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Julien Coosnapen: «Un artiste s’investit à fond puis se fait pirater»

9 janvier 2018, 00:00

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Julien Coosnapen: «Un artiste s’investit à fond puis se fait pirater»

Julien Coosnapen est entré dans le monde de la musique à 15 ans. Il était alors collégien au St Joseph et apprenait à accorder sa guitare à l’atelier Vivaldi. L’amour pour le chant lui est venu bien plus tard.

Il passera deux ans à l’atelier et jouera uniquement à la guitare pendant environ quatre ans. C’est à son entrée à l’université Charles Telfair Institute, en 2015, pour poursuivre ses études en décoration intérieure, qu’un de ses amis, Linley Morvan, le pousse à s’initier au chant. «C’est à l’université que j’ai joué pour la première fois sur scène. Mon ami Linley m’a vraiment encouragé à la faire !» C’est de là que notre interlocuteur s’intéresse au chant.

Un an plus tard, en 2016, Linley monte le groupe Maluhia avec Julien et d’autres musiciens, dont Kersley Tuyau, Darryl Penny, Jeremy Lim et Olivier Cathan. Il l’invite à chanter avec lui. Dès lors, il s’incarne dans la peau du chanteur. Il se fait même chanteur principal du groupe après le départ de Linley pour l’étranger. Une expérience que ce jeune de 23 ans dit «bien vivre».

 Julien tire son inspiration d’artistes internationaux telles que Ben Harper et Matty Corby. Mais, du fait que son groupe et lui jouent du séga mélanzé, du reggae et du seggae, la racine de ses inspirations vient des artistes locaux, dont Eric Triton, Jason Lily, OSB Crew, Blakkayo et feu Kaya.

Architecte d’intérieur

Mais faute de pouvoir vivre de la musique à Maurice, Julien est aussi devenu, après son diplôme, architecte d’intérieur au sein d’un cabinet d’architecture. «Li difisil viv ar lamizik dan Moris, ban artis pa bien kouver par gouvernman ek éna problem pirataz. Enn artis investir li mem a fon dan so lamizik pou o final so CD van pirat lor lari!»

«Jamais je n’avais pensé arriver là où je suis aujourd’hui, alors foncez ! Si vous voulez faire quelque chose ou aimez le faire, explorez-le à fond !»

Et que dire des préjugés à la sauce mauricienne réservée à nos artistes ? «Dimounn ziz artis dan Moris, met étiket lor nou. Zot pansé artis met nisa, ban fouter dézord! Ek pa koz bann frer artis ki rasta! Dan latet dimounn tou fim gandia. Sé pa bann kozé ki fondé!»

 Il déplore aussi le fait qu’il n’y a quasiment pas d’opportunités ni de plateformes pour les artistes en herbe mauriciens pour se faire connaître du public. Message de la fin pour nos lecteurs ? «Jamais je n’avais pensé arriver là où je suis aujourd’hui, alors foncez ! Si vous voulez faire quelque chose ou aimez le faire, explorez-le à fond ! Le secret c’est de commencer.»