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Solidarité: la maison du bonheur d’Ursila Larhubarbe et ses deux fils
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Solidarité: la maison du bonheur d’Ursila Larhubarbe et ses deux fils
L’élément déclencheur : une affiche publiée par Radio One sur le réseau social Facebook. Il s’agissait d’un avis de recherche. Lorsque nous prenons conscience de celui-ci, le calendrier affichait le mardi 3 octobre. Le petit Jean-Baptiste était, lui, porté disparu depuis le dimanche 1er octobre. C’est alors que nous décidons de passer un coup de fil à sa maman Ursila. C’est d’une voix paniquée et tremblante que la quadragénaire décroche le téléphone. Elle nous dira d’emblée qu’elle n’a aucune idée de l’endroit où se trouve son fils et qu’elle est terrifiée à l’idée qu’il puisse lui arriver malheur.
Elle commence alors son récit… Son fils, de nature discrète, nous dira-t-elle, n’a jamais fait de fugue auparavant. Pour lui venir en aide, nous décidons alors d’écrire un texte dans les colonnes de bonZour! pour lancer un appel à quiconque aurait pu apercevoir le garçonnet. Toutefois, dans le courant de l’après-midi, Ursila nous appellera pour nous annoncer une bonne nouvelle. Son fils de dix ans a été retrouvé. Il se trouvait à proximité d’une digue à Ébène lorsqu’il a été vu. Nous décidons quand même d’écrire l’article non pas sur la disparition de Jean-Baptiste mais pour dire qu’il a été retrouvé sain et sauf. Sauf qu’en discutant avec Ursila, nous comprenons que le geste du petit était, en réalité, un cri de désespoir… L’histoire nous touche, nous y accordons un peu plus d’attention.
Au téléphone, Ursila nous raconte qu’elle se trouve devant le poste de police de Stanley, à Rose-Hill. Son fils devra s’expliquer devant les enquêteurs. Il devra dire exactement ce qui s’est passé. «Je dois raccrocher, je vous rappellerai plus tard», nous dit-elle. Deux heures plus tard, lorsque nous l’avons au téléphone, nous lui demandons comment s’est passé l’interrogatoire. «Mon fils a dit aux limiers de la police qu’il s’était rendu à un centre commercial qui se trouve à Rose-Hill pour regarder la télé. Sauf qu’il s’est perdu sur le chemin du retour.» C’est alors que nous demandons à Ursila pourquoi son fils voulait tant voir la télé dans le centre commercial.
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«C’est parce que nous n’en avons plus. Un incendie a ravagé notre maison et depuis, nous n’avons plus rien. Mes enfants avaient tout ce que les enfants de leur âge ont. Un ordinateur, une télé, leur chambre», soutient Ursila Larhubarbe. Au fil de la conversation nous apprendrons que la quadragénaire est veuve. Les deux enfants ont perdu leur père un an avant un l’incendie, terrassé par une maladie qu’il a découverte trop tard. Depuis, poursuit Ursila, elle fait de son mieux pour subvenir aux besoins de ses enfants et pour qu’ils poursuivent leur scolarité. Mais justement, comment cela se passe-t-il pour les enfants à l’école ? Elle nous dira que son aîné, Rivaldo, est épileptique mais qu’il fait de son mieux à l’école. Durant les vacances scolaires, il cumule même des petits boulots pour aider sa mère. Jean- Baptiste, lui, fréquente le collège du St-Esprit. Aux enquêteurs, le petit garçon a également confié que ses camarades de classe se moquent souvent de lui parce que ses uniformes et ses chaussures ne sont pas toujours en bon état. Ursila nous explique qu’elle n’a reçu aucune aide à ce jour de la National Empowerment Foundation (NEF) pour le matériel scolaire. Malgré ses nombreuses visites dans les locaux de la NEF.
