois que ce pharmacien a maille à partir avec la justice. Il avait précédemment fait face à un procès, accusé d’avoir facilité l’avortement d’une jeune femme, en septembre 2012. Il lui était reproché d’avoir remis à l’époux de cette dernière six comprimés de Cytotec.

Toutefois, il a bénéficié d’un jugement favorable de la Cour. La magistrate de Rodrigues ayant statué qu’aucune pilule de Cytotec n’a été retrouvée dans la pharmacie dans laquelle opère Jean Yves Casimir.