La première rencontre
Le récit d’Ursila est touchant. On s’y intéresse de plus près. Nous apprenons qu’elle vit dans la maison du frère de son grand-père à Plaisance, Rose-Hill. Un après-midi, nous nous rendons sur les lieux. Lorsque nous l’appelons ce jourlà, il est environ 17 heures. Après quelques sonneries, elle décroche. Nous lui annonçons notre visite imprévue. Ses enfants ne sont pas là, ils jouent avec des voisins. La quadragénaire revient tout juste du travail et nous accueille à l’entrée d’une l’impasse rocailleuse qui mène à la maison de son grand-oncle.
En poussant le portail bleu, nous découvrons une petite maison peinte en mauve. De l’extérieur, celle-ci semble être construite en béton. Nous entrons, le salon n’est que très peu meublé. Seulement deux fauteuils et une petite table s’y trouvent. Au sol, pas de carrelage, au plafond, des feuilles de tôles perforées. «Nous avons fait des demandes pour que la maison soit connectée à l’électricité, mais celles-ci ont été refusées.
On nous a demandé de refaire le toit. Je vais voir, à la fin de l’année, si j’arrive à économiser pour acheter des feuilles de tôles et faire le nécessaire», soutient Ursila Larhubarbe. Pas une seule fois la mère de famille ne nous dira qu’elle a besoin d’aide. Toutefois, nous lui demandons si, pour notre part, nous pouvons raconter son histoire dans l’espoir que les lecteurs veuillent bien lui venir en aide. Elle ne refuse pas.
Une fois la première rencontre faite, nous en discutons au bureau. L’équipe de la communication de La Sentinelle est sollicitée. Nous essayons de trouver un moyen de venir en aide à Ursila et ses deux enfants. Il est d’abord question de l’aider à améliorer sa maison. Nous envisageons alors de l’inscrire auprès de la National Housing Development Company (NHDC), mais comprenons bien vite que les procédures prendront trop de temps. La solution immédiate serait donc de lui trouver une maison à louer et de chercher des sponsors qui voudront bien lui offrir des meubles.
Deux semaines pour tout changer
Commence alors la recherche d’une maison à louer dans la région de Rose-Hill pour un petit budget. Il faut que la maison soit située dans une région calme et bien fréquentée. Parallèlement, nous nous lançons à la recherche des sponsors. Ils seront nombreux à répondre à notre appel. En même temps, nous accompagnons Ursila à la NEF dans le but d’obtenir une aide pour ses enfants. Les choses ne se passent pas comme prévu. Sollicitée par le personnel de l’organisme, elle s’y rendra. Mais sur place, celui-ci lui a simplement expliqué que son dossier ne figurait nulle part dans le logiciel. Nous avons alors sollicité le directeur de la NEF qui avait bien voulu nous recevoir. Nous lui avons expliqué la situation d’Ursila et il nous a assuré qu’il fera le nécessaire pour savoir pourquoi la quadragénaire n’a reçu aucune aide jusqu’ici.
De son côté, l’équipe de la communication de La Sentinelle s’était fixée pour objectif de trouver une maison en l’espace de deux semaines pour la mère et ses enfants. Finalement, c’est lors d’une conversation avec Bruno Raya que les choses se sont décantées. Ce dernier a indiqué connaître quelqu’un dont la maison était en location, à Stanley. Il s’agit de Doris Grégoire. Rapidement, une première visite est organisée. La maison est assez grande pour Ursula et sa famille. Elle contient deux chambres à coucher. Il faut simplement la redonner un bon coup de pinceau et effectuer quelques travaux et le tour est joué. Doris Grégoire accepte même de revoir le loyer de Rs 8 000 à Rs 6 000. C’était d’ailleurs le montant maximum que pouvait se permettre de payer la mère de famille. La raison : elle ne touche que Rs 4 000 par mois. «Mo pou geté kouma pou fer pou paye loyer la, fer enn ti travay apar, pourvi mo zanfan éna enn lakaz», nous avait-elle dit.
L’une des conditions pour qu’elle puisse s’installer dans la maison était de payer deux mois de loyer d’avance. La Sentinelle a alors pris l’engagement de régler ces frais ainsi que de payer le loyer d’Ursila durant les six prochains mois. Petit à petit, les sponsors ont répondu à nos appels. Nous obtiendrons des électroménagers et quelques meubles. Nous en achèterons d’autres. L’équipe sollicitera, par la suite, Marie Gouges, la responsable du magazine LaCase qui, à son tour, démarchera ses contacts. Plusieurs entreprises acceptent de lui fournir des décorations ainsi que d’autres meubles. Le but était de bien équiper la maison, mais aussi de la rendre chaleureuse. Nous y installerons même un beau sapin sous lequel nous placerons des cadeaux.
La découverte de la nouvelle maison
L’objectif était de faire découvrir sa nouvelle demeure à Ursila et ses fils avant les fêtes de fin d’année. Nous voulions faire une surprise à cette petite famille. Histoire de ne pas éveiller des soupçons, nous avons dit aux enfants qu’une petite équipe viendrait les chercher pour les emmener acheter leur cadeau de Noël. Ursila, elle, était au courant des démarches entamées pour lui trouver une maison. Mais elle ne connaissait ni l’endroit, ni la grandeur de sa nouvelle demeure. À quelques minutes de son arrivée, nous étions toujours à fixer les rideaux, les tableaux et à monter le mobilier pour que tout soit prêt pour les accueillir.
Aux alentours de 19 heures, tout était en place. Une équipe est allée à leur rencontre dans la maison de Plaisance, une autre est restée sur place, histoire de les accueillir. Une fois sur place, les deux enfants n’ont pas l’air de bien comprendre ce qui se passe. Ursila, elle, croit rêver. Elle s’attendait bien à une maison mais pas à celle-là. Rivaldo et Jean-Baptiste sont, eux, sous le choc. Ils reconnaissent bien l’équipe de la communication de La Sentinelle, mais ne comprennent pas ce qui se passe autour d’eux. Finalement, nous conduisons la petite famille à sa nouvelle demeure. C’est en larmes qu’Ursila ouvre la porte de celle-ci. Elle ne contient plus ses émotions. Elle réalise à peine qu’elle n’aura plus à craindre les fortes averses et le froid. Ursila prendra un moment pour se ressaisir. Elle n’en finit pas de remercier l’équipe. «C’est un rêve qui se réalise», nous dira-t-elle. Ses deux garçons se sentent mieux. Jean-Baptiste s’empresse d’aller voir sa nouvelle télé. Rivaldo, plus timide, se tient toujours debout au milieu du salon. La visite des lieux se poursuit et la famille est de plus en plus étonnée. Les deux enfants découvrent enfin leur chambre commune. Une joie difficile à décrire. Les visages s’illuminent.
Depuis ce jour, à chaque fois que nous appelons Ursila pour prendre de ses nouvelles, elle n’arrête pas de sourire et de dire à quel point elle est heureuse d’avoir pu préparer un vrai dîner à ses fils ou encore d’avoir fait le ménage. «J’ai retrouvé le sourire et je suis contente d’avoir un toit sur ma tête. Je ne remercierai jamais assez tous ceux qui m’ont aidée à m’en sortir. Mes enfants sont heureux et je ferai tout pour qu’ils le reste», affirme la maman comblée.
Merci à vous chers sponsors
Nous n’aurions jamais pu aider Ursila et ses deux garçons sans l’aide de ces entreprises qui n’ont pas hésité une seule seconde à faire ce beau geste. Délaissant leurs activités de fin d’année un instant pour répondre à notre appel. 361, Makarios, J. Mungur Co Ltd, Sensoria, Hisense, Lifefitness, Fleetcare, Kalachand Bedding World, Teak World, Neoscenes, Vaneron, Concreate Agency, bonZour! vous remercie pour votre solidarité. Nous pensons qu’il suffit parfois d’un simple petit pas vers l’autre pour changer les choses...
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